Messi contre la France, de Marseille à Kazan

Publié le 11 août 2021 - Bruno Colombari

Le néo-Parisien n’a rencontré l’équipe de France que deux fois en seize ans de carrière internationale avec l’Argentine. La première, c’était en février 2009 à Marseille avec Maradona, la deuxième en juin 2018 à Kazan avec Sampaoli. En attendant la belle en 2022 au Qatar ?

3 minutes de lecture

Les Bleus n’ont pas souvent rencontré l’Argentine depuis la première sélection de Lionel Messi en août 2005. Trois fois seulement. La première, le 7 février 2007 au Stade de France, se joue sans Messi, pas retenu par Alfio Basile. L’Albiceleste s’impose face aux hommes de Raymond Domenech (1-0, but de Saviola) alors que David Trezeguet n’a pas brillé avant d’être remplacé par Nicolas Anelka. C’est la première rencontre entre les deux sélections depuis mars 1986, quinze mois avant la naissance de Messi.

Deux ans plus tard, à Marseille, dans un Vélodrome balayé par un Mistral sibérien et majoritairement acquis à l’Argentine, Messi est bien là, mais c’est moins pour lui que pour son sélectionneur que le public s’est déplacé. Diego Maradona, que Bernard Tapie avait tenté de recruter à l’été 1989 (mais les dirigeants napolitains avaient bloqué le transfert) vient en rock star, le journaliste de TF1 David Astorga s’en rendra compte lorsqu’il tentera de poser sa main sur l’épaule de l’icône après le match. Pas touche !

2009, l’année du sextuplé et du premier Ballon d’or

Lionel Messi a fait du chemin de son côté, même s’il n’est pas encore le meilleur joueur du monde (il obtient son premier Ballon d’or en décembre 2009). Il a été champion olympique à Pékin avec l’Argentine l’année précédente et à Barcelone, il a récupéré le numéro 10 rendu vacant par le départ de Ronaldinho. Cette saison va être celle de son explosion, bien encadré par Pep Guardiola. Il remporte six titres en 2009 (championnat d’Espagne, Coupe du Roi, Ligue des Champions, Supercoupe d’Espagne, Supercoupe de l’UEFA, Coupe du monde des Clubs).

Le 11 février à Marseille, il n’en a encore gagné aucun, mais face à une défense française en grande difficulté (notamment son coéquipier au Barça Eric Abidal) et associé en attaque à Kün Agüero, il fait à peu près ce qu’il veut avec son numéro 18 dans le dos. S’il bute sur Gallas en première période, il voit de près Guttierez aligner Mandanda (1-0, 41e) avant de mettre tout le monde d’accord à huit minutes de la fin : servi en profondeur par Carlos Tevez, il dépose Sagna d’un crochet du droit et aligne Mandanda d’une frappe du gauche. 2-0, Maradona se signe et pense forcément déjà à la Coupe du monde 2010, où un méchant 0-4 contre l’Allemagne en quart de finale abrègera sa courte carrière de sélectionneur.


 

Il faudra attendre un peu plus de neuf ans pour voir le prochain France-Argentine. Et là, ce ne sera plus un amical, mais un huitième de finale de Coupe du monde dans une ville russe, Kazan. Maradona n’est plus sur le banc mais en tribune d’honneur, où il fait le show à grands renforts de poses extatiques ou furieuses. C’est Jorge Sampaoli, l’actuel entraîneur de l’OM (le monde est petit), qui coache une Argentine plutôt mal en point après un premier tour inquiétant. Messi n’est pas au mieux, lui qui a manqué un pénalty contre l’Islande, mais il a marqué un but décisif face au Nigeria et qualifie l’Albiceleste pour les huitièmes de finale.

En 2018, dominé par Kanté mais impliqué sur deux buts

Contre les Bleus de Griezmann et Mbappé, les Argentins font bonne figure pendant près d’une heure, même si Messi est plutôt contenu par le duo Kanté-Matuidi. En début de deuxième mi-temps, alors que Di Maria a égalisé, Messi profite d’un moment de flottement dans la défense pour tirer au but. Sa frappe est déviée au passage par Gabriel Mercado qui donne l’avantage aux Argentins. Pas pour longtemps, puisque le duo Hernandez-Pavard offre l’égalisation aux Bleus, juste avant que Mbappé ne plie le match d’un doublé express. Mais c’est encore Messi qui lâche une passe décisive à Sergio Agüero, dans la troisième minute du temps additionnel (4-3), faisant planer la menace d’une égalisation miraculeuse. Elle ne viendra pas.


 

La belle pourrait se jouer sur une pelouse du Qatar, en décembre 2022. Les dirigeants parisiens fantasment sûrement sur des demi-finales France-Argentine et Brésil-Italie qui verraient se croiser Mbappé et Messi d’un côté, Donnaruma et Neymar de l’autre, si ces quatre-là sont encore dans la capitale dans quinze mois.

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