Olivier Giroud en équipe de France, ça n’avait rien d’une évidence alors que sa carrière a mis du temps à décoller. Né à Chambéry le 30 septembre 1986 et formé à Grenoble, où il signe pro en Ligue 2, il passe par le National en 2007-2008, prêté à Istres parce que Mécha Bazdarevic ne voulait pas de lui. Pendant ce temps en équipe de France, la fameuse génération 1987 (Benzema, Nasri, Ben Arfa), plus jeune que lui, semble prête à prendre la relève.

Ce n’est qu’à 25 ans qu’il explose vraiment à Montpellier, où il a découvert la Ligue 1 un an plus tôt à l’été 2010. Laurent Blanc, qui n’a pas été convaincu par Guillaume Hoarau, l’appelle en équipe de France pour un amical contre les Etats-Unis le 11 novembre 2011. Personne, à ce moment-là, n’imagine voir celui qui deviendra champion du monde et qui battra le record de buts de Thierry Henry. Personne n’imagine qu’il jouera en équipe de France plus longtemps que Karim Benzema (41 sélections et 13 buts alors qu’il n’a pas encore 24 ans), qu’il croise pendant quatre minutes sur la pelouse du Stade de France.

Le nouveau numéro 9 des Bleus (le seul qu’il portera en sélection pendant douze ans et demi) se procure deux occasions, la première dix minutes après son entrée à la place de Kevin Gameiro, mais il bute sur la sortie du gardien américain Tim Howard qui vient de repousser une frappe de Loïc Rémy (69e). La deuxième dans le temps additionnel, alors que Ménez le trouve dans l’axe et que la défense américaine s’est arrêtée pour jouer le hors jeu. Mais sa frappe du gauche trouve le petit filet. Il rejouera une vingtaine de minutes quatre jours plus tard au même endroit face à la Belgique (0-0), mais ne concrétisera pas sa seule occasion sur une tentative de lob à 40 mètres.

2011-2015 : 13 buts en 45 matchs et un statut de doublure

On pourrait en fait découper ses douze ans et huit mois de carrière internationale en trois parties : la première irait de ses débuts à la fin de l’année 2015, où il est la doublure de Benzema. Il joue 45 fois, dont 23 comme titulaire et 22 fois comme remplaçant avec un temps de jeu moyen de 44 minutes. Au Brésil, pour sa toute première Coupe du monde, il fait un bon match face à la Suisse (un but de la tête, une passe décisive pour Valbuena) mais n’est titularisé que deux fois sur cinq. Il inscrit 13 buts sur la période, dont 3 lors des trois derniers matchs de 2015 contre le Danemark, où il signe un doublé dans les 6 premières minutes, l’Allemagne (le soir des attentats de Paris) et l’Angleterre (ou il entre dans la dernière demi-heure). Mais, en octobre a éclaté l’affaire de la sextape de Matthieu Valbuena, qui met immédiatement à l’écart Karim Benzema et libère une place de titulaire devant.

2016-2020 : 31 buts en 60 matchs, l’avant-centre des Bleus

La deuxième partie, la plus longue, va de début 2016 à la fin 2020. Olivier Giroud est désormais l’avant-centre des Bleus, il est titularisé 48 fois sur ses 60 sélections et ne manque que 5 rencontres. Son temps de jeu moyen monte à 65 minutes et il marque 31 buts. Avec les Bleus, il est finaliste de l’Euro 2016 (trois buts marqués face à la Roumanie et l’Islande) et champion du monde 2018. Ce dernier tournoi pourrait être considéré comme le sommet de sa carrière internationale, dont il constitue d’ailleurs à peu près le milieu, mais ses détracteurs lui reprochent son inefficacité : aucun but marqué en sept matchs, un seul tir cadré, contré par Moussa Dembélé contre la Belgique sur une talonnade un peu courte de Mbappé.

On commence avec la 𝗽𝗿𝗲𝗺𝗶𝗲̀𝗿𝗲 𝘀𝗲́𝗹𝗲𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 🔛

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— Equipe de France ⭐⭐ (@equipedefrance) July 16, 2024

Ceux qui le soutiennent, dont bien sûr ses coéquipiers et le sélectionneur, soulignent au contraire son rôle déterminant de pivot pesant sur la défense centrale adverse et ouvrant des brèches dans lesquelles s’engouffrent Mbappé et Griezmann, quatre buts chacun. Giroud est d’ailleurs quasiment cobuteur contre le Pérou, puisque Mbappé pousse derrière la ligne un tir contré qui semblait rentrer, et sert ce dernier pour le quatrième but français face à l’Argentine. Cette deuxième partie s’achève pour lui par un bel automne 2020 où il fête sa centième sélection contre l’Ukraine avec le brassard de capitaine et un doublé, puis un autre en novembre face à la Suède.

2021-2024 : 13 buts en 32 matchs et retour sur le banc

La troisième partie va de mars 2021 à juillet 2024, et c’est celle du déclin. Il dispute 32 matchs, dont 18 comme titulaire, avec un temps de jeu moyen qui retombe à 47 minutes (pour 13 buts marqués). Et surtout, il manque 19 matchs, dont 10 en 2021 et encore 4 en juin 2022. La raison est simple : en mai 2021, en annonçant la liste des 26 pour l’Euro, Didier Deschamps rappelle Karim Benzema après 5 ans et 7 mois de pénitence. L’effet est immédiat pour Giroud qui est relégué sur le banc et ne jouera plus que deux matchs comme titulaire tant que Benzema était disponible, c’est-à-dire trois entrées en jeu contre la Bulgarie en mai et face à la Hongrie et à la Suisse à l’Euro. Les trois fois, il remplace d’ailleurs… Benzema. Et Deschamps ne l’appelle plus à l’automne (alors qu’il brille à Milan), lui faisant manquer le carré final de la Ligue des Nations où le duo Benzema-Mbappé s’illustre. A 35 ans, la carrière internationale du Savoyard semble belle et bien terminée.

Mais en mars 2022, Benzema est forfait pour les deux amicaux contre la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud, et Giroud revient, et marque deux fois. Mais il n’est pas rappelé en juin pour ce qui sera, mais on ne le sait pas encore, le dernier tour de piste en Bleu de Benzema. Quand ce dernier est à nouveau forfait juste avant une Coupe du monde au Qatar où Giroud était certain de faire banquette, Didier Deschamps lui rend son statut de titulaire. Contrairement à 2018 et 2021, Giroud en profite pour marquer quatre fois et battre le record de buts de Henry, mais ne voit quasiment pas le ballon en finale contre l’Argentine et sort à la 41e, en même temps que Dembélé. On se dit alors que cette fois, dans la foulée de Lloris, Varane et Mandanda, Giroud va prendre sa retraite.

C’est mal le connaître. Désormais sans autre concurrence devant que celle de Marcus Thuram, Giroud va s’offrir 17 sélections où il est plus souvent remplaçant (10 fois) que titulaire (7) et où les buts deviennent rares (4), mais il est encore là à l’Euro, quitte à ne jouer qu’une petite heure en quatre entrées en jeu. Il manque celle à la fin des prolongations contre le Portugal et donc la séance de tirs au but, mais signe sa sortie le 9 juillet 2024 à Munich face à l’Espagne.

Ses partenaires préférentiels

C’est avec Hugo Lloris qui a le même âge (à trois mois près) et dont la carrière en Bleu a commencé trois ans plus tôt et s’est achevée 19 mois avant, que Giroud a joué le plus : 96 matchs avec du temps de jeu en commun, dont 62 où ils étaient tous les deux titulaires.

Viennent ensuite, on s’en serait douté, les deux autres cadres des années Deschamps que sont Antoine Griezmann (90 matchs, dont 62 titulaires) et Raphaël Varane (72 matchs, dont 51 titulaires). On retrouve après, dans un mouchoir au niveau des matchs ensemble, Blaise Matuidi (62/49), Kylian Mbappé (62/37) et Paul Pogba (61/43). Pour terminer, on peut aussi citer N’Golo Kanté (47/31), Laurent Koscielny (41/31), Benjamin Pavard (40/26) et Patrice Evra (33/24). Si l’on ne tient compte que du temps de jeu en commun, Moussa Sissoko pourrait aussi s’intercaler, avec un nombre de titularisations communes moindre (42/19).

Autrement dit, les 10 partenaires privilégiés en termes de titularisation forment l’équipe-type de la finale 2018, à deux exceptions près, Koscielny et Evra qui remplacent Umtiti et Lucas Hernandez, lesquels ne sont d’ailleurs pas loin derrière, à hauteur de Dembélé. A titre d’information, Giroud et Benzema ont disputé ensemble 16 matchs, dont seulement 8 comme titulaires.

Ses adversaires les plus fréquents

Il a rencontré 56 sélections différentes sur les 91 que la France a affrontées depuis 1904. Les adversaires les plus fréquents sont l’Allemagne et les Pays-Bas (8 fois) devant l’Espagne, la Suède, l’Ukraine, le Danemark et l’Islande (5). Il a marqué face à 35 adversaires différents, dont 4 buts contre l’Australie (2 en 2013, 2 en 2022) et l’Islande (2 en 2016, 2 en 2019), 3 contre le Paraguay (2017), Gibraltar (2023, 2 matchs) et le Danemark (2015, 2 matchs).

Sur les 21 équipes ayant joué contre Giroud n’ayant pas concédé de but de sa part, le Portugal et la Belgique (4 matchs) ont été les plus coriaces, devant le Brésil, l’Argentine, la Finlande, les Etats-Unis, la Russie, la Serbie et Andorre (2).

Le minutage de ses buts : redoutable dans le quatrième quart d’heure

A quel moment du match marque-t-il le plus souvent ? Sachant qu’il a été titulaire 89 fois sur 137, et que sur ces 89 titularisations, il a été remplacé 65 fois, ce qui veut dire qu’il n’a joué que 24 matchs en entier (18% du total), son temps de jeu moyen est de 54 minutes. Plus précisément, 75 minutes quand il est titulaire, et 17 minutes quand il est remplaçant (48 fois).

Giroud marque assez peu dans le premier quart d’heure (9 buts, dont 5 dans les 10 premières minutes), mais il monte progressivement en efficacité en avançant dans le match : 10 buts entre la 16e et la 30e, 12 entre la 31e et la 45e, et surtout 16 dans le premier quart d’heure de la deuxième mi-temps, là où il est le plus efficace. Au-delà de la 75e minute (à un moment où il est souvent déjà sorti, on l’a vu), il inscrit encore 10 buts, dont 5 dans les 10 dernières minutes. Il n’a marqué que 7 fois en 48 matchs où il est entré en jeu.

Une efficacité insuffisante dans les matchs décisifs

On a souvent fait le reproche à Olivier Giroud de marquer surtout contre des adversaires de seconde zone, et pour des matchs sans enjeu. De fait, il a inscrit 29 buts en 55 matchs amicaux, ce qui en fait le meilleur buteur de la catégorie devant David Trezeguet (20), Jean Baratte (19) et Thierry Henry (17).

Son rendement est toutefois moins bon en compétition : il a inscrit 28 buts en 82 matchs à enjeu, ce qui le place en quatrième position derrière Mbappé (38), Henry (34) et Griezmann (29). Soit un toutes les 164 minutes (43 minutes pour Fontaine, 130 pour Mbappé, 134 pour Papin, 138 pour Platini, 146 pour Trezeguet, 155 pour Henry, 254 pour Zidane).


En phase finale, il n’a marqué que 8 buts en 33 matchs, ce qui le met en septième position de la catégorie derrière Platini (14), Fontaine et Mbappé (13), Henry (12), Griezmann (11) et Zidane (10). Son rendement au temps est d’un but toutes les 215 minutes. Très loin de Just Fontaine (42 minutes, mais avec seulement 6 matchs), voire de Mbappé (153), Papin (154), Kopa (180) ou Benzema (187).

Enfin, sur les matchs à élimination directe, il en a joué 17, pour seulement 4 buts marqués (60 minutes en moyenne par match, soit un but toutes les 255 minutes). C’est peu, comparé aux meilleurs buteurs de cette catégorie que sont Griezmann (8 sur 18) Mbappé (8 sur 12), Zidane (7 sur 13) et Fontaine (7 sur 3 !).

D’autant que dans le lot il y a un doublé contre l’Islande en 2016 (5-2) et un but face à la Pologne en 2022 (3-1), tous trois en huitièmes de finale. Le seul match à élimination directe où on peut considérer que Giroud a marqué un but décisif pour la victoire est celui contre l’Angleterre en décembre 2022 (2-1), en quart de finale. Il a donc joué 14 matchs à élimination directe sans marquer, dont 3 finales et quatre demi-finales.

L’homme de tant de records

Même si certains de ses records sont fragiles et vont tomber dans les prochains mois, d’autres seront difficiles à battre.

Du côté des buts, Olivier Giroud a égalé le précédent record de Thierry Henry (51) le 22 novembre 2022 contre l’Australie (doublé) et l’a amélioré le 4 décembre 2022 face à la Pologne. Il le détient seul depuis cette date, soit 1 an et 7 mois, ou 24 matchs. Kylian Mbappé est troisième avec 48 buts, Antoine Griezmann quatrième avec 44 buts.

• Tableau général des buteurs de l’équipe de France de football

Il est aussi celui qui a marqué le plus de buts de la tête (16), très loin devant le deuxième (Laurent Blanc, 9). Antoine Griezmann est son premier poursuivant en activité, et il en compte 5. Autant dire que celui-là va durer très longtemps.

• Tous les buteurs de la tête en équipe de France

Il détient aussi le record de buts marqués du gauche (35 sur 57), mais de très peu, puisqu’il devance Griezmann d’une seule unité (34 sur 44). Si ce dernier continue sa carrière internationale, il peut faire tomber ce record, à condition bien entendu de retrouver le chemin des filets, ce qu’il n’a plus fait depuis septembre 2023.

Autre record, celui du total de doublés (11). Il a un peu d’avance puisque Mbappé en est à 7. Si on cumule les matchs avec plusieurs buts marqués, il en totalise 12 (avec son triplé contre le Paraguay en 2017), mais là, il sera rapidement dépassé par Mbappé qui en est à 10 (7 doublés, 2 triplés contre l’Argentine et Gibraltar et un quadruplé face au Kazakhstan).

• Les triplés de l’équipe de France et Les quadruplés et quintuplés de l’équipe de France

Il a enfin marqué au moins un but chaque année de sa carrière internationale, sauf la toute première (2011, avec deux bouts de matchs joués), soit pendant 13 ans consécutifs entre 2012 et 2024. Seul Zidane en avait fait autant entre 1994 et 2006.

Il devrait garder longtemps le record du nombre de buts après 30 ans, puisqu’il en a inscrit 36, c’est-à-dire autant que ses trois poursuivants immédiats (Djorkaeff, Henry et Zidane, 12 chacun). Le seul trentenaire encore en activité dans cette catégorie est Antoine Griezmann, mais il a marqué 11 fois, autant dire que Giroud peut dormir tranquille : il est même probable que ce record ne sera jamais battu.

• Ces trentenaires qui jouent, marquent et gagnent avec les Bleus

Giroud détient aussi quatre records liés à l’âge : il est le doyen des 940 internationaux sur le terrain, puisqu’il a terminé sa carrière en Bleu le 9 juillet 2024 à 37 ans et 283 jours, devançant Steve Mandanda (37 ans et 247 jours en novembre 2022) et Bernard Lama (37 ans et 148 jours en septembre 2000).

• Chronologie des vétérans de l’équipe de France

Il est le buteur le plus âgé (37 ans et 178 jours le 26 mars 2024 contre le Chili), et celui qui a joué le plus de matchs après 35 ans, dans la catégorie vétérans donc, où avec 27 matchs (dont 19 gagnés, et 11 buts marqués), il devance très largement Lilian Thuram (16), Patrice Evra (10), Hugo Lloris et Bernard Lama (9). Si Antoine Griezmann joue jusqu’à la Coupe du monde 2026 (ce qui est loin d’être acquis), comme il aura 35 ans en mars de cette année, il pourrait compter au grand maximum une douzaine de sélections, ce qui le laissera loin du compte. Pour faire mieux que Giroud, il faudrait qu’il soit encore là à l’Euro 2028…

Giroud est aussi le joueur français le plus âgé en phase finale (à l’Euro 2024) et le buteur des Bleus le plus âgé en Coupe du monde (36 ans et 2 mois en décembre 2022 contre l’Angleterre). Mais Steve Mandanda le devance en âge dans cette compétition (37 ans et 8 mois le 30 novembre 2022).

Enfin, Giroud est l’international français qui est le plus souvent entré en cours de match : 48 fois, dont 7 sur ses 10 dernières sélections. Mais à l’inverse s’il est sorti 65 fois en tant que titulaire (sur 89 matchs), ce n’est pas un record, puisque Antoine Griezmann l’a fait 72 fois (sur 115). Son efficacité de buteur remplaçant n’est pas très élevée, puisqu’il a marqué 7 fois seulement (autant que Griezmann), mois que Sylvain Wiltord (8 sur 40), Youri Djorkaeff (8 sur 29) et surtout David Trezeguet (13 sur 25 !)

• Les remplaçants, c’est toute une histoire (2/2)

Pour l’anecdote, mais qui situe bien sa longévité, c’est aussi lui qui possède la collection de maillots la plus diversifée, puisqu’il a porté 21 modèles différents entre 2011 et 2024. Et exclusivement le numéro 9 dans le dos (137 fois) !

• Les Bleus qui ont porté le plus et le moins de maillots différents

Un avant-centre à l’ancienne

Pour terminer ce portrait, on pourrait se demander quelle trace Giroud laissera-t-il dans l’histoire de l’équipe de France. La plus évidente, c’est celle d’un champion du monde titulaire. Même s’ils sont 45 dans ce cas, contrairement à Christophe Dugarry, Stéphane Guivarc’h et David Trezeguet qui se sont partagés le rôle en 1998, Giroud n’a laissé sa place à personne en 2018, ni en 2022 d’ailleurs. C’est aussi celle d’un recordman de buts, et ils ne sont pas si nombreux : depuis 1904, ils ne sont que 11 à avoir eu ce statut, ne serait-ce qu’un match : Gaston Cyprès, Marius Royet, André François, Louis Mesnier, Eugène Maës, Paul Nicolas, Jean Nicolas, Just Fontaine, Michel Platini, Thierry Henry et donc Olivier Giroud. Il est probable, on l’a vu, que son record sera vite dépassé, certainement en 2025.

Dans le jeu, il restera sans doute comme le dernier avant-centre à l’ancienne, un vrai numéro 9, très présent dans la surface, bon de la tête et habile du pied gauche (mais capable aussi de marquer du droit), essentiel dans un rôle de pivot-remiseur comme l’était Bernard Lacombe, puissant dos au but et capable d’ouvrir des espaces à des coéquipiers rapides et techniques comme Griezmann et Mbappé. Le genre de joueur dont on mesure l’importance quand il n’est pas là.

Alors, certes, il n’aura sans doute pas autant marqué l’histoire du football français que Just Fontaine ou Jean-Pierre Papin. Mais après ces deux-là, il n’est pas absurde de le placer avant David Trezeguet et à hauteur de Thierry Henry, même si ce dernier n’était pas un avant-centre pur. Giroud restera sans doute une icône au niveau mental, capable de se relever après des revers de fortune, de regagner une place de titulaire perdue, de retourner une opinion publique (injustement) défavorable et surtout de ne jamais renoncer, faisant de la droiture une valeur cardinale. C’est peu dire qu’il nous manquera.

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