Ça pourrait être une question piège dans un quiz spécial équipe de France : citez les quatre champions du monde nés en 1970. Pas si facile ! Autant on peut trouver rapidement Zidane et Thuram pour la génération 1972 ou encore Desailly, Deschamps et Djorkaeff pour 1968, mais pour 1970 ?
Ils sont pourtant sept, dont deux qui n’ont pas confirmé en sélection (Frack Gava, 3 capes et Pierre Laigle, 8, ce dernier faisant partie des six joueurs écartés en mai 1998). Le troisième, Patrice Loko, compte 26 sélections, mais sa carrière internationale s’est terminée en 1997 après un Euro anglais insuffisant.
Quatre champions du monde, dont trois inattendus
Restent donc les quatre champions du monde, tous nés l’année du triomphe brésilien au Mexique, un signe du destin, sans doute. Si aucun d’eux n’est entré dans le panthéon des plus grands joueurs français, ils ont la particularité d’avoir tous joué la finale du 12 juillet 1998, ce qui n’était pas du tout évident un an plus tôt. Qui aurait annoncé la titularisation de Stéphan Guivarc’h, ou l’entrée en jeu d’Alain Boghossian, alors que ces deux-là n’étaient pas internationaux ? Ou celle d’Emmanuel Petit, qui n’avait été appelé que deux fois par Aimé Jacquet lors de ses trois premières années de sélectionneur ? Seul Christian Karembeu, pilier depuis 1994, était un titulaire prévisible sur le côté droit du triangle de l’entrejeu.
Manu Petit, pour l’éternité
Paradoxalement, c’est celui qui a lancé la génération 1970 qui l’a aussi refermée : la carrière d’Emmanuel Petit s’est étalée sur douze ans et six mois, ce qui aurait pu en faire un centenaire, mais elle comporte beaucoup de trous, entre 1990 et 1992 et surtout entre 1994 et 1997, où il ne dispute qu’un seul match en trois ans et demi. Mais il entrera dans l’histoire pour avoir été le meilleur Bleu en finale et surtout pour avoir marqué à cette occasion le millième but de l’équipe de France. Il reste à ce jour un des cinq buteurs français en finale de Coupe du monde [1]
Karembeu et Loko associés 16 fois, Karembeu et Petit 13
Les seules associations vraiment fréquentes, parmi les sept joueurs de la génération 1970, sont celles de Karembeu et de Loko (16 matchs ensemble entre octobre 1994 et février 1997, dont les quatre premiers matchs de l’Euro 1996) et de Petit et Karembeu. Ils jouent 13 matchs ensemble entre mai 1994 et mars 2002 dont les quatre derniers de la Coupe du monde 1998 (Danemark, Italie, Croatie et Brésil). Lors de la finale, ils sont trois au coupe d’envoi (Petit, Karembeu et Guivarc’h), mais comme Boghossian remplace Karembeu à la 57e, ils sont encore trois jusqu’à la sortie de Guivarc’h à la 66e. Lors des précédents matchs de Coupe du monde, Boghossian avait remplacé Petit contre l’Afrique du Sud, le Danemark et le Paraguay.
Les stats de la génération 1970
– Cumul de sélections : 193 (27,6 de moyenne par joueur)
– Record de sélections pour la génération : Emmanuel Petit (63)
– Ephémère : aucun
– Record de buts pour la génération : Patrice Loko (7)
– Début de la génération : 15 août 1990, Emmanuel Petit contre la Pologne.
– Fin de la génération : 12 février 2003, Emmanuel petit contre la République tchèque
– Durée de la génération : 12 ans, 5 mois et 28 jours
– Sélectionneurs de la génération : Michel Platini (1990-1992), Gérard Houllier (1992-1993), Aimé Jacquet (1994-1998), Roger Lemerre (1998-2002) et Jacques Santini (2002-2003).
– Titres de la génération : championne du monde 1998 (Petit, Karembeu, Guivarc’h et Boghossian), championne d’Europe 2000 (Petit et Karembeu), vainqueur de la Coupe des confédérations 2001 (Karembeu)