Le résultat était-il prévisible ?
Privé d’enjeu par la qualification acquise samedi à Lisbonne, ce France-Suède de fin d’année avait toutes les apparences d’un troisième amical, après ceux contre l’Ukraine et la Finlande. Le premier ayant débouché sur un festival inattendu (7-1) et le deuxième sur une défaite historique (0-2), bien malin qui pouvait anticiper le résultat d’hier soir. Une victoire française par deux ou trois buts d’avance semblait toutefois plausible.
Le scénario du match, avec une ouverture du score d’entrée de jeu côté suédois, puis un renversement des Bleus avant la pause, et une deuxième mi-temps riche en occasions des deux côtés, a confirmé l’hypothèse tout en préservant le suspense jusqu’au bout. Le tout grâce à une équipe suédoise bien meilleure devant que derrière et qui aura eu le mérite de jouer le jeu, quitte à se brûler les doigts.
L’équipe est-elle en progrès ?
Après le sommet de Lisbonne, il était quasiment certain que ce dernier match d’une série de huit en un peu plus de deux mois n’aurait pas la même intensité. Mais le choix de Didier Deschamps d’aligner la meilleure équipe possible, compte tenu de la suspension de Kanté et de l’état précaire de Mbappé, a permis de revoir la plupart des titulaires contre le Portugal. Et de confirmer que le sélectionneur tient sans doute là quelque chose de très proche d’une équipe-type, même si on est à sept mois de l’Euro et qu’il peut se passer beaucoup de choses d’ici-là.
Pas très rigoureuse derrière aux deux extrémités du match, mais sans conséquences, l’équipe de France a sinon maîtrisé la rencontre sans trop de difficultés ni d’inquiétudes et a retrouvé sa force de frappe qu’elle avait perdue en octobre face au Portugal et en Croatie. Les valeurs sûres sont là, les automatismes aussi, et ce 4-2-3-1 style 2018 donne des garanties supérieures aux autres schémas tactiques essayés en septembre (3-5-2) et octobre (4-4-2 losange).
Quels sont les joueurs en vue ?
Pas sûr qu’Antoine Griezmann retourne de gaieté de coeur à Barcelone, tant il est monté en régime tout au long de la semaine. Contre la Suède, il a commencé timidement avant de s’imposer et de distiller de nombreux caviars, même s’il ne s’est pas créé de vraie occasion pour lui-même.
Très décevant lors des deux derniers matchs, Olivier Giroud s’est refait un profil de buteur en marquant deux fois sur des offrandes de Thuram et de Mbappé, et sans son coup d’épaule à l’extérieur de la lucarne à la 53e, il ressortait avec un triplé. Son amorti de la poitrine en retrait pour Griezmann à la 75e aurait aussi mérité mieux.
Un peu moins en réussite qu’à Lisbonne, Adrien Rabiot a toutefois réalisé une prestation solide au milieu, tout comme Paul Pogba, fautif sur le but de Claesson mais très actif par la suite.
Sur les côtés, Benjamin Pavard, auteur de son second but en sélection d’une volée croisée au second poteau (classique) et Lucas Hernandez, très entreprenant côté gauche, ont conforté leur statut de titulaire, même si Lucas Digne a encore fait une bonne rentrée.
Quels sont les joueurs en retrait ?
Sur le premier but suédois, le moins que l’on puisse dire est que l’intervention de Varane n’est pas impressionnante de détermination. Le Madrilène a ensuite commis une faute sur Kulusevski qui méritait un pénalty, juste avant la mi-temps. Pour lui, il est temps que 2020 se termine.
Mbappé avait à coeur de briller pour son retour, mais il a manqué de tonicité et a perdu pas mal de ballons. Il aurait pu marquer le dernier but, mais Coman a préféré finir tout seul. Pas bon pour ses stats…
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Le calendrier des Bleus est pour l’instant vierge jusqu’en juin 2021, et il faudra attendre le 7 décembre pour le voir se remplir avec la phase éliminatoire de la Coupe du monde 2022. Qualifiée pour le dernier carré de la Ligue des Nations qui se jouera en octobre 2021, l’équipe de France est assurée de se retrouver dans un groupe de 5, avec donc 4 adversaires et 8 matches à jouer : 3 en mars, 3 en septembre et 2 en novembre. Il y aura aussi un amical en mars et deux ou trois autres fin mai et début juin avant l’Euro. L’année 2021 s’annonce bien remplie avec potentiellement jusqu’à 19 matchs à jouer si les Bleus vont en finale à Wembley. Espérons que les tribunes, elles aussi, se rempliront bientôt.