La décennie qui a tout changé (3) : mars 2013, Pogba et Varane arrivent

Publié le 7 août 2020 - Bruno Colombari

C’est le double lancement le plus inspiré depuis Zidane et Thuram en 1994 : contre la Géorgie, en compétition, Didier Deschamps lance deux gamins de 20 ans qui deviendront les cadres des champions du monde 2018.

2 minutes de lecture

Le contexte

La phase 1 de la reconstruction terminée prématurément avec le départ de Laurent Blanc à l’issue de l’Euro 2012, l’équipe de France est en quête de nouveaux visages pour accéder à la Coupe du monde au Brésil. D’autant qu’elle a fort à faire dans son groupe qualificatif avec l’Espagne, double championne d’Europe et championne du monde en titre. Les débuts de Didier Deschamps ont été aussi compliqués que ceux de Laurent Blanc, avec une défaite à domicile face au Japon (0-1) en amical, bien compensée par un nul culotté à Madrid contre l’Espagne (1-1). Alors que 2012 s’est terminée par une jolie victoire en Italie (2-1), 2013 a débuté par une défaite à domicile contre l’Allemagne (1-2).

22 mars 2013 : France-Géorgie

La qualification pour la Coupe du monde au Brésil passe par une victoire face à la Géorgie, et à minima un partage des points contre l’Espagne lors des deux matchs de mars. Dans sa liste, le sélectionneur convoque deux débutants âgés d’à peine vingt ans : le défenseur central madrilène Raphaël Varane (formé à Lens) et le milieu relayeur de la Juventus Paul Pogba (qui a débuté au Havre et s’est révélé à Manchester United). Surprise, il les titularise contre la Géorgie, choix rarissime pour un match de compétition et pour des postes comme ceux-là, où les erreurs peuvent se payer cash.

Mais les Français (qui étrennent leur nouvelle tenue bleu clair), s’ils mettent une mi-temps à trouver la mire, déroulent et l’emportent facilement (3-1, buts de Giroud, Valbuena et Ribéry). Les deux gamins semblent à l’aise et imperméables à la pression.


 

Comment Chroniques bleues l’a traité

Dans le compte-rendu écrit dans la foulée du match, Pogba fait forte impression : « On attendait beaucoup de voir Paul Pogba, et le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pas déçu. Le Turinois semble être là depuis longtemps, et son jeu court comme son jeu long laissent entrevoir un très grand potentiel. Son contrôle en pivot avec frappe enchaînée à la 25e était remarquable. » La défense centrale n’a pas toujours été sereine, permettant la réduction du score géorgienne à 3-0 : « défensivement, les Français ont semblé un peu justes, et notamment sur le but géorgien, alors que l’opposition semblait largement gérable. » Quant à Benzema, qui prolonge une série sans but qui va s’étirer jusqu’en octobre, « Le Madrilène n’y est toujours pas, alors que ce match semblait fait pour lui. La confiance que lui accorde (pour l’instant) le sélectionneur n’est pas payée en retour ».

Ce que ça a changé

Dans l’immédiat, l’apport Varane-Pogba ne sera pas décisif : les Bleus s’inclineront quatre jours plus tard contre l’Espagne (Pogba écopant même d’un rouge en fin de match) et l’année 2013 sera très difficile, même si Pogba mettra l’été à profit pour devenir champion du monde avec les U20. Mais ils se retrouveront en novembre pour le barrage retour contre l’Ukraine, contribuant activement à la qualification pour la Coupe du monde 2014 où ils accumuleront de l’expérience, avant de devenir de très beaux champions du monde en 2018.

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