Olivier Giroud, ce qu’en disent ses pairs

Publié le 20 juillet 2024 - Matthieu Delahais

L’histoire d’Olivier Giroud et de l’équipe de France s’est terminée avec l’élimination des Bleus en demi-finale de l’Euro. Après sept phases finales, dont celle victorieuse de 2018, 137 sélections et 57 buts, que disent les pairs de Giroud de sa carrière internationale ?

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Certes, il y a la déclaration un peu trash de Karim Benzema qui disait en 2020 : « On ne confond pas la F1 et le karting. Et je suis gentil. Moi, je sais que je suis la F1. » Cette phrase mérite toutefois d’être nuancée puisque l’avant-centre madrilène, boudé par le sélectionneur à ce moment, avait complété ces quelques mots assez durs en expliquant que le style de Giroud convenait parfaitement au système mis en place par Didier Deschamps. « Après si on parle de style de jeu, le sien convient bien à l’équipe de France. Il est bien parce qu’il y a des joueurs comme Mbappé ou Griezmann qui sont rapides et qui évoluent dans les couloirs ou tournent autour de l’avant-centre. Lui, devant, il pèse sur les défenses, ce qui permet aux deux autres de beaucoup bouger et de se montrer. Il bloque et ça marche. »

Arsène Wenger : « ce mec comprend parfaitement le football »

Arsène Wenger, entraîneur d’Arsenal entre 1996 et 2018, mais aussi consultant pour TF1 entre 2004 et 2014, avait remarqué dès la première sélection de Giroud (11 novembre 2011, France Etats-Unis 1-0) son intelligence du jeu. « Je me rappelle très bien sa première sélection en équipe de France. Dès son entrée en jeu, je me suis dit : « ce mec comprend parfaitement le football ». Immédiatement, il a attiré mon attention par quelque chose. Il dégageait une vraie intelligence de jeu. » A l’issue de la saison, Giroud, champion de France avec Montpellier, mais aussi meilleur buteur du championnat (21 réalisations) rejoint Arsenal où il restera jusqu’au départ de son mentor en 2018 (pour trois cups gagnées et autant de Community Shield).

C’est d’ailleurs en 2018, après la Coupe du monde pourtant remportée par la France, que le statut de Giroud est le plus remis en question. La faute à sa stérilité offensive au cours des sept rencontres qu’il a disputées. Ses meilleurs défenseurs sont toutefois ses coéquipiers. Lucas Hernandez souligne son rôle après la première rencontre disputée face à l’Australie que Giroud avait débutée sur le banc « C’est quand il n’est pas là qu’on voit son importance dans l’équipe ».

Quant à Adil Rami, il met en avant la mentalité de l’avant-centre tricolore. « C’est Gladiator ! Le mec se bat tout le temps. Seul devant, il en prend plein la gueule de la part des défenseurs adverses et il retourne à la baston. Ceux qui disent qu’il ne sert à rien ne comprennent rien au foot ! Tout ce qu’il fait est pour le bien de l’équipe. Son rôle est capital pour nous. Il est essentiel à notre style de jeu ».

Emmanuel Petit, champion du monde 20 ans plus tôt devenu consultant loue également la détermination qui habite Giroud. « Je pense qu’il a la même mentalité que Ronaldo : Giroud a une mentalité tellement forte qu’il est presque un robot, parce qu’il a tellement de conviction et de détermination. Vous devez montrer du respect à Giroud. »

Youri Djorjaeff : « une pièce maîtresse en équipe de France »

Même si le retour en sélection de Karim Benzema au printemps 2021 met Giroud en retrait, ce dernier s’accroche et finit par revenir dans les petits papiers du sélectionneur lorsque le Ballon d’or 2022 déclare forfait pour la Coupe du monde au Qatar. Youri Djorkaeff en profite pour rappeler l’importance du joueur en Bleu. « Pour moi, il a toujours été une pièce maitresse en équipe de France. À un moment donné, il a été un peu oublié. Injustement. Mais il n’a jamais baissé les bras. Il sait où est sa place. »

La belle Coupe du monde qu’il réalise (quatre buts, donc celui face à l’Angleterre, qualificatif pour la demi-finale) lui vaut de nombreuses louanges. Christophe Dugarry se montre enthousiasmé par ses performances au Qatar. « Elle [sa Coupe du monde] est exceptionnelle, ce qu’il réalise est incroyable. (...) C’est un garçon capable de toucher très peu de ballons mais d’être à la finition. Il sent le but. C’est un garçon qui arrive à trouver des espaces, là où il y en a le moins, c’est-à-dire la surface de réparation. Sa Coupe du monde est bien évidemment réussie. Je suis content pour lui. Je pense qu’il l’avait en travers de ne pas avoir marqué en 2018. Là, il n’y a plus rien à redire. »

David Trezeguet : « Giroud est le plus complet sur cette compétition »

David Trezeguet, autre grand buteur de la sélection, abonde dans le même sens. « Il est l’avant-centre comme à mon époque. Il n’y en a plus vraiment. L’Allemagne a beaucoup souffert sans avant-centre, les Pays-Bas et d’autres ont une idée claire sans avant-centre. C’est difficile à expliquer. On a vu l’Espagne, qui a manqué d’efficacité, c’est soit il y avait Morata, soit il n’y avait rien. Il y a la beauté, le côté technique mais il faut finir le travail et Giroud me semble être le plus complet sur cette compétition. »

Quelques mois plus tard, Trézegol ajoute encore : « Il a inscrit 57 buts en sélection, excusez du peu. Quand on dépasse la barre des 50 buts, ça témoigne d’un niveau de performance sur la durée. Il mérite d’être félicité pour sa carrière exceptionnelle. Bravo Olivier. » Johan Micoud est moins fan du meilleur buteur des Bleus, lui préférant son ancien partenaire « Trezeguet a plus marqué l’esprit des gens. Giroud, le seul but dont je me souviens, c’est contre l’Angleterre en 2022. » Quant à Kylian Mbappé s’il qualifié son partenaire de « Légende », il ne peut s’empêcher de tempérer son propos en précisant « tant qu’il est meilleur buteur de notre sélection. »

Dušan Vlahović : « s’il n’est pas là, la France ne gagne pas »

Il n’y a toutefois pas que les anciens partenaires en Bleu d’Olivier Giroud qui l’ont apprécié. Dušan Vlahović, l’avant-centre serbe de la Juventus, revient sur l’importance capitale de Giroud lors de la victoire mondiale de 2018. « Parlons de Giroud. Les statistiques prennent de plus en plus de place, mais ne te disent pas l’importance d’un joueur. À la Coupe du monde 2018, la France gagne, les stats disent que Giroud a marqué zéro but. Mais s’il n’est pas là, la France ne gagne pas. Il était irremplaçable dans cette équipe, avec tout le sale boulot qu’il a fait, les passes, sa façon de peser sur les défenses, il a été un des joueurs fondamentaux de cette victoire. »

Zlatan Ibrahimović, avec qui le buteur français a évolué deux ans au Milan, n’a pas un discours différent, remerciant le joueur de l’importance qu’il a prise au sein de l’équipe. « Olivier est génial, il est fondamental pour nous. Il était très important l’année dernière, quand je n’étais pas là, et il est encore décisif cette année. Et tout comme il se débrouille bien avec Milan, il en va de même avec la France. C’est une personne fantastique, sérieuse, élégante. Et un excellent professionnel. »

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Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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