France-Paraguay (5-0) : manita à la bretonne

Publié le 3 juin 2017 - Bruno Colombari

On a connu le Paraguay plus accrocheur. Mais les Bleus d’Olivier Giroud ont fait du petit bois (5-0) d’une défense guarani indigente et ont soigné leurs combinaisons offensives.

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Le résultat était-il prévisible ?

Le mauvais œil de Deschamps contre les sélections sud-américaines, une motivation flottante pour un amical de juin, un stade qui ne réussissait pas aux Bleus : en toute honnêteté, ce France-Paraguay sentait le match nul soporifique à des kilomètres. Moyennant quoi on se retrouve avec une des plus larges victoires de l’ère Deschamps, la troisième après le 8-0 face à la Jamaïque en 2014 et le 6-0 contre l’Australie en 2013. L’incroyable faiblesse de la défense paraguayenne y est pour beaucoup, mais l’équipe de France a soigné ses stats et s’est mise en confiance après une défaite logique contre l’Espagne et un match peut-être décisif en Suède. Rien que pour ça, mais pour beaucoup d’autres choses, ce France-Paraguay de juin n’aura pas été inutile.

L’équipe est-elle en progrès ?

L’opposition était trop légère pour en juger, mais, alors qu’il aurait pu faire tourner dès le coup d’envoi, Didier Deschamps a décidé de faire travailler les automatismes chez ses titulaires, à un Varane près. Hormis quelques coups de chaud en première période qui auraient pu coûter un but (sur la frappe de Iturbe à la 12e minute notamment), les Bleus n’ont jamais été inquiétés par un adversaire pas du tout dans son match. La défense des Rouge et Blanc, livrée à elle-même par le reste de l’équipe, a souffert le martyre pendant les deux temps forts français, dans les vingt premières minutes et les vingt dernières. Le match a surtout permis de mesurer la richesse des choix de Deschamps, avec des remplaçants qui ont tous apporté quelque chose (ce qui n’est pas fréquent en amical) et des titulaires impliqués.

Quels sont les joueurs les plus en vue ?

Benjamin Mendy a dévasté son couloir gauche en première mi-temps, même si son entente avec Payet et Matuidi a laissé parfois à désirer. Son coéquipier Thomas Lemar a fait une deuxième période brillante, lançant l’action du troisième but qui a ouvert les vannes après l’heure de jeu. Vu la prestation moyenne de Dimitri Payet, il peut postuler à un statut de titulaire à gauche, surtout s’il est associé à Mendy et Mbappé.

Antoine Griezmann a gâché quelques munitions, notamment une énorme à la 61e minute, mais il a beaucoup distribué aussi, régalant le public d’ouvertures de l’extérieur du pied. Ousmane Dembélé aurait aimé marquer devant son public, mais il doit se contenter d’être passeur décisif sur le premier but d’Olivier Giroud. Il a parfois maqué de lucidité.

Olivier Giroud s’est montré d’une efficacité redoutable, toujours excellent quand il s’agit de couper des centres tendus, que ce soit du gauche au premier poteau ou de la tête au second. Il a enfin réussi un triplé qui lui a tendu les bras six fois, et ce n’est que justice tant l’avant-centre d’Arsenal est imperméable aux critiques et aux comparaisons (en sa défaveur) avec Benzema.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Paul Pogba, Blaise Matuidi et Dimitri Payet feraient peut-être bien de reconsidérer leur statut de titulaire, tant celui-ci semble de moins en moins indiscutable. Le premier a fait une mi-temps très moyenne, avec des choix étranges au moment de frapper au but et des erreurs dans les transmissions. Le second est loin de son niveau de 2014, et le troisième a alterné l’excellent et le quelconque, avec plusieurs pertes de balles qui semblaient ne pas poser de difficultés.

Adrien Rabiot, N’Golo Kanté et Thomas Lemar sont à l’affût, et il peut se passer beaucoup de choses d’ici un an. Si le Parisien n’a pas joué, les deux autres ont fait des entrées remarquées à Rennes. De quoi mettre une saine pression sur les titulaires de l’Euro.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

C’est probablement le match le plus important de l’année. Jouer l’adversaire direct dans le groupe A avec la possibilité de le maintenir à distance (trois points) voire le mettre hors de portée en cas de victoire (six points), c’est une occasion à ne pas laisser passer.

A l’inverse, une défaite coûterait la première place aux Bleus (égalité de points et différence de buts défavorable) avec une grosse pression sur les quatre dernières rencontres à la rentrée, même si le calendrier des Bleus (Pays-Bas, Luxembourg et Biélorussie à domicile, Bulgarie à l’extérieur) est bien plus favorable que celui des Suédois (Luxembourg à domicile, Biélorussie, Bulgarie et Pays-Bas à l’extérieur). C’est ce qu’on appelle un match à six points.

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