Bulgarie-France (0-1) : trois minutes douche comprise

Publié le 7 octobre 2017 - Bruno Colombari

En signant une des plus laides victoires de l’ère Deschamps, les Bleus ont fait un grand pas vers la qualification dans des conditions de jeu dégradées. Le but rapide de Matuidi et l’averse continue ont rincé les espoirs bulgares. Le reste ? A oublier.

3 minutes de lecture

Le résultat était-il prévisible ?

D’accord, il manquait Pogba, Dembélé, Koscielny, Mendy… Mais en face, qui ? Au match aller, malgré un début complètement raté, les Bleus avaient fait à peu près ce qu’ils voulaient dès que leur jeu s’était mis en place. A Sofia, le scénario s’est inversé. Un but précoce de Matuidi qui mettait les Bleus dans la meilleure configuration possible, puis un jeu qui se délite, puis plus rien. Et en deuxième période, une parodie de football indigne d’un vice-champion d’Europe. Seule la victoire compte, peut-être. Sauf que là, Il faudra se demander ce que les Bleus vont faire en Russie l’an prochain avec un tel plan de jeu.

L’équipe est-elle en progrès ?

Sur courant alternatif depuis le début de l’année, l’équipe de France avait besoin de faire (beaucoup) mieux que face au Luxembourg début septembre. Le but très rapide de Matuidi pouvait rassurer, mais au lieu de se relâcher et de mettre l’emprise sur le match, les Bleus ont semblé incapables de décider que faire de cet avantage. Ce n’était pourtant pas une équipe redoutable en face, loin de là, même si cette Bulgarie-là était bien moins friable que celle d’octobre 2016, à l’aller.

On oubliera bien vite ce match affreux dans quelques mois, si les Bleus retrouvent l’inspiration et l’efficacité qui leur ont si souvent manqué dans cette phase qualificative, hormis contre les Pays-Bas et à l’aller face aux Bulgares. Mais il y a de quoi se poser des questions, quand même, sur la capacité de cette équipe à maîtriser sereinement le déroulement d’un match contre un adversaire largement à sa portée. De ce point de vue, le déplacement de Sofia génère plus de questions que de réponses.

Quels sont les joueurs en vue ?

Personne ne s’est montré indispensable ce soir, et dans ces cas-là, comme d’habitude, ce sont plutôt les absents qui ont raison : Mendy, Pogba, Lemar et Dembélé peuvent dormir tranquille, la concurrence n’est pas féroce. Hugo Lloris a sorti un ballon décisif sur la tête de Kostadinov après un arrêt savonnette à la 37e, Raphaël Varane a mieux fini le match qu’il ne l’a commencé, et Lucas Digne est à créditer d’une bonne première période. On aurait aimé voir N’Golo Kanté plus longtemps, mais il s’est blessé après une demi-heure. Dommage.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Quasiment toute l’équipe a joué un ou deux tons en dessous de son niveau réel à Sofia. En attaque, Alexandre Lacazette n’a pas justifié la confiance du sélectionneur, une fois de plus, et a semblé emprunté sur les quelques ballons qu’il a reçus face aux buts bulgares. Kylian Mbappé s’est montré en première période puis a disparu de la circulation après, manquant de clairvoyance sur deux ou trois balles de contre mal négociées.

Au milieu, ni Corentin Tolisso ni Adrien Rabiot n’ont été convaincants, n’accélérant pas le jeu, évitant de prendre des risques et perdant quelques ballons qui auraient pu coûter cher. Enfin, Antoine Griezmann est toujours porté disparu. C’est dans ce genre de match qu’on aimerait le voir hausser son niveau de jeu et faire la différence.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Les données du problème n’ont pas changé depuis deux jours. L’écrasante victoire de la Suède contre le Luxembourg (8-0) ne laisse pas le choix aux Bleus : pour assurer la qualification sans se préoccuper de ce qui se passera ailleurs, ils doivent finir le travail proprement à Saint-Denis contre la Biélorussie mardi. Sur le papier, ça ne devrait pas poser de problème. A condition d’oublier comment l’équipe de France avait mangé la feuille il y a un an à Borisov (0-0), sans même parler de l’historique tête à Toto luxembourgeoise début septembre à Toulouse.

On se souviendra aussi, pour se faire un peu peur, du premier match de compétition de Laurent Blanc dans son costume de sélectionneur, le 3 septembre 2010. Jouer la Biélorussie devait être une formalité, et ça s’était très mal terminé (0-1). Les Bleus seraient bien inspirés de se mettre en mode Paraguay ou Pays-Bas, à savoir ne pas laisser à leurs adversaires la moindre occasion d’exister mardi soir.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vos articles inédits