France-Biélorussie (3-1) : amateurs de paradoxes, bonsoir !

Publié le 11 septembre 2012 - Bruno Colombari

Au cours d’une deuxième mi-temps complètement décousue, l’équipe de France bat la Biélorussie (3-1) après une première période bien plus maîrisée mais stérile. Un peu de fantaisie ne saurait faire de mal.

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Le résultat était-il prévisible ?

Cette Biélorussie-là semblant plus faible que celle de 2010, une victoire des Bleus pouvait être sereinement envisagée. Plus que le résultat final, c’est le scénario de la partie qui était compliqué à anticiper : une première mi-temps largement dominée par l’équipe de France avec quelques occasions nettes et une défense blanche bien friable, mais pas de but. Et une deuxième période où les Biélorusses prennent le jeu en main après l’entrée de Kulchy à la place de Bressan. Si Lloris ne réussit pas un arrêt décisif à la 47e, nul ne sait comment ce match se serait terminé.

Les buts de Capoue et de Ribéry sont la conclusion de beaux mouvements collectifs (débordement de Ribéry sur le premier, décalage de Benzema sur le deuxième), mais celui de Jallet relève de la chance pure, le centre du Parisien, pas assez enroulé, finissant sous la barre de Veremko. Et comme trois minutes plus tard, une perte de balle française au milieu a abouti à une faute de Yanga-Mbiwa dans la surface et à un pénalty transformé en deux temps (Lloris ne peut quand même pas tout faire), le match aurait pu encore une fois prendre un tout autre chemin.

L’équipe est-elle en progrès ?

Offensivement, incontestablement : la première mi-temps montre que l’association de Benzema et de Giroud en attaque, décevante contre l’Uruguay en août, peut donner des choses intéressantes. Mais comme aucun but ne fut marqué pendant cette période (et aucun des deux attaquants n’ont marqué pendant le match), il n’est pas sûr qu’elle soit renouvelée. La deuxième mi-temps a montré quelques belles phases de jeu, notamment sur les buts de Capoue et de Ribéry, qui devraient donner confiance aux Bleus le mois prochain.

Défensivement, la deuxième mi-temps est plus inquiétante : Jallet et Yanga-Mbiwa sont nettement battus sur l’occasion de Dragun, le pénalty est consécutif à une perte de balle et le premier rideau (Mavuba-Capoue) a été presque systématiquement passé par le milieu biélorusse. Le genre de largesses défensives qui pourrait se payer très cher dans un mois contre l’Espagne. Comme si, au retour des vestiaires, les Bleus avaient complètement oublié comment défendre, comment organiser un pressing efficace et comment boucher les espaces aux quarante mètres.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Franck Ribéry a gâché un nombre très important de ballons, notamment sur des phases de contre où il a tenté de jouer tout seul. Mais il fait une passe décisive à Capoue et marque un but d’avant-centre en fin de match. Avec plus de lucidité et plus d’altruisme, il peut faire encore beaucoup mieux.

Karim Benzema n’a toujours pas marqué, pour la sixième fois consécutive, mais il avait Olivier Giroud devant lui et a beaucoup bougé sur tout le front de l’attaque. Au contraire de Ribéry, on pourrait presque lui reprocher d’avoir joué trop collectif, mais sa passe décisive au joueur du Bayern était remarquable.

Etienne Capoue a été solide au milieu dans un rôle de relayeur, même s’il a connu un passage à vide en deuxième mi-temps où les Biélorusses sont passés un peu trop facilement dans sa zone de jeu. A ses côtés, Rio Mavuba aurait pu se montrer un peu plus, dans un rôle proche de celui de Deschamps quand il était joueur.

Christophe Jallet aura beaucoup tenté devant, surtout en deuxième mi-temps, mais c’est aussi de son côté que sont venues les attaques biélorusses. Son entente avec Yanga-Mbiwa n’a pas paru toujours évidente.

Rien à reprocher à Hugo Lloris, qui sauve son équipe en début de deuxième mi-temps et qui sort encore le pénalty de Kornilenko. Le capitaine des Bleus était d’ailleurs furieux de la nonchalance de sa défense sur la reprise de Putilo qui lui passe entre les jambes.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

En l’absence de Diaby, on attendait beaucoup de Yohan Cabaye, en position plus avancée au milieu de terrain. Hormis quelques coups de pied arrêtés bien dosés, le joueur de Newcastle n’a pas vraiment brillé à Saint-Denis. C’est finalement plus en position de relayeur qu’il donne sa pleine mesure, avec un joeur plus offensif devant lui. Le duo Sakho/Yanga-Mbiwa a quant à lui déçu au cours d’une deuxième mi-temps où les Biélorusses ont attaqué sans complexe. Le premier a eu deux balles de but qu’il a gâchées par manque de conviction, le deuxième a été facilement passé deux fois.

Titularisé aux côtés de Karim Benzema pour la deuxième fois en trois matches, Olivier Giroud jouait gros ce soir. A-t-il marqué des points ? Pas sûr. Son entente avec l’attaquant du Real a été meilleure qu’en août, mais n’a pas suffit à faire la décision. Il faut dire que l’un comme l’autre n’ont toujours pas marqué depuis le début de la saison et traversent une période de disette.

Enfin, Patrice Evra est à créditer d’une bonne première mi-temps qu’il a passée quasiment exclusivement en attaque. Mais sa deuxième période a été nettement plus décevante, avec beaucoup de ballons perdus et des prises de risque minimales alors que Ribéry ouvrait des brèches côté gauche.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Ces deux victoires en septembre ont bien dégagé la route des Bleus, qui pourront travailler sereinement leurs automatismes face au Japon le 12 octobre prochain. Le prochain grand rendez-vous à venir, c’est le 16 octobre à Madrid contre l’Espagne, qui reste sur trois victoires consécutives face à l’équipe de France (1-0 en 2008, 2-0 en 2010 et 2012). Mais c’est le champion d’Europe et du monde qui aura le plus à perdre sur cette rencontre que les Bleus aborderont sans pression, avec le secret espoir de réussir le même coup qu’à Wembley en 2010 ou à Brême en février dernier. Un sacré pari, les Espagnols restant sur 23 victoires consécutives en phases qualificatives. Mais pourquoi pas ?

Revoir le match en intégralité

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal