Seize questions pour 2016

Publié le 1er janvier 2016 - Bruno Colombari

Comme il est de tradition ici, à chaque jour de l’An on se projette sur l’année nouvelle que l’on espère riche en émotions et, pourquoi pas, un troisième titre européen ! Un article à relire en fin d’année pour voir ce qui s’est réalisé.

6 minutes de lecture

Les années en six portent-elles toujours chance ?

Depuis cinquante ans, les années finissant par six ont toujours été favorables à l’équipe de France, même si elle n’y a jamais rien gagné. En 1966, elle a certes été sortie au premier tour du Mondial anglais, mais au moins y at-telle participé, contrairement à l’édition précédente et aux deux suivantes. En 1976, c’est l’éclosion de la génération Platini avec Bossis, Rocheteau et Six. En 1986, c’est une belle troisième place au Mexique avec un immense Brésil-France à Guadalajara. En 1996, les Bleus mettent fin à dix ans de disette et atteignent les demi-finales de l’Euro anglais. Et en 2006, c’est la fin de la génération Zidane avec encore un France-Brésil de légende et une finale perdue d’un rien.

Sept sur sept à l’Euro ?

Les Bleus ont gagné leurs cinq matches de l’Euro 1984. En 1998, ils ont aligné six victoires et un nul, mais ce dernier (quart de finale contre l’Italie) a débouché sur une qualification aux tirs au but. En 2003, rebelote avec cinq matches gagnés à la coupe des conféférations. Lors de ces trois phases finales disputées à domicile, l’équipe de France reste donc sur 17 victoires d’affilée. Remporter tous ses matches de l’Euro sera une autre paire de manches, même si les cinq premiers semblent jouables.

Invaincus (au moins) jusqu’en juin ?

En 1984, les Bleus avaient remporté tous leurs matches de préparation (Angleterre 2-0, Autriche 1-0, RFA 1-0, Ecosse 2-0). En 2000, ils n’en avaient perdu aucun (Pologne 1-0, Ecosse 2-0, Slovénie 3-2, Croatie 2-0, Japon 2-2 et Maroc 5-1). Donc une préparation sans faute peut vouloir dire un Euro gagné... En coupe du monde, ça n’a pas été le cas en 1998, où les Bleus avaient perdu en Russie (0-1) en mars et avaient fait autant de nuls (Norvège 3-3, Suède 0-0, Maroc 2-2) que de victoires (Espagne 1-0, Belgique 1-0, Finlande 1-0). Les trois adversaires connus (sur quatre) d’ici l’Euro sont les Pays-Bas et la Russie fin mars et la Côte d’Ivoire début juin.

Du nouveau dans la liste des 23 ?

Vu le nombre de joueurs lancés par Deschamps en 2015, il est très improbable qu’un petit nouveau se fasse une place dans la liste des 23. Tout dépend de ce qu’on appelle un nouveau. S’il s’agit d’un joueur qui n’a jamais figuré dans le groupe, la probabilité est proche de zéro. S’il s’agit d’un joueur qui ne compte actuellement aucune sélection, alors Benoît Costil, Alphonse Aréola ou Loïc Perrin pourraient postuler. Si la position de Stéphane Ruffier n’évolue pas, les Bleus pourraient aller à l’Euro avec un troisième gardien novice. Car avec seulement quatre matches de préparation avant l’Euro (dont deux après la liste), on voit mal Deschamps donner du temps de jeu à un nouveau portier. Et Perrin semble n’être qu’un cinquième, voire sixième choix en défense centrale derrière Sakho, Mangala et Zouma.

Benzema s’arrêtera-t-il à 81 ?

Bien malin qui pourra dire si l’avant-centre du Real jouera l’Euro 2016. Si ce n’est pas le cas, il est quand même probable qu’il reviendra en sélection dans les mois qui suivent. Imaginons toutefois que non. Alors sa carrière internationale s’arrêtera à 81 sélections. Exactement à la même hauteur que Franck Ribéry, dont personne n’aurait imaginé, en mars 2014, qu’il disputait contre les Pays-Bas son dernier match en Bleu...

Fekir reviendra-t-il ?

Victime d’une rupture des ligaments croisés du genou droit le 4 septembre à Lisbonne, Nabil Fekir a été annoncé indisponible pour au moins six mois. Ce qui fixe son retour possible à début mars, soit trois mois avant l’Euro. Ça, c’est la théorie. Encore faut-il qu’il retrouve son niveau antérieur.
Victime d’une rupture des ligaments croisés en mars 2002 avec Arsenal, Robert Pires avait retouché le ballon quatre mois et demi plus tard, et repris la compétition au bout de six mois. Entre les deux, bien sûr, il a manqué la coupe du monde en Corée et au Japon. En avril 2011, Philippe Mexès se blesse avec l’AS Roma. Il reprendra en octobre après son transfert au Milan AC et retrouvera sa place dans la défense des Bleus avec laquelle il disputera l’Euro en Ukraine.

Gourcuff et Diaby sur les traces de Diarra ?

Ces trois-là formaient le milieu de l’équipe de France vers 2008-2010. Puis ils ont disparu de la circulation pour des raisons différentes, rendant chaque année plus improbable leur retour en sélection. Les trois ont changé de club l’été dernier. L’OM a tenté un coup de poker en engageant Lassana Diarra et Abou Diaby et Rennes a attiré Yoann Gourcuff dans une sorte de come-back nostalgique. Pour l’instant, seul Diarra a rejoué, et si bien qu’il ne lui a fallu que quelques semaines pour retrouver les Bleus. Si Diaby et Gourcuff en font de même et qu’ils se rapprochent de leur niveau d’il y a six ans, qui sait s’ils ne vont pas se faufiler dans la liste des 23 ? C’est une cote énorme, mais pourquoi pas ?

Qui va tirer les coups de pied arrêtés ?

En 2015, Mathieu Valbuena a mis fin à huit ans de maladresse en transformant un coup-franc direct contre le Portugal. Trois mois plus tôt, il avait aussi marqué un pénalty contre la Belgique, devenant le tireur attitré de coups de pied arrêtés. Un rôle jusque là plutôt dévolu à... Karim Benzema. Or, si ni l’un ni l’autre ne va à l’Euro, il faudra bien trouver quelqu’un pour s’y coller. Olivier Giroud a marqué deux pénalties cette saison avec Arsenal, et Yohan Cabaye n’est pas maladroit sur coup-franc.

Lloris vers un record de capitanat ?

C’est certain, sauf grave blessure : le portier de Tottenham va battre cette année le record de brassards de capitaine détenu par... Didier Deschamps (54). Il ne reste plus que six matches à Lloris pour l’atteindre, et donc sept pour le dépasser. Ça devrait être le cas contre la Suisse s’il joue tous les matches d’ici-là, en huitièmes ou en quarts sinon. Ou à l’automne en cas d’élimination prématurée. A noter que les deux joueurs qui le devancent encore (Deschamps et Desailly) ont tous deux dépassé les cent sélections et ont été titrés en Bleu. De bon augure pour Lloris ?

Kingsley Coman, un moins de vingt ans à l’Euro ?

Né le 13 juin 1996, Kingsley Coman aura donc moins de vingt ans à l’ouverture de l’Euro, le 10 juin prochain. S’il est dans la liste des 23, l’attaquant du Bayern sera le plus jeune joueur français à disputer une phase finale. Depuis 1930, lors des 22 phases finales de mondial et d’Euro, le benjamin de la liste a toujours eu entre 20 et 24 ans, le plus jeune au début du tournoi étant Manuel Amoros (20 ans et 4 mois en 1982), le plus âgé Zinedine Zidane (23 ans et 11 mois en 1996). Nous reviendrons plus tard en détail sur cette liste.

Deschamps mieux que Jacquet et Lemerre ?

Le champion du monde 1998 et champion d’Europe 2000 pourrait dépasser au nombre de matches dirigés ses deux sélectionneurs de l’époque avant les grandes vacances. Deschamps en est à 43, contre 53 pour Jacquet et Lemerre. Si on ajoute les quatre matches de préparation et les trois du premier tour, on arrive à 50. Le 53e pourrait donc être la demi-finale le 7 juillet, et le 54e la finale le 10.

2015-2016 comme 1983-1984 ?

On s’en souvient, la France avait rencontré à l’Euro 1984 tous ses adversaires de 1983 (Danemark, Yougoslavie, Belgique, Portugal et Espagne). 2016 pourrait en être de même, puisque les Bleus ont tiré l’Albanie au premier tour, et qu’ils devraient affronter la Belgique ou l’Allemagne en demi et peut-être l’Angleterre en finale. Le Portugal pourrait être l’adversaire des quarts de finale à condition qu’il finisse deuxième de son groupe. Le scénario parfait serait un huitième contre la Belgique (possible uniquement si elle finit troisième du groupe E), le Portugal en quarts, l’Allemagne en demi et l’Angleterre en finale. Très improbable, mais pas impossible...

L’Allemagne passera-t-elle les quarts ?

Si la France atteint la demi-finale, son adversaire potentiel sera la Belgique ou l’Allemagne. Or, ce serait une première pour la Mannschaft qui n’a jamais rien réussi de bon (ou qui n’était pas là) lors des cinq phase finales disputées en France. En 1938, pourtant renforcée par des joueurs autrichiens après l’Anschluss, l’Allemagne bute d’entrée contre la Suisse en huitièmes de finale (1-1, puis 2-4 dans un match d’appui) au Parc des Princes.

En 1960, la RFA ne participe pas au premier championnat d’Europe, dont la phase finale (quatre derniers matches) se jouera en France. En 1984, l’équipe de Jupp Derwall est accrochée au premier tour par le Portugal, bat la Roumanie mais s’incline à la dernière minute face à l’Espagne (0-1) au Parc des Princes. Elle n’affrontera donc pas la France en demi-finale.

En 1998, l’Allemagne championne d’Europe tombe en quarts de finale contre la Croatie (0-3) à Lyon, cette dernière rencontrant la France en demi. En 2003 enfin, l’Allemagne renonce à participer à la coupe des Confédérations, remplacée par la Turquie. Cette dernière perdra contre la France en demi-finale.

Qui remettra le trophée Henry-Delaunay le 10 juillet ?

Suspendu pour huit ans par la Fifa, Michel Platini ne devrait pas, sauf nouveau rebondissement dans les semaines à venir, remettre le trophée Henry-Delaunay au capitaine des nouveaux champions d’Europe l’été prochain. Qui, alors ? S’il n’est pas élu président de la Fifa en février, Gianni Infantino pourrait être celui-là.

Deschamps verra-t-il 2017 ?

En février 2015, la FFF a prolongé le contrat de sélectionneur de Didier Deschamps jusqu’en 2018. En théorie donc, il devrait être toujours là en septembre, quand commencera la phase qualificative pour la prochaine coupe du monde. Autant dire qu’il faudrait une catastrophe pour qu’il s’en aille avant, le scénario le plus probable (ou plutôt le moins improbable) étant une démission de sa part. Pour cela, il faudrait une élimination au premier tour ou en huitièmes de finale couplée à un gros clash entre joueurs ou entre ces derniers et Deschamps.

À quoi va ressembler le nouveau maillot ?

Depuis 2011, la marque américaine a alterné maillots unis et à rayures horizontales, cette alternance concernant à tour de rôle le maillot principal bleu et le maillot extérieur blanc. Quand le bleu était uni (en 2011 puis en 2014-2015) le blanc était rayé. En 2012-2013, les Bleus ont joué en uni en blanc et en rayé bleu ton sur ton (en mettant de côté l’inepte maillot layette).

On pourrait donc spéculer sur un retour des rayures pour le maillot domicile, ou plus précisément des bandes larges, dont une rouge. Ce serait un hommage à la tunique fétiche de 1984 et son dérivé de 1998.

Le site maillots-foot-actu.fr a déjà une petite idée de ce que ça pourrait donner.

JPEG - 8.4 kio

Le risque serait d’aboutir à un maillot tricolore genre champion de France cycliste ressemblant à celui des Pays-Bas 2008 ou celui de la Belgique cette année...

JPEG - 16.2 kio

Mots-clés

Vous êtes plusieurs milliers chaque jour à venir sur Chroniques bleues. Nous vous en sommes reconnaissants et nous aimerions en savoir plus sur vous. Avec, en cadeau, trois articles inédits au format pdf à télécharger !

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vos articles inédits