Bleu de presse #46

Publié le 20 octobre 2021 - Bruno Colombari

Alors que s’ouvre le procès de la sextape impliquant Valbuena et Benzema, les Bleus n’ont plus de diffuseur, Pavard aimerait être plus respecté, Rothen demande à Deschamps de rappeler Payet, Giroud a le blues, ce que Dhorasoo lui reproche, et Coparena décortique le jeu au pied de Lloris.

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Verra-t-on les matchs de l’équipe de France à la télévision en 2022 ? La question peut sembler saugrenue à l’heure où tout est diffusé partout (à condition de payer), mais l’appel d’offres lancé par l’UEFA pour ses compétitions pour la période 2022-2028 a été déclaré infructueux. Les deux chaînes françaises intéressées, TF1 et M6, n’ont proposé qu’un montant de 2,5 millions d’euros par match, insuffisant pour l’UEFA. Pour l’instant, les rencontres concernées, à savoir la Ligue des Nations 2022-2023 (les qualifications auront lieu en juin et septembre prochains) et les Euros 2024 et 2028 n’ont pas de diffuseur. D’après Etienne Moatti, la raison est l’absence de concurrence : « France Télévisions doit faire des économies et dans un passé récent, TF1 et M6 ont même remis des offres communes... Ce que les deux chaînes n’ont pas fait cette fois-ci car elles ne veulent surtout pas être soupçonnées de s’entendre. »

  • Les Bleus sans diffuseur pour l’instant, par Etienne Moatti dans L’Equipe du 20 octobre

Vous aussi vous avez été accablé par le jeu au pied du gardien des Bleus contre l’Espagne ? Hugo Lloris a certes brillé sur sa ligne avec ses mains, mais Raphaël Cosmidis a sorti ses captures d’écran tactiques pour démontrer à quel point un gardien moderne peut gagner ou perdre des ballons en tant que premier relancer. Il a eu l’idée de comparer ce qu’a fait Lloris dans ce domaine avec la prestation de son homologue espagnol Unai Simon. « Selon l’organisation adverse, les gardiens auront quatre ou cinq zones à viser : avant le premier rideau adverse, entre chaque ligne (deux ou trois) et dans la profondeur. La France, disposée en 5-2-1-2 sans le ballon, a donné cinq hauteurs potentielles à Unai Simon, hauteurs que l’Espagne a su occuper à merveille. » Du moins jusqu’au moment où, en deuxième mi-temps, les deux pistons français (Théo Hernandez et Benjamin Pavard) ont avancé en même temps, laissant les trois défenseurs centraux jouer le un contre un. Une analyse éclairante qui pointe les lacunes de Lloris dans ce domaine, mais aussi « le manque de solutions courtes et mi-longues » offertes par ses coéquipiers.

A Milan, il y avait Théo Hernandez sur la pelouse, mais pas Olivier Giroud, qui n’était pas dans le groupe, ni dans les tribunes. Il s’est confié au média anglais The Athletic : « Pour être honnête avec vous, c’était un peu bizarre de les voir jouer dans mon stade, mon nouveau stade, où j’ai bien commencé à mes débuts. Émotionnellement, c’était un peu spécial pour moi de les regarder à la télévision. Pour être tout à fait franc, c’était trop tôt pour que j’aille, par exemple, voir les gars dans le vestiaire. Evidemment, j’étais déçu de ne pas être là. Didier Deschamps a décidé de ne pas faire appel à moi et je dois respecter ce choix. »

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Alors que débute mercredi 20 octobre le procès dit de la sextape, Guillaume Dufy et Alban Traquet reviennent sur l’affaire dans L’Equipe en trois épisodes publiés les 18, 19 et 20. Dans le premier, Dufy présente les différents protagonistes de l’affaire. Dans le deuxième, Traquet fait le portrait de Karim Zenati, l’ami d’enfance de Benzema et qui traîne derrière lui de lourdes casseroles judiciaires. « L’arrivée de Karim Zenati dans cette boucle scabreuse s’est faite au détriment de Youness Houass, qu’Axel Angot et Mustapha Zouaoui avaient décidé de court-circuiter. Celui de Zenati, donc, qui avait rencontré Zouaoui en août 2015 à Madrid ». Après son séjour en prison en 2013, Benzema avait embauché Zenati comme assistant administratif pour 3000 euros nets mensuels. Il accompagne aussi le joueur au Brésil, pendant la Coupe du monde 2014. Zenati sera placé en détention provisoire à la suite de sa garde à vue, de novembre 2015 à fin février 2016. Il sera présent au procès, contrairement au joueur, représenté par ses avocats.

  • Le procès de la sextape, par Guillaume Dufy et Alban Traquet dans L’Equipe du 18, 19 et 20 octobre.

Dans le collimateur des critiques après sa prestation pour le moins faiblarde contre l’Espagne en finale de la Ligue des Nations, Benjamin Pavard s’est exprimé dimanche sur Canal +. « J’aurais aimé être plus respecté en France, car je suis Français, mais après je ne vais pas forcer les gens à aller regarder les matchs en Allemagne, a-t-il souligné. Les vrais qui regardent le football connaissent les performances que j’ai faites et que je fais. » Il s’est également expliqué sur sa discussion musclée avec Pogba en plein match, ce dernier lui reprochant de ne pas avoir appelé le ballon sur une phase de relance depuis la défense. « J’ai regardé plusieurs fois l’action, on en a parlé après avec Paul, il s’est excusé d’avoir réagi comme ça. Quand je regarde l’action, OK, je ne me déplace pas suffisamment bien, je ne suis pas à l’arrêt non plus, et il y aurait pu aussi y avoir d’autres mouvements de joueurs. Tout le monde était arrêté. On a eu une explication, je ne lui en veux absolument pas, on en a parlé après le match, tout est réglé ».

Jérôme Rothen aime Dimitri Payet, et le fait savoir sur RMC : avec le niveau qu’il présente en championnat sous les couleurs de l’OM, le Réunionnais a sa place en équipe de France. « Sur ce que je vois depuis l’arrivée de Jorge Sampaoli à Marseille, je trouve que Dimitri Payet est un joueur qui montre ce qu’est une belle remise en question. On voit un Dimitri Payet affûté, heureux d’être sur le terrain, qui rend le collectif beau depuis le début de la saison. Un Payet dans cette condition, Didier, il faut que tu le rappelles. Il n’y a pas plus fort que lui en numéro 10 dans ce positionnement-là. » Seul petit problème, Payet joue à la place que Griezmann occupe en équipe de France, où il vient d’enchaîner 57 matchs consécutifs. Autant dire que sauf en cas de forfait du Colchonero en novembre, on voit mal ce qui pourrait faire changer d’avis Didier Deschamps.

Après Rothen, c’est un autre ex-joueur de Raymond Domenech qui donne son avis : Vikash Dhorasoo trouve Olivier Giroud ingrat envers Deschamps. Le numéro 9 des champions du monde 2018 ayant affirmé que le retour tardif de Benzema ayant déséquilibré le groupe (ce qui semble être une évidence), Dhorasoo témoigne sur la chaîne L’Equipe : « Moi j’ai vécu ça, être aigri et en colère, et je trouve qu’il manque de gratitude. Il était appelé régulièrement alors qu’il ne marquait pas de buts en équipe de France et il ne jouait pas en club. » Tout en rejoignant l’avis de Giroud, finalement : « C’est Deschamps le responsable de cet échec et non Benzema. »

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