France-Allemagne, la finale impossible

Publié le 30 juin 2024 - Bruno Colombari

L’Euro 2024 aurait pu s’achever le 14 juillet par une finale rêvée, opposant l’équipe de France à l’Allemagne. Ce ne sera pas le cas. Trois fois dans l’histoire, c’est pourtant passé tout près…

3 minutes de lecture

On ne sait pas encore quelle sera l’affiche de la finale de l’Euro, dimanche 14 juillet à Berlin. Mais on sait déjà que ce ne sera pas un Allemagne-France. Il y aura peut-être l’un des deux protagonistes, et même à coup sûr s’ils s’affrontent le 9 juillet à Munich. Ce qui ferait la quatrième demi-finale du genre, après celles de 1982, 1986 et 2016.

Comment expliquer que les deux géants continentaux (4 Coupes du monde et 3 championnats d’Europe pour l’Allemagne, deux titres mondiaux et deux européens pour les Bleus) ne se soient jamais rencontrés en finale ?


Juin 1958 : barrés par les jaunes

Il y a eu trois occasions où c’était possible, à savoir quand les deux équipes étaient présentes en demi-finale et pas l’une contre l’autre. La première, c’était en 1958 en Suède. La RFA, championne du monde en titre, jouait face à la Suède, pays hôte. Au même moment (à cette époque, les demi-finales étaient simultanées), l’équipe de France affrontait le Brésil, encore traumatisé par son échec de 1950, mais fort d’individualités remarquable, surtout en attaque, avec Didi, Vava, Garricha et le tout jeune Pelé (17 ans et 7 mois).

Si la victoire brésilienne face à une très belle équipe de France, diminuée toutefois par la blessure de Robert Jonquet au bout d’une demi-heure (5-2) était prévisible et pas contestée, l’autre demi-finale a été plus équilibrée, la Suède l’emportant dans les dix dernières minutes (3-1). Le moment où l’on a été le plus proche d’une finale France-RFA a duré huit minutes, un peu avant la demi-heure de jeu : à cet instant, Brésiliens et Français étaient à égalité (1-1) et les Allemands menaient 1-0. Mais la blessure de Jonquet à Solna, rapidement suivie par un but de Didi (39e) et l’égalisation suédoise à Göteborg par Karl Skoglund (32e) a éteint le scénario. Les deux voisins se retrouveront quatre jours plus tard à Göteborg pour un match pour la troisième place terminé sur un score de tennis pour les Français (6-3) alors que les Allemands avaient aligné des remplaçants.

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1982, 1986 : croisés trop tôt

Si en 1982 une finale France-RFA était impossible (les équipes des deux groupes, premières ou deuxièmes, se seraient croisées soit au second tour, soit en demi-finale, ce qui fut le cas), elle aurait pu avoir lieu en 1986. Cette année-là, Français et Allemands sont sortis deuxièmes de leur groupe, derrière respectivement l’URSS et le Danemark. Si l’un d’eux avait terminé premier, il aurait bifurqué dans le tableau opposé. La France aurait pu jouer la Belgique en huitièmes, l’Espagne en quart et l’Argentine en finale, tandis que la RFA aurait hérité de l’Italie en huitièmes et du Brésil en quart : pas sûr du tout qu’elle aurait atteint les demi-finales. Autre possibilité, la RFA aurait pu se retrouver à la place du Danemark, et les Bleus auraient croisé en demi-finale le vainqueur d’un possible Mexique-Danemark. Mais là aussi, il est probable que l’Argentine aurait sorti l’Allemagne en demi-finale.

1996 : à un tir au but près

La deuxième fois qu’une finale France-Allemagne était encore possible avant les demis, c’était à l’Euro 1996 en Angleterre. Le 26 juin dans l’après-midi, les Bleus affrontent la République tchèque à Manchester, alors que la Mannschaft retrouve l’Angleterre en début de soirée à Wembley. Et là, il s’en est fallu de très peu : d’un tir au but manqué ou réussi. Celui de Raynald Pedros élimine l’équipe de France au terme d’un match d’un ennui monstrueux (0-0, 5-6 aux tirs au but). C’est mieux parti dans l’autre match, avec 1-1 dans le premier quart d’heure, mais ensuite tout est bloqué et là aussi, il faut aller aux tirs au but et c’est un certain Gareth Southgate qui se rate (5-6). Dommage, car les Bleus avaient battu l’Allemagne quelques semaines plus tôt en amical à Stuttgart (1-0, but de Laurent Blanc).

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2006 : les Italiens en pique-assiette

La troisième fois a eu lieu dix ans plus tard. Lors de la Coupe du monde 2006 qu’elle organise, l’Allemagne de Jürgen Klinsmann atteint la demi-finale où elle retrouve l’Italie le 4 juillet à Dortmund, alors que les Bleus de Raymond Domenech préparent leur rencontre face au Portugal, le lendemain à Munich. Au terme du temps réglementaire, Allemands et Italiens sont dos à dos, et il faut jouer les prolongations. C’est dans les dernières minutes de celles-ci que les Italliens, dominateurs, s’imposent sur deux buts de Grosso et Del Piero. L’équipe de France bat de son côté le Portugal (1-0).

Depuis, il y a eu un troisième France-Allemagne en demi-finale, en 2016 à Marseille (2-0). Les deux équipes se sont aussi croisées en quart de finale en 2014 à Rio (0-1) et au premier tour en 2021 à Munich (1-0). Là-même où aurait lieu une éventuelle demi-finale en 2024.

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Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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