A petits pas

Publié le 11 juin 2012 - Bruno Colombari

JPEG - 6.2 kioEn jouant à deux kilomètres heure de moyenne, les Bleus ont permis à une Angleterre moribonde de gagner un point inespéré (1-1). En commençant par un nul, ils ne se facilitent surtout pas la tâche.

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Le résultat était-il prévisible ?

Cet Angleterre-France édition 2012 aura été une sorte de synthèse de l’horrible 0-0 de l’Euro 1992, du renversant 2-1 de l’Euro 2004 et du facile 2-1 de 2010. L’équipe de France a tellement pris l’habitude, depuis 2006, d’entrer dans le tournoi en limitant la casse et en prenant le moins de risques possible qu’un nul contre l’Angleterre était une option probable, même si ce n’était pas la plus intéressante. Ce qui n’était pas prévu, c’est l’ouverture du score sur une demi-occasion anglaise, qui a enfin incité les Bleus a accélérer. Il est trop tôt pour savoir si ce lundi un point a été gagné ou si deux ont été perdus. Mais il serait quand même intéressant de savoir si ce refus obstiné de prendre le moindre semblant de risque dans le jeu est une initiative des joueurs ou une consigne du sélectionneur.

L’équipe est-elle en progrès ?

Par rapport aux trois matches de préparation, l’équipe a de toute évidence gagné en sérénité et surtout en qualité du pressing. Un nombre très important de ballons a été récupéré en position haute, même si on peut regretter qu’aucun d’eux n’ai déclenché d’accélération décisive. Mais le paradoxe réside dans le fait que cette maturité dans le jeu s’est faite au détriment de la créativité, de la vitesse, de la percussion et de l’audace des rencontres de préparation. Comme contre l’Islande (et précédemment contre la Bosnie), les Bleus ont montré une faculté intéressante à rester dans le match après avoir encaissé le premier but et à revenir dans la partie. Mais il est dommage que l’égalisation n’ait pas poussé l’équipe vers l’avant en cherchant le KO qui semblait largement à sa portée. Comme si elle avait eu peur de gagner.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Tous les titulaires ont fait un match sérieux, même si on peut ressortir le duo Cabaye-Diarra qui a vite pris la mesure de l’entrejeu anglais. Le Marseillais a fait une imitation convaincante de Patrick Vieira, tandis que le joueur de Newcastle a décoché encore une fois des frappes qui finiront bien par rentrer. Hugo Lloris, qui ne pouvait rien sur le but de Lescott, a bien fait ce qu’il avait à faire, en tout cas mieux que son collègue d’en face avec ses gants savonneux.

Samir Nasri a enfin réussi une grosse performance en sélection, et son but montre enfin de quoi il est capable quand il ne cherche pas à garder le ballon. Franck Ribéry a lui aussi fait souffrir la défense anglaise, dans la lignée de ses performances récentes, même s’il n’a pas eu l’occasion de marquer. Enfin, Florent Malouda a été précieux dans l’axe, comme quand il a pu éliminer deux adversaires d’une feinte de corps.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Aucun des onze joueurs alignés d’entrée n’a failli, même si on ne peut que constater que Patrice Evra, déjà trop court sur l’énorme occasion de Milner à la 14e, fait une faute inutile près de la touche qui provoque le coup-franc de Gerrard pour le but de Lescott. Mais le reste de son match a été bon, et il a su se montrer utile côté gauche en deuxième mi-temps. S’il n’a pas fait de grosses erreurs, Mexès aura été très timide dans la relance et n’a jamais contribué à accélérer le jeu depuis l’arrière. Enfin, rentrés beaucoup trop tard, ni Martin ni Ben Arfa n’ont pu apporter quelque chose dans le jeu.

Karim Benzema n’a pas réussi à se défaire du marquage serré de Terry et Lescott, sauf quand il s’éloignait des trente mètres adverses. Mais dans ces cas, il n’y avait plus personne en pointe. L’absence de Giroud, qui a pourtant montré ses qualités de passeur décisif lors des précédents matches, reste un mystère, d’autant que la présence française dans la surface anglaise aura été constamment insuffisante.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Le fait de commencer par un nul ne rend plus le deuxième match décisif. En battant l’Ukraine, les Bleus ne seront pas encore qualifiés, mais ils ne seraient pas éliminés en cas de défaite. Tout se jouera donc le 19 juin contre la Suède, ce qui n’est pas vraiment une bonne nouvelle. Ceci étant, vu ce qu’ils ont montré contre l’Angleterre, les Bleus ont largement les moyens de gagner vendredi, à condition de mettre de la vitesse dans leur jeu, en prenant des risques, en ouvrant des brèches, bref, en s’appuyant sur leurs qualités. De l’audace, messieurs !

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