[808] France-Islande (5-2) : c’est tombé comme à Gravelotte

Publié le 4 juillet 2016 - Bruno Colombari

PNG - 21.7 kioAu terme d’un match sympathique aux allures d’amical, la France a sorti l’Islande (5-2) sous des trombes d’eau et de buts au Stade de France. Cette équipe a vraiment du potentiel devant, mais sa défense reste fantaisiste.

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Le résultat était-il prévisible ?

Il y avait deux scénarios possibles contre une équipe aussi étonnante et inattendue que l’Islande : un match très compliqué comme contre l’Irlande ou une opération portes ouvertes face à des adversaires débordés. C’est la deuxième option qui est arrivée et qui pourrait enfin lancer l’équipe de France dans un Euro plutôt décevant jusqu’à présent. Pour l’Islande, c’était sans doute le match de trop, même si au nombre d’occasions, les outsiders n’ont pas à rougir de la comparaison. On n’oubliera pas qu’après avoir pris l’eau en première mi-temps, l’Islande a gagné la deuxième période et auraient pu marquer un but de plus sans un arrêt déterminant d’Hugo Lloris.

L’équipe est-elle en progrès ?

Sans aucun doute, même si sur les deux derniers matches, on a retrouvé les qualités et les défauts de l’équipe depuis le début de l’année, à savoir une attaque brillante et inventive et une défense vraiment trop juste. Sans Adil Rami, les Bleus ont pris deux buts sur des actions de jeu en une demi-heure, et heureusement qu’à ce moment-là le match était plié avec quatre buts d’écart.

La configuration en 4-2-3-1 est décidément celle qui permet le mieux aux joueurs offensifs d’exprimer leur complémentarité, et il serait dommage de reléguer Antoine Griezmann sur le côté alors qu’il est si brillant dans l’axe. Mais pour vraiment rivaliser avec les meilleurs, il faudrait une défense à la hauteur de cette attaque.

Quels sont les joueurs en vue ?

Antoine Griezmann n’a pas tout bien fait, il a manqué de lucidité à plusieurs reprises et compliqué son jeu, mais son but sur l’ouverture de Pogba et une splendide feinte de Giroud est splendide, et c’est aussi lui qui tire le corner transformé par Pogba. Olivier Giroud a fait définitivement taire les critiques stupides et infondées d’il y a trois semaines. Il suffit de voir la différence avec André-Pierre Gignac quand celui-ci le remplace.

Hugo Lloris a encore été décisif en première mi-temps et sur un arrêt réflexe étonnant à l’heure de jeu sur la tête d’Ingason. Il n’a pas dû apprécier le fait d’être si peu protégé par sa défense sur les deux buts islandais marqués de près.

Paul Pogba a eu beaucoup de mal en début de match, du moins jusqu’à son but, car après il a déroulé, touché beaucoup de ballons et servi magnifiquement Antoine Griezmann en profondeur pour le quatrième but.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Samuel Umtiti semble plus sûr qu’Adil Rami, mais sa deuxième mi-temps l’a vu dépassé à plusieurs reprises, et notamment sur le but de Sigthorsson. Patrice Evra a encore sorti un match très insuffisant, laissant trop d’espaces sur son flanc gauche et battu sur le but de Bjarnason. Blaise Matuidi est lui aussi plutôt loin de son meilleur niveau, même si on retiendra son ouverture décisive pour Olivier Giroud sur le premier but. Enfin, André-Pierre Gignac semble lui aussi plafonner et n’apporte pas grand chose quand il entre en fin de match.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

C’est incontestablement l’adversaire le plus difficile qui s’annonce jeudi à Marseille. Beaucoup plus fort que les cinq oppositions précédentes, et certainement bien meilleur que le Portugal ou le Pays de Galles qui jouera la finale dimanche prochain. Autrement dit, ce sera le grand test pour la génération Deschamps, plus encore qu’il y a deux ans à Rio. D’ailleurs, pour Pogba, Lloris, Evra, Matuidi ou Griezmann, ce sera la revanche de ce match-là, pas celle de Séville ou Guadalajara.

Les Bleus 2016 peuvent-ils sortir les champions du monde ? Pourquoi pas, ce ne serait pas la première surprise dans cet Euro qui n’en manque pas. D’autant que l’Allemagne se présentera affaiblie à Marseille. Mais il faudra une équipe de France de très haut niveau, capable de s’appuyer sur ses points forts (son quatuor offensif) et de gommer ses points faibles (la ligne défensive). Dans ce cas, non seulement la demi-finale est gagnable, mais le titre sera à portée de main.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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