En 2024, Didier Deschamps n’a utilisé que deux gardiens et dix défenseurs, ce qui est peu pour 16 matchs : en 2022, année de Coupe du monde, c’était 4 gardiens et 15 défenseurs, et en 2021, avec le précédent Euro, il n’y avait eu qu’un seul gardien et 12 défenseurs. Depuis qu’il est sélectionneur, Deschamps n’a fait appel qu’une seule fois à moins de défenseurs, c’était en 2017, mais avec seulement 11 matchs joués.
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Les cases pleines représentent les titularisations, les chiffres en couleur les entrées en jeu, les lignes noires continues le capitanat au coup d’envoi et les les lignes noires pointillées le capitanat en cours de match.
Maignan omniprésent, Chevalier arrive
Si on regarde plus en détail la répartition des temps de jeu, côté gardiens, Mike Maignan n’a presque rien laissé à la concurrence, puisque Brice Samba n’a joué qu’un seul match, le tout premier contre l’Allemagne, alors qu’Alphonse Aréola n’est jamais rentré, et qu’il a même été supplanté dans son statut de numéro trois par Lucas Chevalier en novembre. La hiérarchie semble aussi solide qu’à l’époque de Lloris et Mandanda, et les bonnes prestations de Maignan (12 buts encaissés en 15 matchs, et seulement trois à l’Euro), qui n’a jamais été forfait en 2024, lui donnent une grosse avance.
Une défense indéboulonnable à l’Euro
Dans la ligne de défense, la stabilité prime puisque le quatuor Jules Koundé, William Salliba, Théo Hernandez et Dayot Upamecano est largement devant : ils ont été associés en tant que titulaires 7 fois, dont les 6 matchs de l’Euro où aucune rotation, même en cours de rencontre, n’a été effectuée, ce qui est n’était jamais arrivé en phase finale. Ce n’est pas pour rien que Maignan et Saliba ont été nommés dans l’équipe-type de l’Euro, et que la défense française n’a encaissé que trois buts en six matchs, dont un sur pénalty.
Konaté et Digne toujours dans la course
Deux autres joueurs ont ouvert une petite brèche, notamment à l’automne : Ibrahima Konaté (titulaire 7 fois avant et après l’Euro) et Lucas Digne, qui a alterné dans le couloir gauche avec Théo Hernandez en Ligue des Nations, et qui a été très bon, notamment face à l’Italie à Milan. Le reste, ce sont des miettes que se sont disputées les champions du monde Benjamin Pavard (trois matchs, dont une titularisation) et Lucas Hernandez (un match), Jonathan Clauss (2 titularisations et 2 remplacements) et Ferland Mendy (une mi-temps comme remplaçant).
Badé et Fofana attendront
Autrement dit, Didier Deschamps a fonctionné quasiment toute l’année avec 5 défenseurs pour 4 postes. Pour autant, 2024 s’est achevé avec deux incertitudes : Upamecano ou Konaté pour accompagner Saliba dans l’axe, et Théo Hernandez ou Digne dans le couloir gauche. Il n’y a eu aucun essai en défense, puisque Loïc Badé, appelé à l’automne et néophyte, n’est pas entré en jeu, de même que Wesley Fofana (une sélection), forfait sur blessure en septembre et novembre, et pas utilisé en octobre.
Quelle tendance pour 2025 ?
Côté gardiens, seule la place de numéro trois est en balance entre Aréola et Chevalier, qui semble toutefois bien meilleur. Au point de concurrencer Samba ? Possible, mais plutôt dans le cas où le Lensois serait forfait.
En défense, Koundé et Saliba ont gagné leur statut de titulaire. C’est moins tranché, on l’a vu, entre Konaté et Upamecano, qui semblent très proches et dont les performances en club, à Liverpool et au Bayern, seront examinées avec attention. Le retour de Lucas Hernandez pourrait aussi rebattre les cartes. Enfin, dans le couloir gauche, le très bon retour de Lucas Digne à l’automne, conjugué à un Théo Hernandez décevant, relègue très loin un Ferland Mendy tricard à l’Euro et peu concerné par la sélection.