Faire ses débuts comme titulaire, ça arrive souvent ?

Publié le 21 août 2013 - Bruno Colombari

Geoffrey Kondogbia, Eliaquim Mangala, Raphaël Varane et Paul Pogba : depuis le début de l’année, quatre Bleus ont été titularisés pour leur première sélection. De bon augure pour la suite de leur carrière ?

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Geoffrey Kondogbia et Eliaquim Mangala ont fait leurs débuts en Bleu en tant que titulaire, tout comme avant eux Mapou Yanga-Mbiwa, Paul Pogba et Raphaël Varane. Ces deux derniers ont même été alignés d’entrée lors d’un match en compétition, ce qui est plutôt rare.

Regardons tout d’abord dans quelles circonstances ont été lancés les douze débutants de Didier Deschamps. Sur le graphique ci-dessous, on voit leur temps de jeu (la longueur maximum correspondant à 90 minutes), leur statut de titulaire (en bleu foncé) ou de remplaçant (bleu clair) et si leur premier match est en compétition (cadre rouge).

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Premier constat : une majorité de débutants (7 sur 13) sont entrés en cours de match, et ceux-là l’ont toujours fait en amical, que ce soit contre l’Uruguay en août 2012 (Capoue et Jallet), contre le Japon (Chantôme), l’Italie (Trémoulinas) ou l’Uruguay en juin 2013 (Guilavogui, Grenier et Lacazette). Trois autres ont été titularisés, encore en amical (Yanga-Mbiwa contre l’Uruguay en 2012, Mangala contre l’Uruguay en 2013 et Kondogbia face à la Belgique). Et seulement deux ont été lancés en compétition, lors du même match qui plus est : il s’agit bien sûr de Varane et de Pogba, en mars dernier face à la Géorgie.

Titulaire en compétition, c’est deux fois mieux

Ce coup double (titulaire pour une première cape, et en compétition) est relativement rare. Si on regarde ce qui s’est passé pour les vingt et un débutants de Laurent Blanc entre 2010 et 2012, Ce n’est arrivé qu’une fois : face à l’Albanie en octobre 2011 avec Mathieu Debuchy. Payet, Matuidi et Gameiro ont eu aussi débuté en compétition, mais en entrant dans le dernier quart d’heure.

Par rapport à Didier Deschamps, Laurent Blanc a titularisé plus de débutants (11 sur 21), mais il faut relativiser ce chiffre avec le cas particulier du Norvège-France d’août 2010, puisque sur les huit nouveaux internationaux lancés ce soir-là, six ont débuté la rencontre. Rappelons que les 23 Bleus ayant participé à la coupe du monde 2010 avaient été suspendus par la FFF lors de ce match de rentrée.

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Une titularisation d’entrée est-elle le signe avant-coureur d’une carrière longue ? Pour le savoir, examinons maintenant comment ont débuté les vingt Bleus les plus capés de l’histoire.

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Le constat est clair : 13 sur 20 ont été titulaires lors de leur première sélection, nettement plus que les débutants de Deschamps et un peu plus que les débutants de Blanc. Cinq champions du monde, et pas les moindres, ont toutefois commencé comme remplaçants : Zidane, Deschamps, Djorkaeff, Pires et Trezeguet, auxquels il faut ajouter un champion d’Europe, Wiltord, et un vice-champion du monde, Ribéry.

Ils sont cinq seulement sur vingt à avoir commencé leur carrière internationale en compétition : trois comme titulaires (Desailly, Lizarazu et Gallas) et deux comme remplaçants, Deschamps et Djorkaeff.

Certains ont commencé titulaires mais ont mis ensuite plusieurs années avant de gagner leur place dans le onze de départ : c’est le cas de Vieira et de Makelele, par exemple, voire de Thuram et de Lizarazu. Il est d’ailleurs amusant de constater que la plus forte défense de l’histoire des Bleus (Barthez, Thuram, Blanc, Desailly, Lizarazu) n’est composée que de débutants titulaires. Il est vrai que les défenseurs sont moins soumis aux changements en cours de partie que les joueurs offensifs (mais Blanc a commencé milieu offensif, ne l’oublions pas).

Le show de Zizou, le cauchemar de Youri

Pour finir, un petit classement du meilleur et du pire début dans ce top 20 : le meilleur est évidemment celui de Zidane, entré à la 63e minute contre la République tchèque le 17 août 1994, devant son public de Bordeaux, alors que les Bleus perdent 0-2 depuis la pause. Il marque deux buts dans les cinq dernières minutes et signe des débuts fracassants.

Le pire est sans doute celui de Youri Djorkaeff : alors qu’il attendait depuis longtemps d’être appelé chez les Bleus, il entre finalement sur la pelouse du Parc à la place de David Ginola le 13 octobre 1993 contre Israël, trois minutes après l’égalisation surprise d’Eyal Berkovitch (2-2). Et si le match bascule dans le temps additionnel, ce n’est pas du côté espéré par Gérard Houllier : Reuven Atar assomme les Bleus pour le compte à la 93e (2-3). La coupe du monde 1994 qui semblait toute proche s’éloigne brutalement.

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