Mise à jour d’un article initialement paru en avril 2020.

Voici un tableau (en bas de page) que vous ne trouverez sans doute pas ailleurs : celui des 870 joueurs ayant marqué au moins un but sur les 1253 encaissés par l’équipe de France depuis 1904. Tous ne sont pas étrangers : il y a dans la liste 25 Français auteur d’un CSC (voire deux pour Robert Jonquet) et qui font l’objet d’un autre article.

• Voir le tableau des buteurs adverses

• Voir le détail des buts adverses match par match

Bien entendu, ce tableau compte pour l’essentiel des joueurs n’ayant marqué qu’une fois (647). Et pour cause : la plupart des adversaires des Bleus ne les ont rencontrés qu’un nombre très limité de fois. Si Diego Maradona, Ronaldo (le Brésilien), Ferenc Puskas ou Alfredo Di Stéfano n’ont jamais marqué contre la France [1], on retrouve dans cette liste quelques célébrités comme l’Argentin Mario Kempes, le Colombien Radamel Falcao, le Belge Eden Hazard, les Brésiliens Neymar, Careca, Socrates, Zico, Didi et Vava, les Italiens Andrea Pirlo et Paolo Rossi, les Néerlandais Arjen Robben, Robin Van Persie, Wesley Sneijder et Dennis Bergkamp, les Allemands Karl-Heinz Rummenigge, Klaus Allofs, Manfred Kaltz et Uwe Seeler, les Espagnols Juanito, Francisco Gento et Ladislao Kubala, les Croates Davor Suker et Luka Modric, le Suédois Zlatan Ibrahimovic et les Hongrois Florian Albert et Sandor Kocsis.

Lamine Yamal, auteur du dernier doublé en juin 2025 avec l’Espagne

A deux buts, on croise Emil Kostanidov, Eusebio, José Altafini, Silvio Piola, Matthias Sindelar (tous auteurs d’un doublé), Hristo Stoïchkov, Alan Shearer, Erwin Vandenbergh, Sergio Ramos, Dragan Stojkovic, Angel Di Maria ou Thomas Müller. Les doublés contre l’équipe de France sont de plus en plus rares. Sur les vingt dernières années, il n’y en a eu que sept, dont quatre en 2021 et 2022 : Xabi Alonso (Espagne, 2012), Marouane Fellaini (Belgique, 2015), Harry Kane (Angleterre, 2017), Cristiano Ronaldo (Portugal, 2021), Haris Seferovic (Suisse, 2021), Andreas Cornelius (Danemark, 2022) et Lionel Messi (2022). Le dernier en date est l’œuvre de Lamine Yamal (Espagne, 2025).

A trois buts, on entre dans le cercle plus restreint (47 joueurs) de ceux qui ont vraiment fait mal à l’équipe de France, comme l’Anglais Geoff Hurst (celui de la finale de 1966), auteur d’un triplé en mars 1969 contre Georges Carnus à Wembley — le tout dernier contre les Bleus à ce jour —, les Allemands Rudi Völler et Gerd Müller (en deux fois), le Tchécoslovaque Antonin Panenka (dont deux sur pénalty), l’Anglais Harry Kane (avec celui de la Coupe du monde 2022), l’Argentin Lionel Messi et l’Espagnol Lamine Yamal.

Farkas et Hügi, carré et manita

Les adversaires ayant marqué entre quatre et sept fois (ils sont 29) se situent presque tous avant la deuxième guerre mondiale (23), dont 8 avant la première. Les plus récents sont le Hongrois Janos Farkas le 28 septembre 1966 (l’auteur de ces lignes avait trois mois et n’a gardé aucun souvenir) avec un quadruplé contre Carnus, encore (4-2), le Belge Paul Van Himst entre 1963 et 1966 (5 buts en 3 matchs, dont deux doublés), le Brésilien Pelé avec ses deux triplés en 1958 et 1963 et le Suisse Josef Hügi et son quintuplé (!) du 12 octobre 1960 à Bâle (score final 6-2).

Nous arrivons maintenant aux cinq meilleurs. Avec huit buts, on trouve deux joueurs contemporains, le Danois Vilhem Wolfhagen, auteur de deux quadruplés à trois jours d’intervalle lors des JO de 1908 (9-0 et 17-1) [2] et l’Anglais Vivian Woodward, auteur lui aussi d’un quadruplé le 1er novembre 1906 (15-0), d’un triplé en mars 1908 (12-0) et d’un dernier but pour la route en mai 1909 (11-0). Il restera dans l’histoire pour avoir tiré délibérément un pénalty à côté des cages de Zacharie Bâton lors du premier de ces trois matchs.

Le troisième meilleur buteur adverse est belge : il s’agit de Jef Mermans. C’est le seul joueur d’après-guerre à plus de cinq buts, et lui en a inscrit neuf entre juin 1948 et mai 1954 dont dont un triplé et un doublé, le tout sur six matchs différents. Mais la Belgique n’a gagné que deux fois, pour trois nuls et une défaite.

Nielsen et De Veen, adeptes des portes ouvertes à la française

Le deuxième est le Danois Sophus Nielsen, auteur d’un décuplé, c’est-à-dire dix buts, lors de la déculottée historique de l’équipe de France aux JO de Londres contre le Danemark, le 22 octobre 1908. C’est évidemment un record dans l’histoire des Bleus. Nielsen avait également marqué (une fois) trois jours plus tôt, ce qui porte son total à 11. Le plus étonnant est qu’il ne marquera au total que cinq buts lors de ses 18 autres sélections.

Le premier est donc le Belge Robert De Veen. L’attaquant du FC Bruges a planté treize fois contre l’équipe de France entre avril 1906 et avril 1911 : deux doublés en 1906 et 1908, un triplé en 1909, un but en 1910 et un quintuplé en 1911. Il a rencontré deux autres fois les Français, en 1907 et 1912, sans marquer. Il a donc inscrit la moitié de ses buts avec la Belgique (13 sur 26) contre la France.

• Voir le tableau détaillé des buts encaissés par l’équipe de France

Tableau des buteurs adverses

Dans le tableau ci-dessous, la colonne 2 buts indique le nombre de doublés, la colonne 3 buts et + le nombre de triplés, quadruplés, quintuplés, etc. Sophus Nielsen a signé un décuplé (10 buts), Stanley Harris un septuplé, Josef Takacs et William Jordan des sextuplés, Josef Hügi et Robert De Veen des quintuplés. Rubio, Farkas, Massard, Wilson, Wolfhagen, Woodward et Steer ont été l’auteurs de quadruplés. Les dates de début et de fin sont celles du premier et du dernier but inscrits. En cas d’égalité, priorité au buteur le plus récent.

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