Bienvenue à Back to the football

Publié le 7 mars 2024 - Bruno Colombari

Si vous aimez les maillots vintage autant que les articles de Chroniques bleues, voici comment joindre l’utile à l’agréable. Tristan Boidron, le créateur de Back to the football, vous en parle ici.

7 minutes de lecture

Au détour d’un article parlant des maillots des Bleus, vous allez sûrement croiser cette bannière de Back to the football. Le logo du site apparaît aussi en pied de page.

Boutique de maillots de foot vintage
Boutique de maillots de foot vintage

Vous connaissez peut-être déjà ce site de vente de maillots vintage dont quelques belles pièces de l’équipe de France des années 1990 et 2000. En tout cas, en y accédant depuis Chroniques bleues, si vous achetez un maillot, un pourcentage du prix de vente sera reversée à notre site, contribuant ainsi à son équilibre budgétaire et à son développement dans les prochains mois. Il s’agit donc d’une affiliation.

Dans un souci de transparence, et parce que je suis sûr que ça vous intéresse aussi, j’ai demandé à Tristan Boidron de présenter son activité et de nous parler de ses maillots.

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Parmi les acheteurs de maillots de football, il y a celles et ceux qui veulent le modèle de la saison en cours, et d’autres qui préfèrent le vintage. Et toi ?

Les deux. Forcément le vintage me plaît énormément, j’adore fouiller dans les archives, ça active une nostalgie de mon enfance et même d’époques que je n’ai pas connues. Je préfère souvent les maillots vintage, mais la mode est un éternel recommencement, on peut voir des nouveaux modèles s’inspirer clairement du passé. J’ai le nez dans le vintage mais je lève régulièrement la tête pour suivre les dernières sorties.

« Quand je pars en voyage, j’aime bien fouiner dans les friperies locales »

Il y a de nombreux acteurs sur le créneau des maillots anciens, entre ceux qui vendent des maillots portés en match, ceux qui préfèrent les rééditions, ceux qui proposent des maillots authentiques… Comment te positionnes-tu, et pourquoi ?

Déjà, je ne propose pas de rééditions de maillots vintage (hormis les rééditions officielles, par exemple le maillot France 98 a eu une réédition par Adidas en 2008). D’abord c’est de la contrefaçon donc illégal en France, ensuite, ça n’a pas la même saveur pour moi que de savoir que tu portes un maillot fabriqué il y a 20/30/40 ans.
Ensuite, j’ai quelques maillots portés ou préparés mais ça reste à la marge. C’est beaucoup plus difficile à trouver et expertiser. Et je ne veux pas prendre le risque de vendre un maillot porté alors qu’il ne l’est pas.
Donc la grande majorité de mes maillots sont des maillots authentiques que tu trouvais en boutique à l’époque.

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Où te procures-tu les maillots que tu vends, et que se passe-t-il entre les deux ?

J’ai plusieurs sources d’approvisionnement. Une grande partie de mon stock provient de mon réseau, que je construis au fur et à mesure. J’ai certaines personnes à qui j’achète régulièrement. Ensuite, il y a aussi une belle partie du stock qui provient de personnes me contactant pour me vendre leurs maillots, qui trainent souvent dans leur placard et dont ils veulent se débarrasser.

Enfin, il y a une dernière partie que je chine sur Internet. En friperie également, même si ça reste très rare d’en trouver (surtout habitant à Perpignan). Quand je pars en voyage, j’aime bien fouiner dans les friperies locales, tu peux trouver de bonnes surprises.

Avant d’acheter un maillot, je l’identifie, ce qui n’est pas forcément évident sur certains maillots. Donc l’année et le type de maillot. Une fois reçu, je remets en état si besoin (c’est souvent le cas) : lavage, couture et autres réparations. Enfin, je le prends en photo sous tous ses angles, le mets sur cintre et il est prêt à être vendu. J’essaie de mettre en ligne un gros arrivage par semaine.

« J’essaie de me souvenir de chaque client pour apporter une petite touche personnelle »

Quels retours as-tu de tes clients ? Que leur proposes-tu qu’ils ne trouveraient pas ailleurs ?

J’ai des retours très positifs. J’adore recevoir des retours de clients me disant qu’ils retombent en enfance avec mes maillots. Parfois j’arrive à dégoter un maillot qu’ils cherchent depuis longtemps, et là forcément ils sont aux anges.
J’essaie de me différencier de plusieurs façons :
 je sélectionne chaque maillot à la main, pour leur proposer la crème de la crème (selon mes critères). J’essaie d’avoir des maillots plutôt recherchés. Et des maillots dans un état excellent.
 je détaille au maximum le maillot : petite histoire sur la saison, je prends beaucoup de photos et j’essaie d’être le plus transparent possible sur son état.
 j’essaie d’être le plus proche possible de mes clients, de leur répondre rapidement s’ils ont besoin de plus d’infos ou autre. J’écris un petit mot personnalisé à chaque commande et j’essaie de me souvenir de chaque client pour apporter une petite touche personnelle. D’ailleurs j’ai plein d’idées dans ce sens que j’aimerais mettre en place prochainement.

Dans ta boutique en ligne, on trouve essentiellement des maillots des années 1990 et 2000. Pourquoi cette période-là ? C’est ce qui est le plus couramment acheté et vendu d’occasion ?

Si je pouvais j’aurais plus de maillots des années 70 et 80, mais c’est beaucoup plus compliqué à trouver, surtout en taille adulte et en bon état.
Concernant les années 90, ce sont pour moi les meilleures années en terme de design. Les années 2000 correspondent à mes premiers vrais souvenirs en tant que supporter, je viens chercher la nostalgie.
Je ne sais pas qu’elle est la décennie la plus vendue parmi les maillots vintage, mais j’ai pu remarquer que les maillots des années 70/80 en bon état en taille adulte partent plutôt rapidement.

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Comment définirais-tu le style des maillots de ces années-là ? Y a-t-il des tendances, des points communs entre équipementiers, ou au contraire est-ce une période de grande diversité de styles ?

Dans les années 90 et début 2000, il y a un premier point commun : les matériaux utilisés. Les éléments du maillots étaient bien souvent brodés ou en feutrine épaisse. Je trouve que ça apporte un toucher incroyable. Les tissus étaient plus épais aussi. Ce sont des matériaux qu’on ne retrouve plus aujourd’hui, le flocage en plastique a pris le dessus à partir de la fin des années 2000 je dirais. C’est moins sexy et moins résistant. Tu peux abimer ton maillot avec une seule machine si tu fais pas attention. Et du coup, les maillots étaient souvent plus lourds que maintenant. Bon si tu veux jouer au foot, c’est quand même plus agréable d’avoir un maillot léger avec les nouvelles technologies des équipementiers, mais pour le reste, je préfère les matières vintage.
Deuxième point commun des années 90/2000, c’est la coupe des maillots qui étaient généralement plus larges qu’aujourd’hui, même s’il y a des contre exemples (les maillots Kappa début 2000 étaient en lycra, très serrés).
Et troisième point commun que je constate : les couleurs, motifs, plus divers, plus flashs, moins sobres que les années 70 et 80.

Si tu prends Manchester United par exemple, avant les 90s, les maillots étaient plutôt simples : rouge pour le domicile, blanc pour l’extérieur et bleu pour le troisième maillot, tous unis sans trop de fioritures. Puis t’as le maillot extérieur 1990/1992 qui arrive, avec ses motifs géométriques sur tout le maillot, que je trouve incroyable. Un autre exemple amusant, c’est le maillot extérieur 1995/1996 gris sorti par Umbro. Lors d’un match contre Southampton, Ferguson a fait changer le maillot à toute l’équipe car il prétextait que les joueurs ne se voyaient pas sur le terrain. D’ailleurs, dans la série Netflix sur Beckham, on voit Ferguson demander à Beckham de ne joueur qu’avec des crampons noirs simples, il n’aimait pas les excentricités.

Après, tout ça dépend vraiment des équipementiers, des marques, des clubs, des championnats aussi. Ca reste une période très vaste en terme de design, ils ont tenté beaucoup de choses à tous les niveaux.

« Concernant l’équipe de France, le domicile 1998 forcément est incontournable »

A titre personnel, lesquels t’attirent le plus ?

Je fonctionne d’abord en tant que supporter, donc je vais d’abord porter les maillots des clubs ou joueurs que j’affectionne. Ensuite, j’ai des lubies spécifiques passagères. En ce moment je suis sur les maillots vintage du SC Bastia des années 80/90 ou encore les maillots du championnat portugais des années 90. J’adorerais trouver un Club America 1994/1996, avec le design magnifique Adidas. Et un maillot des Girondins 2001/2002 édition Coupe de la Ligue avec le gros sponsor Lion.

Concernant l’équipe de France, le domicile 1998 forcément est incontournable. Et j’adore l’extérieur 1996. Je suis curieux de voir les derniers maillots pour l’Euro 2024, de ce que j’ai vu ils ont une inspiration vintage avec le gros coq doré, et les rayures fines pour le maillot extérieur.

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Est-ce que le flocage d’un maillot, numéro et nom d’un joueur, est particulièrement recherché ? Pourquoi ?

Quand tu as un flocage, le maillot peut prendre de suite beaucoup de valeur. C’est forcément plus rare qu’un maillot non floqué donc plus recherché. J’ai certains clients qui n’achètent que des maillots floqués. Les fans associent des époques spécifiques à certains joueurs : Henry à Arsenal, Juninho à l’OL, Maldini au Milan, Raúl au Real Madrid…
Et puis certains joueurs sont encore plus populaires que les clubs pour lesquels ils ont joué. Quand j’ai un maillot France 98 floqué Zidane, il ne reste pas longtemps sur le site.

Comment fixes-tu le prix d’un maillot ? Par son état, sa rareté, la valeur du joueur qui y est associé ?

C’est un mélange de tout ça. D’abord, l’année du maillot fixe le prix. Ensuite son état joue énormément. La taille aussi, les petites tailles ou très grandes tailles sont moins demandées. Et s’il y a un joueur ça peut faire grimper le prix également, surtout en fonction du joueur floqué. Et enfin, si le maillot a des spécificités : manches longues, édition limitée, stock pro, préparé ou porté…

« Je rêve d’un maillot France 2006 extérieur floqué Zidane »

Dans quelle mesure, comme le disait Matthieu Delahais dans une précédente interview, ce sont les résultats qui font aimer un maillot ? Par exemple, pour les Bleus, les maillots 1998 ou 2018 bénéficient-ils d’un effet « champion du monde » ?

Les résultats peuvent clairement faire aimer un maillot. On peut voir la cohue qu’a généré la victoire en 2018, alors que le maillot n’est pour moi pas le plus beau maillot des Bleus. A titre perso, je rêve d’un maillot France 2006 extérieur floqué Zidane, alors que le maillot en soi ne me plait pas tant que ça. Mais la prestation de Zizou et des Bleus, malgré la défaite, m’a fait rêver.

Quand tu fouilles dans tes souvenirs, ton cerveau se souvient surtout des résultats de l’équipe, à n’importe quel degré d’ailleurs : une Coupe du Monde, une montée en Ligue 1 ou même un seul match incroyable qui reste dans les mémoires. Et le maillot associé prend automatique plus de valeur à tes yeux. Le maillot France 1998 est une de mes meilleures ventes. Si j’ai un maillot d’Arsenal de la saison des Invincibles, je sais qu’il partira rapidement.

Après, je pense qu’il y a aussi l’effet opposé. Pour montrer que tu supportes ton club ou ta nation quoi qu’il arrive, tu peux porter un maillot d’une année moyenne, voire horrible. C’est une façon de prouver aux autres ou à toi-même quel tifosi tu es. Par exemple, je vends beaucoup de maillots du Napoli quand ils étaient en Serie B voire Serie C. Bon après je vends beaucoup moins de maillots de la France 2002…

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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