Aimé Jacquet, l’intérimaire sur le toit du monde

Publié le 24 septembre 2017 - Bruno Colombari - 3

En 55 mois, il a pris une équipe de France précipitée dans le fossé par Kostadinov pour la hisser sur l’Everest avec Zidane. Voilà comment le tourneur-fraiseur de la Loire est devenu le premier sélectionneur français champion du monde.

7 minutes de lecture

Le contexte de son arrivée

Et si l’obsession d’Aimé Jacquet pour la solidité défensive, qui va le mener à bâtir la ligne arrière la plus hermétique de l’histoire, s’expliquait par son vécu en tant qu’adjoint de Gérard Houllier à l’automne 1993 ? Les trois buts encaissés dans les toutes dernières minutes contre Israël en octobre (2-3) et la Bulgarie en novembre (1-2) ont littéralement assommé l’ex-entraîneur des Girondins de Bordeaux, qui semblait plus marqué que le sélectionneur sur les images du coup de sifflet final de France-Bulgarie.

Nommé en décembre 1993 dans la précipitation qui a suivi le départ de Gérard Houllier, pour une période d’intérim jusqu’à l’été suivant, Aimé Jacquet finira par convaincre et s’installera dans la durée. L’homme chargé d’accompagner les Bleus jusqu’à la Coupe du monde 1998, ce sera finalement lui.

Son apport

Jamais l’équipe de France n’avait dégagé une telle impression de solidité avant lui, et elle ne le fera plus après lui, sauf sans doute ponctuellement entre 2003 et 2006. C’est lui qui est l’architecte de la défense invincible composée de Barthez, Thuram, Lizarazu, Blanc et Desailly, même si les trois derniers avaient débuté avant son arrivée. Bâtie dans un 4-3-2-1 très défensif, la sélection restera invaincue pendant trente matchs [1], dont dix nuls et pas moins de sept 0-0, dont un perdant contre la République tchèque en juin 1996, en demi-finale de l’Euro.

Car le revers de la médaille, il est là : avec trois joueurs offensifs — Djorkaeff, Zidane et une pointe (Loko, Dugarry ou Guivarc’h) — cette équipe peine à faire le jeu. Elle n’est pas particulièrement belle à voir jouer, et hormis une victoire conquérante et décisive à Bucarest à l’automne 1995, on a bien du mal à retenir un match au niveau de ceux des années 82-86 ou de l’Euro 2000.

La décision (risquée mais courageuse) d’écarter des joueurs offensifs comme Eric Cantona, David Ginola ou Jean-Pierre Papin, a sans doute permis de maintenir la cohésion du groupe, mais ce fut au prix d’une moindre force de frappe devant.

Aimé Jacquet tentera bien une cure de jouvence à partir de 1997, avec les arrivées de Thierry Henry, David Trezeguet et Nicolas Anelka, mais elle servira plutôt à préparer l’avenir qu’à conquérir le présent : les deux premiers seront remplaçants à partir des quarts de finale et ne disputeront pas le France-Brésil du 12 juillet. Le troisième n’a pas été retenu après un essai en avril contre la Suède.

Le tournant

Ce 1er juin 1996, cet Allemagne-France n’est qu’un match amical qui se joue à Stuttgart, coincé entre deux rencontres préparatoires sans éclat contre la Finlande et l’Arménie. Mais gagner en Allemagne n’est jamais anodin [2], surtout face au futur champion d’Europe. Laurent Blanc marque le seul but du match et les Bleus changent de dimension. Après avoir arraché une victoire à Naples contre l’Italie en février 1994 (la première depuis 1912), Aimé Jacquet commence à se faire une réputation. C’est aussi le 22e match consécutif sans défaite pour les Bleus. Jacquet ne rejouera plus contre l’Allemagne, mais désormais, ses joueurs n’ont plus peur de personne. Ils chasseront d’ailleurs les fantômes à Newcastle contre la Bulgarie de Stoïchkov le 18 juin (!).

Son bilan

D’un point de vue statistique, son bilan est impressionnant. Aimé Jacquet est le seul sélectionneur français invaicu en compétition, même s’il faut rappeler qu’un des neuf nuls est en fait une élimination contre la République tchèque en demi-finale de l’Euro 1996. En deux phases finales, Aimé Jacquet a gagné huit fois, fait quatre nuls, remporté deux matchs aux tirs au but et un autre au but en or. Et seulement quatre buts encaissés !

En octobre 1996, après la défaite au Danemark qui a mis un terme à la série record d’invincibilité (30 matchs), il expose sa stratégie de préparation à la Coupe du Monde dans Stade 2.


 

En revanche, les matchs à élimination directe ont été le plus souvent des calvaires : aucun but marqué en quatre heures de jeu à l’Euro 96, rien pendant 114 minutes face au Paraguay en 1998, rien pendant deux heures contre l’Italie, rien pendant la première mi-temps contre la Croatie. Soit un seul but inscrit (celui de Laurent Blanc) en huit heures quarante-cinq !

Paradoxalement, c’est quand Davor Suker a ouvert le score en tout début de deuxième mi-temps de la demi-finale 1998 (première et dernière fois sous l’ère Jacquet où les Bleus avaient un but à remonter en phase finale) que le blocage offensif a sauté, avec le doublé de Thuram, celui de Zidane et le but de Petit, le tout en trois mi-temps seulement !

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Ses adversaires

Sur les 33 sélections rencontrées par Jacquet, sa préférée est certainement celle des Pays-Bas. Rencontrés trois fois (comme la Roumanie et l’Italie) et ont été battus trois fois. En amical en janvier 1995 (1-0) à Utrecht et en février 1997 (1-0) au Parc. Et en compétition à l’Euro 1996, en quarts de finale à Liverpool (0-0, tirs au but). Une performance, sachant que les Hollandais brillaient dans ces années-là avec trois demi-finales en 1992, 1998 et 2000.

Le pire adversaire, c’est la République tchèque. En août 1994 à Bordeaux, les Tchèques mènent 2-0 lors du cinquième match de Jacquet, qui s’en sortira in extremis en faisant sortir du banc Zinédine Zidane, auteur d’un doublé (2-2). Deux ans plus tard à Manchester, les Bleus sont favoris de la demi-finale de l’Euro, avec la perspective d’une finale contre l’Allemagne. Mais sans Deschamps, l’équipe de France patine, s’englue et s’endort, les Tchèques de Uhrin l’achevant aux tirs au but (0-0).

Paradoxalement, c’est au terme d’une période de grande stérilité offensive (8 buts en 9 matchs, dont cinq 0-0) en septembre 1995 que les Bleus vont inscrire leur plus large succès, un cinglant 10-0 à Auxerre contre l’Azerbaïdjan avec au passage un doublé de Frank Lebœuf et quatre passes décisives de Vincent Guérin.

Pour la plus large défaite, le tri est vite fait : avec Jacquet comme sélectionneur, les Bleus n’ont perdu que trois fois, pour des rencontres sans enjeu, et à chaque fois 0-1 contre le Danemark en septembre 1996, l’Angleterre en juin 1997 et la Russie en mars 1998.

Ses joueurs

56 joueurs ont été sélectionnés par Aimé Jacquet, dont 33 nouveaux (59%, plus de la moitié), mois que Michel Hidalgo ou Stefan Kovacs (72%) mais plus que Raymond Domenech ou Didier Deschamps, Roger Lemerre et Blanc.

Ils sont dix à avoir participé à au moins la moitié des matchs dirigés par Aimé Jacquet, autant dire qu’il y a quasiment de quoi faire une équipe entière avec, en y ajoutant un milieu défensif, à savoir Vincent Guérin. Le socle de son groupe, son cœur battant, ce sont les cinq joueurs appelés une quarantaine de fois : Desailly, Djorkaeff, Deschamps, Blanc et Thuram.

Fabien Barthez (20 capes), David Trezeguet (11) et Thierry Henry ou Patrick Vieira (9) sont loin derrière, comme David Ginola (10), Eric Cantona (9) ou Jean-Pierre Papin (5). Et, tout en bas de la liste, surprise : Claude Makelele (3) et Nicolas Anelka (1). De ceux-là, qui n’ont pas convaincu Jacquet, on reparlera plus tard.

Enfin, on remarquera le nombre inhabituellement faible de joueurs éphémères, ceux qui n’ont été appelés qu’une fois. Il y en a seulement deux sur 56, le gardien Lionel Charbonnier et le défenseur central Jean-Pierre Cyprien. Il avait pourtant joué le tout premier match dirigé par Aimé Jacquet, en février 1994 à Naples contre l’Italie. Comme quoi...

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Le plus remarquable, dans les 33 nouveaux joueurs lancés par Jacquet, c’est la densité et le nombre de tauliers : trois centenaires et pas moins de sept autres internationaux à plus de cinquante sélections !

Son équipe-type

C’est un mix entre l’équipe finaliste de l’Euro 1996 et celle qui gagnera le titre mondial deux ans plus tard. Le seul non-champion du monde du lot, c’est Vincent Guérin, écarté au profit d’Emmanuel Petit, plus complet. Autant dire que si Jacquet a beaucoup essayé pendant quatre ans (en 1998, seuls Diomède, Trezeguet et Anelka ont été lancés), il s’est avant tout appuyé sur une base expérimentée (Lama, Blanc, Lebœuf, Djorkaeff, Desailly, Lizarazu) qui l’a accompagné jusqu’au bout.

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Son type dans l’équipe

Si Marcel Desailly est le joueur le plus utilisé par Aimé Jacquet (45 fois en 53 matchs), celui qui représente le plus cette période 1994-1998 est Youri Djorkaeff. Il ne compte qu’un bout de sélection contre Israël en 1993 quand Aimé Jacquet le titularise pour son tout premier match contre l’Italie à Naples en février 1994, alors qu’il a presque 26 ans. Et Youri est son premier buteur à la 45e minute, lui offrant ainsi une victoire des plus inattendues (1-0).

Le 12 juillet 1998, le Snake fête sa 45e sélection contre le Brésil, et donne une passe décisive sur corner pour le deuxième but de Zidane, à la 45e minute encore. C’est lui qui sort pour laisser sa place à Patrick Vieira à un quart d’heure de la fin. Pendant la compétition, il avait marqué son 18e but en Bleu contre le Danemark, au premier tour.

Et après ?

Parti triomphalement au soir du 12 juillet 1998, comme Michel Hidalgo quatorze ans plus tôt, Aimé Jacquet est nommé Directeur technique national, un poste qui ne le motive que moyennement et qu’il quitte en décembre 2006, après avoir insisté pour qu’un membre de la DTN soit nommé sélectionneur à la suite de Jacques Santini. En parallèle, il est consultant pour Canal +, puis Europe 1.

On rappellera en passant que s’il gardera une rancune tenace contre l’Equipe qui ne l’avait pas épargné dans les mois qui ont précédé la Coupe du monde, il n’en tiendra pas rigueur à Canal + qui en avait fait un personnage des Guignols de l’Info, comme ici en juin 1997 :


 

Le tableau de ses 56 joueurs

La colonne sel AJ décompte le nombre de matches joués sous la direction d’Aimé Jacquet, ainsi que les colonnes suivantes. La dernière rappelle le total de sélections obtenu par chaque joueur durant sa carrière internationale.

Nom sel
AJ
Tps jeu G N P Buts Cap. Sel.
total
Marcel Desailly 45 3965 31 12 2 2 4 116
Youri Djorkaeff 44 3163 28 13 3 18 0 82
Didier Deschamps 40 3516 27 10 3 1 30 103
Laurent Blanc 39 3608 24 14 1 7 5 97
Lilian Thuram 39 3060 25 11 3 2 0 142
Zinédine Zidane 39 2940 24 13 2 11 0 108
Christian Karembeu 35 2466 23 10 2 1 0 53
Bixente Lizarazu 32 2361 19 12 1 2 0 97
Bernard Lama 29 2670 17 12 0 0 1 44
Christophe Dugarry 27 1536 16 10 1 3 0 55
Patrice Loko 24 1305 16 6 2 7 0 26
Jocelyn Angloma 23 1629 15 8 0 1 0 37
Reynald Pedros 21 1233 12 8 1 4 0 25
Fabien Barthez 20 1854 15 3 2 0 0 87
Éric Di Meco 17 1415 13 4 0 0 2 23
Vincent Guérin 17 1350 12 5 0 2 1 19
Robert Pirès 17 723 11 4 2 2 0 79
Frank Lebœuf 16 1095 11 4 1 2 0 50
Alain Roche 13 1044 6 7 0 0 1 25
Emmanuel Petit 13 1004 11 1 1 2 0 63
Stéphane Guivarc’h 13 839 10 2 1 1 0 14
Vincent Candela 11 661 7 2 2 0 0 40
Alain Boghossian 11 600 8 2 1 0 0 26
Sabri Lamouchi 11 599 8 2 1 1 0 12
David Trezeguet 11 445 7 4 0 2 0 71
David Ginola 10 616 6 4 0 2 0 17
Corentin Martins 10 477 6 3 1 1 0 14
Eric Cantona 9 810 5 4 0 1 9 45
Paul Le Guen 9 681 5 4 0 0 1 17
Thierry Henry 9 572 7 2 0 3 0 123
Patrick Vieira 9 503 4 4 1 0 0 107
Bernard Diomède 8 584 5 2 1 0 0 8
Ibrahim Ba 8 555 6 2 0 2 0 8
Pierre Laigle 8 355 6 0 2 1 0 8
Nicolas Ouédec 7 383 3 3 1 1 0 7
Bruno N’Gotty 6 315 2 2 2 0 0 6
Marc Keller 6 182 2 1 3 1 0 6
Jean-Pierre Papin 5 428 5 0 0 3 0 54
Jean-Michel Ferri 5 355 4 1 0 0 0 5
Claude Makelele 3 208 1 2 0 0 0 71
Christophe Cocard 3 183 2 1 0 1 0 9
Florian Maurice 3 180 1 2 0 0 0 6
Mickaël Madar 3 180 3 0 0 1 0 3
Martin Djetou 3 128 2 1 0 0 0 6
Franck Gava 3 68 3 0 0 0 0 3
Cyrille Pouget 3 41 3 0 0 0 0 3
Lionel Letizi 2 180 1 0 1 0 0 4
Patrick Blondeau 2 35 2 0 0 0 0 2
Bruno Martini 1 90 1 0 0 0 0 31
Alain Goma 1 90 1 0 0 0 0 2
Lionel Charbonnier 1 90 0 1 0 0 0 1
Lilian Laslandes 1 71 1 0 0 0 0 7
Nicolas Anelka 1 68 0 1 0 0 0 69
Jérôme Gnako 1 53 1 0 0 0 0 2
Pascal Vahirua 1 45 1 0 0 0 0 22
Jean-Pierre Cyprien 1 17 1 0 0 0 0 1

Le tableau de ses 53 matches

# Genre Date Ville Adversaire score
53 CM 12/07/1998 Saint-Denis Brésil 3-0
52 CM 08/07/1998 Saint-Denis Croatie 2-1
51 CM 03/07/1998 Saint-Denis Italie 0-0
50 CM 28/06/1998 Lens Paraguay 1-0
49 CM 24/06/1998 Lyon Danemark 2-1
48 CM 18/06/1998 Saint-Denis Arabie Saoudite 4-0
47 CM 12/06/1998 Marseille Afrique du sud 3-0
46 Amical 05/06/1998 Helsinki Finlande 1-0
45 Amical 29/05/1998 Casablanca Maroc 2-2
44 Amical 27/05/1998 Casablanca* Belgique 1-0
43 Amical 22/04/1998 Stockholm Suède 0-0
42 Amical 25/03/1998 Moscou Russie 0-1
41 Amical 25/02/1998 Marseille Norvège 3-3
40 Amical 28/01/1998 Saint-Denis Espagne 1-0
39 Amical 12/11/1997 Saint-Etienne Ecosse 2-1
38 Amical 11/10/1997 Lens Afrique du sud 2-1
37 Amical 11/06/1997 Paris (Parc) Italie 2-2
36 Amical 07/06/1997 Montpellier Angleterre 0-1
35 Amical 03/06/1997 Lyon Brésil 1-1
34 Amical 02/04/1997 Paris (Parc) Suède 1-0
33 Amical 26/02/1997 Paris (Parc) Pays-Bas 2-1
32 Amical 22/01/1997 Braga Portugal 2-0
31 Amical 09/11/1996 Copenhague Danemark 0-1
30 Amical 09/10/1996 Paris (Parc) Turquie 4-0
29 Amical 31/08/1996 Paris (Parc) Mexique 2-0
28 Euro 26/06/1996 Manchester* Rep. Tchèque 0-0
27 Euro 22/06/1996 Liverpool* Pays-Bas 0-0
26 Euro 18/06/1996 Newcastle* Bulgarie 3-1
25 Euro 15/06/1996 Leeds* Espagne 1-1
24 Euro 10/06/1996 Newcastle* Roumanie 1-0
23 Amical 05/06/1996 Villeneuve d’Ascq Arménie 2-0
22 Amical 01/06/1996 Stuttgart Allemagne 1-0
21 Amical 29/05/1996 Strasbourg Finlande 2-0
20 Amical 27/03/1996 Bruxelles Belgique 2-0
19 Amical 21/02/1996 Nîmes Grèce 3-1
18 Amical 24/01/1996 Paris (Parc) Portugal 3-2
17 qEuro 15/11/1995 Caen Israël 2-0
16 qEuro 11/10/1995 Bucarest Roumanie 3-1
15 qEuro 06/09/1995 Auxerre Azerbaïdjan 10-0
14 qEuro 16/08/1995 Paris (Parc) Pologne 1-1
13 Amical 22/07/1995 Oslo Norvège 0-0
12 qEuro 26/04/1995 Nantes Slovaquie 4-0
11 qEuro 29/03/1995 Tel Aviv Israël 0-0
10 Amical 18/01/1995 Utrecht Pays-Bas 1-0
9 qEuro 13/12/1994 Trabzon Azerbaïdjan 2-0
8 qEuro 16/11/1994 Zabrze Pologne 0-0
7 qEuro 08/10/1994 Saint-Etienne Roumanie 0-0
6 qEuro 07/09/1994 Bratislava Slovaquie 0-0
5 Amical 17/08/1994 Bordeaux Rep. Tchèque 2-2
4 Amical 29/05/1994 Tokyo Japon 4-1
3 Amical 26/05/1994 Kobé* Australie 1-0
2 Amical 22/03/1994 Lyon Chili 3-1
1 Amical 16/02/1994 Naples Italie 1-0

[1Série record depuis 1904

[2Ce n’était plus arrivé depuis l’automne 1954, 3-1 à Hanovre contre les champions du monde en titre.

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Vos commentaires

  • Le 25 septembre 2017 à 00:14, par TRAN QUANG Nhi En réponse à : Aimé Jacquet, l’intérimaire sur le toit du monde

    Je tiens à dire que malgré la réputation d’entraîneur défensif, Jacquet a toujours essayé de jouer offensivement malgré le manque de talent ou maturité de ses joueurs offensifs notamment de ses attaquants de pointe

    Il ne faut pas oublier qu’au début de la coupe du monde jusqu’en 1/4 finale, la France jouait en 4-2-3-1/4-3-3 avec arrière droit : Thuram, arrières centraux : Blanc & Desailly, arrière gauche : Lizarazu ; 2 demi défensifs/récupérateurs : Petit & Deschamps, 1 meneur de jeu : Zidane (ou Djorkaeff selon l’absence de Zidane), ailier ou demi offensif gauche : Diomède ou Djorkaeff (selon les besoins du moment), ailier ou demi offensif droit : Henry ; avant-centre : Guivarc’h ou Dugarry ou Trézéguet. On peut dire qu’au niveau équipe nationale, Jacquet est celui qui a relancé le 4-3-3 ou l’inventeur du 4-2-3-1 car je ne me rappelle pas qu’aucune équipe nationale jouait avec ce genre de schéma à la limite en club l’Auxerre de Guy Roux dans les années 90 jouait en 4-3-3 car l’époque on jouait beaucoup en 4-4-2 ou 3-5-2/5-3-2

    Sinon à partir des 1/4 finales, l’équipe a évolué dans une forme 4-3-2-1/4-5-1/4-4-2 voire 4-4-1-1 selon la position de Djorkaeff sur le front de l’attaque avec arrière droit : Thuram, arrières centraux : Blanc & Desailly, arrière gauche : Lizarazu ; 3 demi défensifs/récupérateurs (droite à gauche) : Karembeu (droite) Deschamps (centre) & Petit (gauche), 1 meneur de jeu/demi offensif : Zidane, 1 attaquant de soutien (9 et demi)/demi offensif : Djorkaeff, avant centre : Guivarc’h (Trézéguet ou Dugarry).

    Cependant à partir des 1/4 finales quand Jacquet effectuait un changement du moins le 1er c’était souvent pour mettre un joueur offensif à la place d’un joueur défensif ou joueur poste pour poste pour passer 4-3-2-1/4-4-2/4-5-1 au 4-2-3-1/4-3-3 quand il le pouvait .

    Contre l’Italie, Jacquet fait un double changement à la 65ème minute, si Trézéguet remplace poste pour poste Guivarc’h, Henry lui remplace Karembeu cad auquel on enlève un demi défensif droit pour mettre un ailier/demi offensif droit, Petit & Deschamps se recentre & Djorkaeff prend le poste d’ailier/demi offfensif gauche tout en gardant une très grande liberté d’action sur le front de l’attaque. Dans ce match, Jacquet n’effectuera même pas le 3ème remplacement qui est autorisé

    Contre la Croatie en 1/2 finale même schéma mêmes joueurs, Karembeu se blèsse à le demi heure de jeu au lieu de le remplacer poste pour poste par Boghossian, Jacquet lance Henry pour passer 4-2-3-1 comme contre l’Italie, si le remplacement à la 70ème minute de Trézéguet à la place de Guivarc’h est dans la continuité de la ligne de conduite, le remplacement de Leboeuf à la place de Djorkaeff à la 77ème minute fait suite à l’expulsion de Blanc 1 minute avant.

    Contre le Brésil en finale Jacquet continue à faire confiance aux même schéma & aux mêmes joueurs que les 2 matches précédents, si Dugarry & Boghossian remplace poste pour poste Guivarc’h & Petit à partir de l’heure de jeu, le remplacement de Vieira pour Djorkaeff à la 74ème minute fait suite à l’explusion de Desailly à la 68ème minute.

    En finale l’équipe a terminé en 4-3-1-1/4-4-1 avec arrière droit : Thuram, arrières centraux : Leboeuf & Petit, arrière gauche : Lizarazu ; 3 demi défensifs/récupérateurs : Vieira, Boghossian & Deschamps, 1 meneur de jeu/demi offensif : Zidane, 1 avant centre : Dugarry

    Sur les 7 matches, la France a toujours eu la possession de balle entre 51-55% la plupart des matches la France a toujours eu un nombre de tir cadré ou non supérieur par rapport à son adversaire (sauf peut-être contre l’Italie ou le Brésil ou le nombre de tir cadré ou non serait à égalité)

  • Le 25 septembre 2017 à 07:13, par Bruno Colombari En réponse à : Aimé Jacquet, l’intérimaire sur le toit du monde

    Merci pour votre message très documenté ! Il serait d’ailleurs intéressant de creuser d’où vient le changement de stratégie opéré à partir des quarts de finale en 1998. Selon certaines sources, ce serait à la demande des joueurs et notamment Deschamps et Desailly, ce qui expliquerait le retour au 4-3-2-1 de 1996.

    Avec les mêmes résultats, comme je l’explique : solidité défensive à toute épreuve, mais incapacité à faire la différence devant. Qui marque les six buts à partir des huitièmes de finale ? Blanc, défenseur central. Thuram, arrière droit. Petit, milieu relayeur. Et Zidane, sur deux corners.

    Quand Roger Lemerre arrive, il cherche à jouer plus offensif, même si c’est en écartant Henry et Trezeguet pendant la première saison, au profit d’Anelka. C’est au détriment de la défense, d’où un plus grand nombre de buts encaissés (3-2 et 2-3 contre la Russie, 3-2 en Arménie, 3-2 contre l’Islande).

    On retrouve ce débat d’ailleurs avec Didier Deschamps, qui dispose d’une ligne d’attaque potentiellement extraordinaire, mais qui jusqu’il y a peu semblait hésiter entre s’appuyer dessus et jouer la sécurité, avec Sissoko et Matuidi au milieu.

  • Le 25 septembre 2017 à 13:54, par TRAN QUANG Nhi En réponse à : Aimé Jacquet, l’intérimaire sur le toit du monde

    Concernant l’évolution tactique de l’équipe de Jacquet, le 4-3-2-1 est né durant les éliminatoires de l’Euro 96 notamment lors du fameux match gagné contre Roumanie en 10/95.

    Ce jour-là, Jacquet avait aligné en 4-3-2-1 Angloma arrière droit, Desailly & Leboeuf arrière centraux, Di Méco arrière gauche, un trio de demi défensif avec Karembeu, Deschamps & Guérin, 2 demis offensifs dont un meneur de jeu Zidane & un 9 et demi Djorkaeff & avant centre Dugarry.

    Jacquet gardera ce schéma pendant toute l’année 96 jusqu’en 1/97 lors d’un match amical contre le Portugal, où il sacrifie Djorkaeff pour mettre à sa place 2 joueurs de couloirs offensif (Ba à droite & Pirès à gauche) le 4-2-3-1/4-3-3. C’est peut-être ce jour-là qu’est née cette tactique

    Jusqu’à l’annonce des 22 pour la coupe du monde pendant 2 ans, la France jouera leurs matches de préparation selon les besoins d’essais de Jacquet en 4-3-2-1/4-4-2 ou en 4-2-3-1/4-3-3 voire même 4-4-2/4-4-2-2, 4-4-2/4-3-1-2 ou 3-5-2/3-6-1 (contre l’Espagne & Norvège en 1/98 & 2/98) même si Jacquet trouvait le 4-3-2-1 & 4-2-3-1 étaient les tactiques les plus efficaces & qui seront les tactiques les plus utilisés durant les 3 derniers matchs amicaux & durant la compéte.

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