Le contexte
Le 8 juillet 1982 au stade Ramon Sanchez Pizjuan de Séville, la RFA et la France se retrouvent en demi-finale de la Coupe du monde. Un niveau de compétition qui avait disparu lors des éditions 1974 et 1978, où seuls deux matchs se jouaient en élimination directe : la finale et le match de classement.
La FIFA avait initialement désigné le Portugais Antonio Garrido, mais le Français Roger Machin, membre de la commission d’arbitrage, propose à sa place le Néerlandais Charles Corver, car Garrido avait arbitré le match Angleterre-France au premier tour. Petite cause, grands effets... Même si le président de la FFF, Fernand Sastre, se réjouit de ce choix.
Charles Corver a alors 46 ans. Directeur commercial de son métier, il a débuté l’arbitrage en 1962, et en première division néerlandaise en 1968. Il est arbitre international depuis 1972 et a déjà officié à la Coupe du monde 1978 (Autriche-Suède) et à l’Euro 1980 (Espagne-Belgique). En 1982, il a arbitré le match Angleterre-Tchécoslovaquie au premier tour. Il a également dirigé deux matchs des Bleus, en novembre 1977 (Bulgarie) et mai 1978 (Tunisie). Ses juges de touche sont le Suisse Bruno Galler (35 ans, arbitre de RFA-Chili) et l’Ecossais Robert Valentine (43 ans, arbitre de RFA-Autriche et Pologne-URSS). Mais en 1982, tous les arbitres convoqués sont des centraux, ce qui peut avoir son importance. Charles Corver est décédé le 10 novembre 2020, à 84 ans.
Le match est retransmis en France par Antenne 2 (aujourd’hui France 2) et commenté par Thierry Roland et Jean-Michel Larqué, ancien joueur de Saint-Etienne qui a joué en club avec Gérard Janvion, Christian Lopez et Dominique Rocheteau et en sélection avec Marius Trésor, Maxime Bossis et Didier Six. Il a affronté Karl-Heinz Rummenigge au Bayern.
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Lire l’article 8 juillet 1982 : RFA-France
Le match côté arbitrage
L’analyse détaillée du match est réalisée par Alexandre Joly, auteur du livre Les hommes en noir du football.

Avant le coup d’envoi, les trois arbitres réunis sur la ligne médiane sont immobiles, ils discutent et réalisent des assouplissements.
– 1ère minute : Corver siffle la première faute sur une poussette de Max Bossis sur Felix Magath le long de la ligne de touche. Quelques secondes après, il siffle une faute de Michel Platini sur Wolfgang Dremmler.
– 3e : main allemande de Felix Magath, non sifflée par Corver qui fait un signe les bras écartés (pour dire qu’il n’y a rien).
– 4e : Manuel Amoros fait deux tacles rugueux d’affilée le long de la ligne de touche sur Pierre Littbarki. M. Corver siffle la faute. Contre-attaque des Français : Corver suit le jeu de près. De bons déplacements sur ce début de match.

– 7e : faute de Manfred Kaltz sur Bernard Genghini (petite poussette dans le dos). Sifflet strident entendu à la télévision.
– 8e : tacle par derrière d’Amoros sur Littbarski. La faute est sifflée par l’arbitre alors que c’est devant le juge de touche qui ne dit rien (les prérogatives des fautes sont bien à l’arbitre central, modèle managérial qui peut avoir son influence sur la suite). Thierry Roland : « M. Corver, qui lui a déjà adressé deux observations, sortira très probablement un carton à la prochaine faute ».
– 9e : Amoros fait un coup du sombrero dans la surface de réparation allemande. Il est légèrement touché par Kaltz et se laisse tomber. Corver ne siffle pas.
Après dix minutes, les déplacements de Corver sont très bons
– 11e : gros tacle de Karl-Heinz Förster sur Didier Six. L’arbitre siffle la faute. On voit Corver en gros plan. Le jeu reprend. Rocheteau fait faute dans la foulée mais Corver laisse l’avantage avec la volonté de laisser le jeu se dérouler et de laisser au maximum l’avantage aux deux équipes. Très bons déplacements de Corver en ce début de match.
– 13e : croc en jambe de Gérard Janvion sur Klaus Fischer au 40 m français. Corver siffle puis court pour se rapprocher du lieu de la faute. Il fait un signe à Janvion. Dans la continuité, faute de Platini sur Briegel à 25 m du but français sifflée par Corver (rien à dire sur la faute). Platini s’énerve et tire dans le ballon pour protester contre cette décision. Corver va voir Platini et lui demande de se calmer. Coup franc joué en deux temps qui termine sur la barre d’Ettori. On voit ensuite le ralenti depuis une caméra derrière le but en hauteur. Larqué : « C’était un coup de franc idiot de Platini » (il ne conteste pas la décision de l’arbitre).

– 16e : faute de Littbarski pour un pied en avant sur Amoros.
– 18e : but pour les Allemands de Littbarski après un tir de Fischer sorti par Ettori. Le ballon lui passe entre les jambes. Rien à dire niveau arbitrage sur le but, il n’y a pas de hors-jeu. Corver est toujours très bien placé, suit le jeu de près, et laisse l’avantage sur des accrochages.
– 22e : bonne intervention de Bossis sur Magath. Corver fait un signe de rond avec ses mains pour montrer que c’est bien le ballon qui a été pris et qu’il n’y a pas faute (communication et pédagogie de l’arbitre).
– 23e : obstruction de Fischer sur Janvion, sifflée par Corver.
– 26e : ballon sorti en touche. Le juge de touche Robert Valentine la donne pour les Français alors qu’elle est pour les Allemands. Larqué : « Il ne me semble pas que Kaltz l’ait touché ce ballon ».
« Petite faute, grands effets », (Thierry Roland)
– 27e : faute de Kaltz sur Genghini. Corver laisse d’abord le jeu se poursuivre puis revient à la faute. Les deux joueurs se bousculent et Corver vient séparer les deux joueurs. Il demande notamment à Genghini de se calmer et de garder son sang-froid. Roland : « M. Corver avait vu la première faute ».
Sur le coup franc tiré en extérieur du pied par Giresse, Platini remet le ballon de la tête à Rocheteau qui est ceinturé dans la surface par Karl-Heinz Förster. M. Corver court vers le point de réparation et signale le pénalty. « Rocheteau est ceinturé c’est bien arbitré » (Roland). « C’est sans discussion possible. D’ailleurs les Allemands ne discutent pas la décision » (Larqué).
On voit Corver en gros plan qui fait le signe qu’il a été ceinturé. Platini le tire : le ballon est tiré plat du pied sur la gauche et termine au fond des filets. Roland : « petite faute, grands effets. Cette petite faute de Kaltz joué par Giresse a entrainé une faute indiscutable sur Rocheteau et ce pénalty ». Cette petite faute aura aussi un autre effet : Genghini a pris un coup sur le mollet qui le contraindra à sortir en début de deuxième période.

– 28e : avantage laissé par Corver aux Allemands avec un bras placé à l’horizontale. Il revient finalement à la faute de Rocheteau sur Bernd Förster aux abords de la surface française. Il fait le signe pour montrer que le joueur allemand a été retenu par le maillot (communication de l’arbitre avec des gestes suivi du commentaire de Thierry Roland : « il est retenu par le bras »). Corver demande à Giresse de reculer pour être placé à distance règlementaire. Il y a beaucoup de jeu en transition avec un rythme intense, ce qui entraîne de nombreux efforts pour Corver d’un côté à l’autre du terrain.
– 33e : tacle par derrière de Dremmler le long de la ligne de touche sur Tigana, qui reste au sol. Corver siffle la faute et se rapproche en sprintant. Ça aurait peut-être mérité un avertissement mais c’est cohérent avec le début de match où Amoros n’avait pas écopé d’un carton.
– 35e : faute d’Amoros aux 30 m joué rapidement par Stielike. Beaucoup de rythme.
Cartons jaunes pour Giresse, puis Genghini
– 36e : faute de main de Giresse sifflé par Corver. Roland : « j’ai plutôt vu la poitrine moi ». Giresse qui proteste de cette décision et Corver lui adresse le premier carton jaune du match pour cette protestation. Giresse continue de râler. Roland : « Ça ne sert à rien de protester sur les terrains des Coupes du monde car les arbitres ont reçu des instructions pour être sévères et ils le sont. Voilà un carton que je qualifierais de stupide mais M. Corver l’a sorti ».

– 37e : Alors qu’un ballon en profondeur est trop long et que Schumacher s’en saisit, Amoros continue sa course et vient percuter le portier allemand. Corver siffle une faute d’Amoros.
– 38e : faute de Dremmler sur Platini sur une contre-attaque. Corver laisse l’avantage.
Roland : « L’arbitre laisse l’avantage ». Larqué : « il a raison car il aurait stoppé ce contre ». Schumacher se saisit du ballon dans la surface et se laisse tomber sur Didier Six.
Corver siffle la faute pour le portier allemand. Les commentateurs râlent et disent que c’est le gardien qui avait fait la faute. Roland : « L’arbitre M. Corver n’a pas été dupe et il a vu » (commentaire incohérent avec ce qui est sifflé).
– 39e : grosse faute de Genghini sur Kaltz qui allait rentrer dans la surface de réparation française sur le côté droit. Corver se rapproche en courant et adresse le carton jaune à Genghini (c’est mérité, rien à dire). On voit le ralenti. Larqué : « Il a mis sa jambe gauche en barrage ».

– 40e : contre rapide des Français lancé par Rocheteau et conclut par Platini. Corver est très loin de l’action, pas dans le cadre de la caméra.
– 45e : Corver suit son juge de touche, Robert Valentine, qui a signalé un hors-jeu pour une tête de Littbarki. Gros plan sur Corver qui fait un signe pour montrer que c’est un hors-jeu de position.
– Après une minute de temps additionnel, M. Corver signale la mi-temps. Roland fait le résumé de la mi-temps et redit que le penalty pour les Français était indiscutable. Très bonne première mi-temps de l’arbitre.

Rocheteau s’est laissé tomber, Corver n’est pas dupe
– 46e : attentat de Bernd Forster dans le dos de Rocheteau à 30 m des buts. Corver sort le carton jaune pour le joueur allemand. Larqué : « On appelle ça un tacle à la carotide ».
– 46e : très gros tacle d’Amoros par derrière sur Littbarski. Corver siffle la faute mais ne met pas la main à la poche (ce qui était largement mérité). Larqué : « Amoros qui fait beaucoup de fautes ».
– 47e : Dremmler fait une faute sur Tigana, mais Corver laisse l’avantage (en mettant son bras droit à l’horizontale). Rocheteau récupère le ballon près du poteau de corner, pousse le ballon devant Briegel et se laisse tomber. Corver n’est pas dupe et signale le coup de pied de but. Il fait le geste pour montrer que Rocheteau s’est laissé tomber (très bonne décision). Roland : « L’arbitre ne donne pas coup franc là. C’est pas évident. Pas évident du tout M. Corver. Y avait, il me semble une faute sur Rocheteau ». Larqué : « Je suis d’accord avec vous Thierry, pour moi il y avait faute ».
– 49e : duel entre Magath et Bossis près du poteau de corner. Le ballon a été touché en dernier par le joueur allemand mais M. Corver, assez loin de l’action, désigne un corner. Larqué : « Oh non y’a pas corner là ». Roland : « C’est Magath qui l’a touché en dernier ». Bossis court vers l’arbitre pour lui dire qu’il n’y avait pas corner. Corver lui demande de se replacer.
Corver autorise un changement : Battiston pour Genghini
– 50e : Gros plan sur M. Corver qui autorise un changement. Battiston rentre à la place de Genghini.
– 50e : passe en profondeur de Tigana pour Platini qui est en position de hors-jeu, signalé par le juge de touche.

– 52e : grosse faute de Förster sur Platini à 25m du but allemand. M. Corver signale la faute et fait reculer le mur allemand depuis le ballon. Il se rapproche ensuite du mur et le fait encore reculer. Le coup franc est contré par le mur. Roland : « il y a main non ? ». Larqué : « Ballon contré par le dernier homme du mur. Mais le ballon est allé au bras et pas l’inverse ».
– 53e : ballon en profondeur de Giresse pour Rocheteau qui bouscule Förster dans sa course. Il se retrouve ensuite face au gardien et conclut du pied droit. Mais M. Corver a sifflé une faute (justifiée) du Français. Le but n’est pas accordé et le jeu reprend par un coup franc pour les allemands. Gros plan sur Corver qui fait un signe des bras pour montrer que le joueur allemand a été poussé. Roland : « L’arbitre M. Corver ne valide pas hélas ce but ». Larqué : « on ne voit pas la faute au ralenti mais sur cette longue passe, Rocheteau avait écarté du bras son adversaire Bernd Forster ».

– 54e : Battiston fait un tacle les deux pieds décollés sur le ballon contre Förster. Larqué : « bon tacle ». Corver siffle la faute et fait le geste que les deux pieds étaient décollés. « Mauvais tacle estime monsieur Corver » (Roland). On entend des sifflets depuis les tribunes. Larqué : « les sifflets tout à fait justifiés se font entendre dans les gradins ». Roland : « je veux pas être mauvaise langue avec l’arbitre mais M. Corver je l’ai déjà vu meilleur ». Larqué : « il va se ressaisir rapidement Thierry, il va se ressaisir ».
– 55e : Platini frappe mais le ballon passe au-dessus et part dans les tribunes. Le ballon ne revient pas et les joueurs attendent que le ballon soit renvoyé car il n’y a pas de ramasseurs de balle). Un ballon est finalement envoyé par l’arbitre remplaçant. Schumacher fait un geste d’énervement (fait semblant de leur envoyer le ballon) vers les supporters français qui le sifflaient.
« Il est fou ce Schumacher » (Jean-Michel Larqué)
– 57e : ballon en profondeur de Platini pour Battiston, le gardien Schumacher sort à sa rencontre. Battiston reprend du gauche sans contrôle dans la surface de réparation mais met le ballon à côté. Le gardien allemand, qui est venu à sa rencontre, le percute violemment avec sa hanche au niveau du visage dans sa course. Battiston s’effondre au sol.

L’arbitre, qui s’est fait prendre de vitesse par la passe en profondeur est à 30 mètres de l’action. Roland : « encore une fois, Schumacher qui n’a pas fait le voyage pour rien ». Lors du ralenti, on voit bien que le gardien allemand vient percuter le joueur français et on aperçoit au loin M. Corver loin de l’action et trop dans l’axe par rapport à l’action. Larqué : « une fois ça va, mais ça échappe à chaque fois à M. Corver. Il est fou ce Schumacher ». Roland : « logiquement, l’arbitre de touche devrait le signaler à M. Corver car le geste de Schumacher est inadmissible ». Battiston reste inconscient au sol. Larqué : « M. Corver porte une lourde responsabilité. Il a été impuni pendant 45 minutes donc il continue ».

On voit Corver en gros plan qui demande un brancard pour évacuer le joueur français de la pelouse et Platini qui se plaint auprès de l’arbitre (c’est le seul joueur à protester). Roland : « alors que l’arbitre aurait dû siffler un deuxième pénalty en faveur de l’équipe de France car la faute du gardien est absolument indiscutable ». Larqué : « c’est pas vrai qu’on laisse des récidivistes impunis. M. Corver était averti. Schumacher s’était jeté sur Platini en première mi-temps, il s’était jeté sur Six, il s’était jeté sur Rocheteau. Et là, première occasion en deuxième mi-temps, Battiston joue le ballon et lui, avec sa hanche, vient frapper le visage de Battiston. Et Battiston est KO » (pendant que l’on revoit le ralenti de l’action avec une caméra en hauteur derrière le but).

On voit Hidalgo en gros plan qui se plaint auprès de l’arbitre remplaçant en mettant les bras au ciel, pendant que Battiston est évacué sur civière. Larqué : « sortez-vous, sortez-vous disent les arbitres, mais ils ne savent dire que ça alors qu’on évacue Patrick Battiston sur une civière ». On entend des sifflets. Larqué : « que voulez-vous M. Corver ? Honte à vous, inadmissible car quand on est à 10 mètres de l’action, on ne peut pas se laisser abuser par ce genre de geste » (il n’est pas à 10 mètres de l’action justement quand ça se passe). Roland : « d’autant que ça se voit quand même. Très vilain geste en tout cas de Schumacher et très mauvais arbitrage, je n’ai pas peur de le dire, de M. Corver. Pourtant c’est l’un des meilleurs arbitres européens. Quand on ne veut pas voir les fautes, on ne les voit pas ».
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Après une heure de jeu, Corver est loin de l’action
– 59e : Lopez remplace Battiston sorti sur civière et le jeu reprend par un 6 mètres sous les huées du public. Roland : « là je pense que ça risque de chauffer sur le terrain et la faute en incombera uniquement à M. Corver ».
– 60e : Alors que les Français ont le ballon, Larqué revient sur l’action précédente : « J’ose espérer que ce n’est pas parce que M. Corver se souvient que la France a éliminé les Hollandais qu’il a pris cette décision ». Roland : « oh non je ne pense pas non, ça c’est le passé mais en tout cas il ne nous fait pas un grand match c’est le moins que l’on puisse dire » (alors qu’en soi sa première mi-temps était très bonne comme ils l’ont dit eux même à la mi-temps).
– 61e : frappe de Platini potentiellement déviée par un joueur allemand. Corver signale une reprise de jeu par un 6 mètres. Platini s’énerve vigoureusement contre l’arbitre. Larqué : « et oui le ballon était contré. Il y avait corner encore » (on voit le ralenti et ce n’est pas évident, mais le ralenti montre de très loin l’action). Corver était encore assez loin de l’action, il est moins présent physiquement qu’en première mi-temps.

– 62e : Platini s’infiltre dans la surface et tombe. Il n’y a rien et M. Corver ne siffle pas. Il désigne le point de corner. Larqué : « il a recherché le pénalty Platini ». (on voit le ralenti et c’est clair qu’il n’y avait pas grand-chose).
– 64e : gros tacle de Trésor les deux pieds décollés du sol sur le ballon face à Kaltz. Corver siffle la faute. Larqué : « Il va blesser personne M. Corver, il a pris le ballon. Je préfère un tacle engagé comme ça plutôt qu’un crampon dans la figure ».

– 67e : faute de main de Christian Lopez sifflée par M. Corver. En suivant, faute de Magath dans la surface de réparation française.
– 70e : faute de Bernd Forster sur Platini, accroché à 20 m du but allemand dans l’axe. Corver va placer le mur à distance règlementaire. Il siffle et Platini tire le coup franc, qui ne donne rien.
« Ça vaut aussi un carton, M. Corver (Thierry Roland) »
– 73e : main de Janvion dans la surface de réparation allemande sifflée par Corver. Le match s’est bien calmé.
– 74e : faute de Dremmler sur Tigana le long de la ligne de touche. Corver siffle la faute. Roland : « ça aussi ça vaut un carton monsieur Corver. Vous l’avez sorti en première mi-temps pour Bernard Genghini, vous devez le sortir là aussi ».
– 74e : Nouvelle faute de Briegel sur Tigana proche de la surface de réparation allemande.
– 74e : Hors-jeu de Platini signalé par M. Valentine, sifflé par Corver.
– 75e : Janvion protège la balle vigoureusement contre Fischer qui est un peu éjecté sur le côté. La balle sort en 6 mètres. Larqué : « je vous le dis, maintenant ils peuvent se permettre beaucoup de choses les joueurs français. Mais bon c’est trop tard. Ce n’est pas en arbitrant avec la compensation que M. Corver va améliorer son image de marque ».
– 75e : faute de Bernd Förster sur Rocheteau sifflée à 30 m du but allemand dans l’axe… Ça semblait être un tacle régulier sur le ballon.
– 76e : hors-jeu de Didier Six signalé par Valentine et sifflé par Corver. On voit Valentine en gros plan. Il y a une succession de contre-attaques d’un côté et de l’autre. Corver est plus loin de l’action.
– 80e : hors-jeu de Rocheteau signalé par Valentine et sifflé par M. Corver.
– 81e : hors-jeu d’un joueur allemand bien signalé par Galler.
– 82e : faute de Rocheteau sur Bernd Förster dans la surface de réparation allemande. Corver est bien mobile en cette fin de match.
– 83e : faute de Bernd Förster sur Rocheteau dans le rond central sifflée par Corver.

– 87e : faute de Janvion sur Fischer sifflée par Corver à 40 m du but français. Puis dans la foulée, Rocheteau fait une faute sur Bernd Förster avec un pied un peu trop haut. Corver signale également la faute.
– 89e : tir d’Amoros de 25m, pleine transversale.
– 93e : corner pour les Allemands. Roland : « 93eme minute de jeu M. Corver, ça fait beaucoup quand même » (alors que le jeu a été arrêté 4 minutes pour Battiston).
– 94e : fin du temps règlementaire.
Avant les prolongations, nouveau toss où l’on voit M. Corver sourire avec ses juges de touche et les capitaines.

Tirage de maillot de Briegel sur Platini aux abords de la surface
– 92e : coup franc aux abords de la surface de réparation allemande pour un tirage de maillot de Briegel sur Platini. Corver siffle la faute d’assez loin et montre qu’il y a eu un tirage de maillot. Le juge de touche Bruno Galler vient se placer au croisement de la ligne de la surface de réparation et de la ligne de but. Coup franc tiré par Alain Giresse, le mur pas du tout à distance dévie le ballon. C’est repris de volée du droit par Marius Trésor qui marque. 2-1 pour l’équipe de France.

– 95e : Platini prend un coup de coude de Kaltz sur la ligne médiane. Coup franc sifflé par Corver. Puis dernier changement allemand avec l’entrée en jeu de Karl-Heinz Rummenigge. Plusieurs avantages sont laissés par l’arbitre dans cette prolongation de part et d’autre.
– 97e : gros tacle les deux pieds décollés de Bossis aux abords de la surface de réparation française. Pas de faute pour M. Corver.
– 99e : Faute de Dremmler sur Giresse au milieu du terrain sifflée par Corver. Roland : « Il se rattrape un peu M. Corver là ». Giresse joue rapidement sur Rocheteau qui mène le contre et trouve Platini qui sert Six, lequel passe en retrait à Giresse qui marque à 16 mètres de l’extérieur du droit. 3-1.

But de Fischer annulé pour un hors-jeu inexistant
– 100e : but allemand sur une tête de Fischer à 15 mètres mais le joueur est signalé en position de hors-jeu. Les Allemands sont très mécontents : en effet, il n’y a pas du tout hors-jeu d’au moins trois mètres, Fischer était couvert par Janvion. Ce n’est pas souligné par les commentateurs.

– 101e : Karl-Heinz Förster fait une faute sur Six à 30 m du but allemand. Corver fait reculer le mur.
– 103e : très gros tacle de Förster sur Giresse. Corver laisse l’avantage alors que c’était un attentat. Giresse reste au sol. Il y a peut-être une faute sur Platini en suivant mais Corver décide de laisser le jeu se poursuivre. Contre-attaque allemande qui se conclut par un but de Rummenigge. 3-2 pour la France. L’arbitre aurait dû siffler cette grosse faute sur Giresse ou revenir dessus quand il a vu que l’avantage ne profitait pas à la France. Il aurait pu siffler aussi la faute sur Platini. Mais il n’a pas de chance qu’il y ait un but sur le contre allemand. Corver est désormais loin du ballon sur les contre-attaques. Il a du mal à suivre le jeu.

– 107e : hors-jeu de Rocheteau bien signalé par Valentine.
– 109e : but de Fischer en retourné sur un centre de Littbarski remis de la tête par Hrubesch. Rien à signaler côté arbitrage.
– 110e : faute de Rocheteau sifflée au milieu du terrain puis coup franc sifflé en faveur des Français suite à une faute de Littbarski sur Amoros près du poteau de corner.
– 111e : faute de Tigana sur Forster au milieu de terrain. C’est sifflé et joué rapidement par les Allemands.
Corver arrive à suivre le jeu même s’il est marqué physiquement
– 112e : faut de Stielike sur Bossis sifflée par Corver, puis de Dremmler, sifflée elle aussi.
Le jeu est moins animé avec moins de contre-attaques. Corver arrive encore à suivre le jeu même si on le sent marqué physiquement.
– 117e : deux avantages sont laissés aux Français sur une contre-attaque.
– 119e : tacle de Tigana sur Karl-Heinz Förster, faute sifflée par M. Corver.
Fin du match. Il y aura une séance de coups de pied au but (on ne dit pas encore des tirs aux buts). C’est la première fois qu’il y a une séance de tirs au but dans en Coupe du monde.
Platini gagne le toss et la France commence à tirer. Sur le tir au but de Ulrich Stielike, Ettori l’arrête mais avait quitté sa ligne largement avant. Le pénalty n’est pourtant pas à retirer. Les Allemands l’emportent 5-4.
On ne parle plus de la prestation de Corver après la défaite jusqu’à rendre l’antenne.

Décompte des fautes
24 fautes ont été sifflées contre les Bleus (dont 5 contre Amoros et Rocheteau), 20 contre les Allemands (dont 4 contre Dremmler et Bernd Förster). Deux buts ont été refusés (pour Rocheteau et Fischer). 4 hors-jeu ont été sifflés contre les Bleus, 3 contre les Allemands.
L’analyse d’Alexandre Joly

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Lire l’interview d’Alexandre Joly : « J’ai tendance à faire plus confiance à l’arbitre sur le terrain »
Charles Corver fait une très bonne prestation en première mi-temps, il est proche de l’action et laisse le plus possible l’avantage. Sa deuxième mi-temps est plus difficile : il commet quelques erreurs puis il ne voit pas la charge de Schumacher sur Battiston, notamment car il se trouve trop loin de l’action après une passe en profondeur inattendue de Platini. En plus d’être loin de l’action, sa position axiale ne lui permet pas de voir la charge du portier allemand.
Son juge de touche écossais M. Valentine, sûrement focalisé sur sa ligne de hors-jeu, ne voit également pas l’irrégularité ou ne la signale pas à l’arbitre central. Sur l’action, les joueurs français ne protestent pas beaucoup de la décision de M. Corver, hormis Michel Platini. Les commentateurs sont par contre très sévères vis-à-vis de l’arbitre néerlandais, ce qui participe à construire la représentation collective sur cette erreur arbitrale.
Le corps arbitral et notamment le juge de touche M. Valentine commet une autre erreur à la 100e minute en refusant un but allemand pour hors-jeu, alors qu’il n’y avait (de loin) pas de hors-jeu de position et que le but aurait dû être accordé. Puis M.Corver commet une erreur deux minutes plus tard : il laisse un avantage aux Français sur une très grosse faute commise sur Giresse mais les Allemands récupèrent le ballon et marquent sur le contre.
Globalement, Charles Corver a été très visible dans la retransmission télévisée du match, beaucoup de gros plans réalisés sur le néerlandais tout au long du match. C’est un miracle qu’Amoros n’ait pas écopé d’un carton jaune sur ce match (beaucoup de fautes grossières). Malgré tout, Charles Corver aura tenté de laisser le maximum l’avantage durant cette partie, ce qui a permis un match rythmé et fluide.
Par ailleurs, il réalise de nombreux gestes pédagogiques pour justifier et surtout faire comprendre ses décisions aux joueurs, aux spectateurs et téléspectateurs. Mais c’est bien l’erreur concernant la faute non signalée de Schumacher sur Battiston qui restera dans les mémoires.