Le contexte historique
En France, l’année est marquée par la décision rocambolesque de Jacques Chirac, président de la République, de dissoudre l’Assemblée nationale afin d’assurer sa majorité jusqu’à la fin du mandat, en 2002. Résultat, les Français sanctionnent le gouvernement Juppé et permettent le retour de la gauche au pouvoir, Lionel Jospin étant nommé Premier ministre de cohabitation. En juin, l’Allemagne verrouille la politique monétaire européenne en échange de l’abandon du Deutsche Mark. En octobre, une série de krachs boursiers frappe Hong Kong, l’Amérique du Sud et les Etats-Unis. La Banque mondiale déclenche un plan de sauvegarde d’urgence pour l’Indonésie. Le 31 août, Lady Diana, princesse de Galles, est tuée dans un accident de voiture à Paris, sous le pont de l’Alma.
Au cinéma, le film Titanic sont en décembre. Il obtiendra 11 Oscars quelques mois plus tard et deviendra le plus grand succès de l’histoire du cinéma, dépassé en 2009 par Avatar. Parmi les autres succès de l’année, le Cinquième Elément de Luc Besson, La vie est belle de Roberto Benigni (Palme d’Or à Cannes) ou Alien, la Résurrection de Jean-Pierre Jeunet. Radiohead cartonne avec son troisième album, OK Computer, mélange nerveux de musique électro et de rock sombre.
Le contexte sportif
L’Allemagne ayant retrouvé son rang de première nation européenne en 1996, c’est vers elle que les regards se tournent quand il s’agit de désigner les sélections capables de déposséder le Brésil de Mario Zagallo de la Coupe du monde à venir. En compétitions de club, la surprise vient du Borussia Dortmund qui corrige la Juventus de Deschamps et Zidane en finale de la Ligue des Champions (3-1) sur la pelouse de Munich. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour les Bleus. Pendant ce temps, Ronaldo brille de mille feux avec le Barça (vainqueur de la Coupe des coupes contre le PSG) et remporte le Ballon d’Or à seulement 21 ans.
Le sélectionneur en poste
Pour sa troisième année sur le banc des Bleus, Aimé Jacquet n’a qu’un seul objectif : resserrer ses choix autour d’un groupe d’une trentaine de joueurs maximum, qu’il faudra réduire à vingt-deux au printemps 1998. Depuis ses débuts en 1994, il a mis en place une défense redoutable avec Bernard Lama dans les cages et une ligne arrière Thuram-Blanc-Lizarazu-Desailly imprenable, Deschamps et Karembeu se chargeant de faire le ménage et de remonter les ballons dans l’entrejeu. Comme Zidane et Djorkaeff sont désormais bien installés, il reste donc deux postes à pourvoir. Très critiqué après l’Euro pour son jeu trop prudent, Jacquet va longtemps hésiter avant d’avoir recours à la jeune classe monégasque et aux attaquants auxerrois.
Le récit de l’année
Cette année blanche composée uniquement de matchs amicaux débute dès le 22 janvier à Braga contre le Portugal. L’attaque inédite composée de Dugarry en pointe et de Pirès et le débutant Ibrahim Ba sur les côtés fait souffrir la défense portugaise qui lâche deux fois, en début de match sur un tir de près de Deschamps et à l’heure de jeu sur un raid de Ba qui embarque Couto et Vitor Baia (2-0).