Teodor Borisov : « si la Bulgarie marque en premier, ça sera de la folie »

Publié le 6 octobre 2017 - Bruno Colombari

Teodor Borisov, historien et journaliste au quotidien sportif bulgare Meridian Match, écrit aussi pour Footballski.fr, le site francophone dédié au football d’Europe de l’Est. Il situe pour nous le niveau actuel de la Bulgarie et évalue les chances qu’elle retrouve une phase finale bientôt.

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Où en est la sélection bulgare en 2017 ?

Si vous regardez les groupes de la nouvelle compétition de l’UEFA, la Ligue des Nations, vous verrez quelle est notre réelle position [ligue C, 33ème au classement UEFA, NDLR]. Nous n’avons pas de star dans cette équipe et nous avons obtenu nos résultats à domicile en travaillant dur. Le match de demain (samedi 7 octobre) sera quelque chose comme un match de Coupe d’Angleterre entre le leader de Championship [deuxième division] et Arsenal. Nous pouvons prendre un ou trois points à n’importe quelle équipe européenne à domicile, mais notre niveau n’est pas très élevé.

Comment expliquer que cette équipe ait gagné quatre fois sur quatre à Sofia, et notamment contre la Suède et les Pays-Bas ?

Je ne suis pas sur que ce soit uniquement une question de sous-estimation. Les Pays-Bas et la Suède avaient des problèmes de méforme, des blessures (le sélectionneur suédois a eu un problème d’estomac et n’a pas pu quitter l’hôtel pendant 3 jours), mais en deux matches nous avons dominé et nos victoires étaient méritées. En principe nos joueurs n’aiment pas jouer sous la pression et pour ces matches il n’y a eu que 13 000 supporters. Mais là, le stade sera à guichets fermés et je suis sûr que c’est un avantage pour notre équipe. Dans tous les cas, ce sera le plus gros test pour la Bulgarie, parce qu’après le match nul contre le Luxembourg, vous allez jouer à plus de 100 %.

Quelle sera l’ambiance samedi soir à Sofia ?

J’espère une bonne ambiance, mais le temps que cela durera dépendra du score. Après tout, ce n’est pas un match à domicile d’un club et je ne m’attends pas à l’ambiance typique balkanique avec des chorégraphies, des fumigènes ou des choses comme ça. Si nous répétons le scénario du Stade de France en marquant en premier, ça pourrait être de la folie.

Est-il envisageable de revoir une génération comme celle de Stoïchkov dans les années 90, avec une quatrième place mondiale en 94 ?

Il ne faut jamais dire jamais, mais aujourd’hui notre vie est différente. La génération de Stoïchkov, Kostadinov, Balakov etc. a été créée durant la période du système sportif communiste. C’est étonnant d’un point de vue actuel, mais dans les années 1980 la Bulgarie a été deux fois dans le top 10 des Jeux Olympiques et avait de nombreux champions européens et mondiaux dans différents sports grâce à ce système.

Actuellement la situation est différente, les meilleur sportifs et footballeurs bulgares jouent et s’entraînent à l’étranger, et ce n’est donc pas logique de s’attendre à la même réussite. Ce n’est pas à cause d’un manque de bons joueurs, mais de l’absence d’un bon système sportif et d’entraîneurs, ce genre de choses.

L’élargissement du nombre de participants aux phases finales de l’Euro (24) et de la Coupe du monde (48) peut-il profiter à la Bulgarie ?

C’est un avantage pour les pays comme l’Islande ou l’Albanie qui ont un programme de développement et de bons entraîneurs étrangers. Ils ont l’occasion de montrer leurs qualités. Si nous commençons à travailler dans la bonne voie, cela pourrait être un avantage pour nous aussi. Ludogorets est un bon exemple de la manière de s’y prendre pour participer deux fois aux phases de groupe de la Ligue des Champions et de la Ligue Europa en développant son équipe à partir de rien.

Si l’équipe de Bulgarie ne participe pas à la Coupe du monde 2018, quel pays les fans soutiendront-ils ? La Russie ?

Non, c’est sûr que non. Ça dépend des fans. En Bulgarie nous suivons également les quatre grands championnats et nous avons de nombreux supporters des équipes nationales d’Angleterre, d’Allemagne, de France et d’Italie (je supporte l’Italie par exemple). Des sélections de notre région telles que la Serbie et la Croatie seront également soutenues. Je comprends votre question, mais ici quand on supporte une équipe nationale, c’est pour des raisons footballistiques. Depuis l’Euro 2008, la Russie ne joue pas un bon football et il faudrait être excentrique pour la supporter ;)

pour finir...

Merci à Pierre Vuillemot (Footballski.fr) pour la mise en relation et à Hugo Colombari pour la traduction.

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