Treize questions pour 2013

Publié le 1er janvier 2013 - Bruno Colombari

Pour vous souhaiter la meilleure année possible, Chroniques bleues vous offre un tour d’horizon de ce qui attend les Bleus en treize questions aussi futiles qu’essentielles.

5 minutes de lecture

2013, plutôt une année 2003 ou 1993 ?

2003 avait mal commencé (défaite en amical contre la République tchèque) mais bien fini (treize victoires consécutives et avalanche de buts, 40 marqués pour seulement 4 encaissés), avec une qualification pour l’Euro 2004 acquise sans aucun problème. A l’inverse, 1993 était partie à fond la caisse (quatre victoires d’affilée dont trois en qualifications de coupe du monde) avant de caler brutalement à l’automne avec deux échecs devenus légendaires contre Israël et la Bulgarie.

Qualifiés directement pour le Mondial ?

C’est l’inévitable question lors des années impaires. Rappelons que seul le premier du groupe sera qualifié directement, le deuxième devant passer par un barrage, à condition de figurer parmi les huit meilleurs (sur neuf). Pour l’instant, la France et l’Espagne sont sur la même ligne (deux victoires et un nul), alors que les Bleus recevront les champions du monde et d’Europe fin mars. Une victoire de l’équipe de France ouvrirait la route vers une qualification directe, puisqu’il ne restera plus que trois matches à disputer ensuite. Un nul laisserait entier le suspens. Dans tous les cas, les Bleus seraient bien inspirés de perdre le moins de points possible face à la Géorgie (deux fois), la Finlande et la Biélorussie (à l’extérieur), afin d’assurer une place en barrages.

Contre qui éventuellement en barrages ?

Après quatre journées sur dix, les deuxièmes sont les suivants : Belgique ou Croatie, Bulgarie, Suède, Hongrie ou Roumanie, Norvège, Portugal ou Israël, la Grèce ou la Bosnie, l’Angleterre. Autant dire qu’un barrage contre une de ces équipes ne serait pas une partie de rigolade, même si la Norvège, la Grèce ou Israël semblent prenables. Mais l’Angleterre, la Croatie, la Suède ou le Portugal, tous des habitués aux phases finales, laissent augurer un aller-retour particulièrement périlleux. Sans même parler de l’éventualité de retrouver l’Irlande, actuellement troisième de son groupe à un point de la Suède...

Le retour contre l’Espagne sera-t-il décisif ?

S’il se termine par un nul comme à l’aller, non, car dans ce cas (et sous réserve d’avoir battu la Géorgie quatre jours plus tôt) les deux favoris du groupe seront toujours à égalité avec trois matches à disputer (et un calendrier plus favorable aux Espagnols, avec un déplacement en Finlande suivi de la réception de la Biélorussie et de la Géorgie, pendant que les Bleus se déplaceront chez ces deux derniers et recevront la Finlande). Une victoire de l’un ou l’autre en mars à Saint-Denis donnerait un avantage conséquent et probablement suffisant pour assurer la première place.

Quel schéma tactique ?

On en parlait récemment avec le spécialiste Florent Toniutti. Le plus probable est de revoir un schéma en 4-3-3 avec Capoue et Matuidi (ou Cabaye) à la récupération, associés à Valbuena en numéro 10 axial. Sur les côtés, on devrait revoir Ménez à droite, Ribéry à gauche, Benzema ou Giroud en pointe. Ça, bien sûr, c’est sur le papier. Ensuite viennent les impondérables, comme les blessures, les suspensions, les coups de mou, ou l’éclosion soudaine d’un talent qui devient indispensable.

Qui sera la révélation de l’année ?

C’est sans doute la question la plus compliquée. On peut penser que Deschamps profitera d’une année sans phase finale pour tester de nouveaux joueurs, parmi lesquels le Madrilène Raphaël Varane et le Turinois Paul Pogba pourraient bien figurer. S’il revient à son meilleur niveau après sa blessure à Saint-Etienne, Clément Grenier pourrait aussi postuler en bleu.

Invaincus jusqu’à quand ?

Le premier semestre sera encore copieux, avec l’Allemagne en février et l’Espagne fin mars, suivis de la tournée au Brésil en juin avec probablement trois champions du monde au programme. Autant dire que si les Bleus sont toujours invaincus en juillet, ils auront sans doute fait le plus dur. Ceci étant, Didier Deschamps n’est pas un forcené du résultat dans les matches sans enjeu.

A quoi servira la tournée au Brésil en juin ?

Pour l’instant, ce n’est qu’un projet, dont les dates précises ne sont pas fixées (il est question des dix premiers jours de juin). Les Bleus devraient rencontrer l’Angleterre, le Brésil et peut-être l’Uruguay. Non qualifiée pour la coupe des Confédérations qui se disputera dans la foulée (du 15 au 30 juin), l’équipe de France en profitera pour tâter le terrain et se mesurer au grand favori ainsi qu’à deux équipes pouvant postuler aux quarts de finale. Ça, c’est pour la théorie.
Dans la pratique, avec une fin de saison tardive, on voit déjà la pléthore de forfaits plus ou moins diplomatiques, même s’il ne serait pas très judicieux de se faire porter pâle un an avant la coupe du monde. La précédente tournée du même genre, en juin 2011 dans les pays de l’Est, n’avait pas apporté grand chose, sinon la découverte de Marvin Martin.

Enfin un triplé ?

Le dernier joueur français à avoir inscrit trois buts dans le même match en équipe de France est David Trezeguet, et ça ne date pas d’hier. C’était même au siècle dernier, le 16 août 2000 à Marseille dans un match pour du beurre contre une sélection FIFA venue en touriste et dont défendre était bien le dernier des soucis (5-1). En compétition, il faut remonter au 30 octobre 1985 pour voir Rocheteau planter trois buts aux Luxembourgeois (6-0) sur la route du Mundial mexicain. Verra-t-on en 2013 Benzema ou Giroud réussir un triplé ? Vu le calendrier compliqué, à part contre la Finlande en octobre, c’est peu probable. Et encore faut-il se souvenir comment, au match aller, les Français avaient souffert pour l’emporter 1-0. Quant à la Géorgie, sur les trois dernières années elle n’a encaissé qu’une seule fois trois buts, contre la Turquie en mai dernier.

Lloris restera-t-il capitaine ?

Après que Laurent Blanc ait fait tourner le brassard en 2010, Hugo Lloris semble bien parti pour en hériter durablement. Pourtant, dans un entretien à l’Equipe début décembre, Didier Deschamps reconnaissait à demis-mots que le poste de gardien n’était pas l’idéal pour diriger une équipe sur le terrain. Le problème, c’est qu’il n’a pas beaucoup de choix. Aucune personnalité forte ne se dégage parmi les titulaires potentiels, les trois joueurs les plus expérimentés (Evra, Benzema, Ribéry) traînant par ailleurs quelques casseroles au niveau de l’état d’esprit et de la vie de groupe.

Marvin Martin est-il porté disparu ?

En 2011, il avait impressionné tout le monde au cours de la tournée à l’Est du mois de juin, avec notamment un début fracassant contre l’Ukraine (deux buts et une passe décisive en un quart d’heure). Puis il avait tardé à confirmer, se montrant décevant à chaque fois que Laurent Blanc en faisait un titulaire. Peu utilisé à l’Euro, il n’a joué qu’un match avec Deschamps, le premier contre l’Uruguay. Puis il a disparu de la circulation, plombé par son mauvais début de saison à Lille. Les progrès spectaculaires de Valbuena et les éventuels retours de Diaby ou Gourcuff dans son secteur de jeu rendent son retour très hypothétique.

Que va nous sortir Nike pour le maillot 2013 ?

Après un maillot bleu plutôt sobre et une version marinière en 2011, un bleu rayé Dalton et un blanc épuré en 2012, on peut spéculer sur les innovations 2013 de l’équipementier américain. On miserait bien quelque chose sur le retour du rouge, porté disparu depuis l’édition 2010. Après l’uni et les rayures horizontales, la logique et la géométrie inciteraient à pencher pour des lignes verticales. Du moment qu’on évite les horreurs textiles des maillots à effet 3D, ou intégrant des photos de supporters en filigrane...

Et si l’exemple venait des filles ?

2013, il ne faudrait pas l’oublier, c’est l’année de l’Euro féminin qui se jouera en Suède en juillet prochain. Après une demi-finale mondiale en 2011, puis une demi-finale olympique en 2012, les Bleues de Bruno Bini vont tenter de faire mieux cette année en atteignant au moins la finale. Pas une mince affaire, d’autant que les derniers matches amicaux (trois nuls contre l’Angleterre, les Pays-Bas et l’Allemagne) ont montré certes du caractère, mais aussi une certaine lassitude du groupe ainsi que des tensions entre des cadres et le sélectionneur. Reste qu’un titre européen à Solna pourrait bien piquer au vif l’honneur des garçons.

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