C’est la dernière année où l’on a vu à l’œuvre le trio le plus efficace de l’histoire des Bleus, avec un cumul de 149 buts : mais Olivier Giroud, Antoine Griezmann et Kylian Mbappé n’ont pas du tout régalé en 2024 avec trois pauvres petits buts à se mettre sous la dent, dont deux en amical et un seul à l’Euro. On aurait aimé des adieux à la hauteur pour Giroud, qui a quitté les Bleus sur une défaite contre l’Espagne en juillet, et pour Griezmann, titulaire une dernière fois contre la Belgique en septembre. Et on aurait voulu que Mbappé, qui abordait sa première phase finale en tant que capitaine, en face autre chose.

• Les cases pleines représentent les titularisations, les chiffres en couleur les entrées en jeu, les lignes noires continues le capitanat au coup d’envoi et les les lignes noires pointillées le capitanat en cours de match.

Absent lors de cinq matchs, et remplaçant pour deux autres, Mbappé aura traversé cette année 2024 sans inspiration ni grande envie, et surtout il n’aura pas pesé sur les débats : il était bien sur le terrain lors des trois défaites contre l’Allemagne en mars, l’Espagne en juillet et l’Italie en septembre, et n’aura gagné que deux matchs en compétition en tant que titulaire (Autriche et Belgique à l’Euro).

La surprise Kolo Muani

Pour l’accompagner en attaque, Deschamps n’a quasiment pas fait appel à Giroud (deux titularisations en amical au printemps, et des fins de matchs par la suite) mais plutôt à Ousmane Dembélé, qui a participé à 12 matchs dont 9 en tant que titulaire. Et à Marcus Thuram (8 fois titulaire, 5 fois entré en jeu) dont l’impact a été trop faible pour convaincre sur la durée. La surprise est donc venue de Randal Kolo Muani. C’est l’attaquant qui a eu le plus de temps de jeu derrière Mbappé, mais surtout à l’automne (cinq fois titulaire pour les cinq derniers matchs de l’année) et meilleur buteur des Bleus en 2024 (6 buts).

Barcola et Olise, bilan en demi-teinte

Derrière ces cinq-là, l’émergence de Bradley Barcola, titularisé une fois à l’Euro (pour 103 minutes joués au total) a fait illusion à l’automne, mais l’attaquant du PSG n’a pas confirmé des débuts prometteurs, malgré deux buts (Italie et Israël). Autre néo-Bleu, Michael Olise a suivi la même pente, mais il a eu du temps de jeu, avec trois titularisations qui n’ont pas convaincu. Enfin, Christopher Nkunku, perdu de vue depuis 2022 après une litanie de blessures, a participé aux quatre derniers matchs de l’année et marqué son premier but en sélection face à Israël. Mais il n’a pas apporté la démonstration qu’il pourrait être ce meneur de jeu qui manque tant aux Bleus depuis le départ de Griezmann.

Kingsley Coman est sans doute celui qui a le plus perdu de terrain depuis la Coupe du monde. Inutilisé à l’Euro (15 minutes) et entrevu contre Israël en novembre, il semble en marge du groupe alors que le départ de Giroud et les performances décevantes de Thuram ont ouvert des opportunités devant.

Quelles perspectives pour 2025 ?

Le mois de mars devrait voir revenir Mbappé, et il vaudrait mieux, vu le faible cumul de buts des autres attaquants (8 pour Coman et Kolo Muani, 6 pour Dembélé, 2 pour Barcola et Thuram, 1 pour Nkunku). Et si Rayan Cherki fait son entrée chez les A, ce qui semble possible sur sa forme de décembre, cela donnera des opportunités à la ligne d’attaque. Hugo Ekitike pourrait aussi se voir donner une chance, tant ses prestations en Bundesliga sont intéressantes. Mais on n’est pas prêts de retrouver un profil de joueur comme Giroud. Il va falloir faire autrement.