Vous aurez peut-être l’impression d’avoir déjà vu ça il y a quelques semaines, et ce n’est pas qu’une impression : lors de la remise du Ballon d’or France-Football, le meilleur jeune joueur de moins de 21 ans obtient le trophée Kopa. Les critères d’attribution ressemblent furieusement à ceux du Golden Boy, mais c’est plutôt l’inverse : le prix décerné chaque automne par le quotidien italien Tuttosport a été créé en 2003, alors que le trophée Kopa date de 2018.

Et si ce dernier récompense le meilleur joueur mondial âgé de moins de 21 ans à partir d’un vote des précédents lauréats du Ballon d’or encore en vie, avec possibilité de le remporter plusieurs fois, voire de le cumuler avec le Ballon d’or lors de la même édition (ce qui n’a pas de sens), le Golden Boy est attribué par un jury de journalistes spécialisés d’une douzaine de journaux (dont L’Equipe et France Football), il ne concerne que les joueurs évoluant en Europe et reste unique : on ne peut pas le remporter deux fois, comme le prix Goncourt.
Depuis sa création en 2003, le Golden Boy s’est rarement trompé sur la qualité des lauréats, même si on dirait bien qu’il leur porte la poisse. Un seul d’entre eux, sur 23, a en effet remporté le Ballon d’or par la suite, et c’est Lionel Messi. Il y a pourtant du beau monde, comme Wayne Rooney (2004), Mario Balotelli (2010), Erling Haaland (2020), Pedri (2021), Jude Bellingham (2023) ou Lamine Yamal (2024), mais pour l’instant, ça ne suffit pas.
Doué quatrième lauréat français
Désiré Doué, lauréat 2025 devant les deux joueurs turcs Kenan Yildiz (Juventus) et Arda Güler (Real Madrid) est le quatrième français titré, après Paul Pogba (2013), Anthony Martial (2015) et Kylian Mbappé (2017). Si le dernier est régulièrement cité parmi les favoris du Ballon d’or (sans avoir fait mieux pour l’instant qu’une troisième place), et si le premier a été champion du monde, le cas de Martial est un bon exemple de la déperdition qu’il peut y avoir entre 20 et 25 ans. Les cas du Brésilien Alexandre Pato (2009), de l’Espagnol Isco (2012) ou des Portugais Renato Sanches (2016) et João Félix (2019) sont similaires, sans même parler de ceux qui ont terminé sur le podium comme les Anglais Trent Alexander-Arnold (2e en 2018) ou Jadon Sancho (2e en 2019), ou les Espagnols Ansu Fati (2e en 2020) et Bojan Krkić (3e en 2009)...
A cet âge, ce sont les performance en club qui prennent le dessus sur celles en sélection, à l’exception de Lamine Yamal, champion d’Europe avec l’Espagne en 2024. Avec ses quatre capes entre mars et septembre et ses 153 minutes de temps de jeu avec les Bleus, Désiré Doué a encore tout à prouver en équipe de France, dans un secteur de jeu très concurrentiel. Mais ce sont ses performances hors normes avec le PSG, et notamment sa finale de Ligue des Champions contre l’Inter (doublé, une passe décisive) qui ont marqué les esprits.
Outre les quatre lauréats déjà cités, les Bleus ont également placé dans le palmarès Kingsley Coman (2e en 2015, 3e en 2016), Eduardo Camavinga (2e en 2022), Warren Zaïre-Emery (3e en 2024) et bien sûr Ousmane Dembélé (2e en 2017, derrière Mbappé). Si le Golden Boy de Désiré Doué ne lui porte pas la poisse, il est probable qu’il sera un candidat sérieux au Ballon d’or dans les années à venir. Pour l’instant, sa priorité est de lancer enfin sa saison, freinée par les blessures. Et de retrouver les Bleus en mars prochain, avec le secret espoir de devenir le deuxième lauréat du Golden Boy à devenir champion du monde l’année qui suit. Ce n’est arrivé qu’une fois depuis 2003, et le seul précédent se nomme... Kylian Mbappé. Heureux présage ?








