Bien agiter avant de servir

Publié le 27 mai 2012 - Bruno Colombari

Après une entame épouvantable à Valenciennes, les Bleus arrachent une victoire laborieuse sur des Islandais accrocheurs (3-2). Il y a encore du travail, mais l’envie est là.

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Le résultat était-il prévisible ?

Compte tenu de la préparation à la carte et du degré de forme extrêmement variable des uns et des autres, on pouvait s’attendre à une victoire contre l’Islande, certes, mais dans des proportions modestes. Pour autant, le 0-2 à la mi-temps était hautement improbable : les Bleus n’avaient plus encaissé deux buts dans le même match depuis vingt-et-un mois, et la dernière fois, c’était contre la Norvège, mais en menant 1-0 à l’extérieur.

A la mi-temps, on se disait qu’un score nul ne serait pas un mauvais résultat, finalement. Donc la victoire 3-2, arrachée avec les dents au cours des cinq dernières minutes par les régionaux de l’étape (Debuchy, Ribéry et Rami), peut être considérée comme encourageante. A condition de ne pas masquer la médiocrité considérable des quarante premières minutes et le manque de lucidité général dans la deuxième période.

L’équipe est-elle en progrès ?

Alors que la défense semblait plutôt solide depuis un an, c’est par là que les Bleus ont pris l’eau en début de match. Ce n’est pas une bonne nouvelle, et il ne faudra surtout pas jouer avec le feu comme ça face à l’Angleterre le 11 juin prochain. Le plus inquiétant reste quand même la faible performance du milieu de terrain à Valenciennes, ou ni Nasri, ni Gourcuff ni Martin n’ont convaincu, alors que Cabaye s’en est plutôt bien sorti mais semble meilleur en relayeur avec un récupérateur derrière lui. On a vu par intermittence de belles choses, notamment une combinaison d’école côté droit en fin de première mi-temps entre Ben Arfa, Benzema et Nasri qui aurait mérité mieux, mais l’animation et le jeu collectif restent encore largement perfectibles. Ceci étant, il faut tenir compte des conditions d’un match de début de stage où les automatismes ne sont pas en place et où la fraîcheur physique est très inégale d’un joueur à l’autre. Et être capable de remonter deux buts de retard pour l’emporter sur le fil pourra être utile dans trois semaines si les Bleus se retrouvent menés au score.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Si Debuchy a soigné sa cote de popularité par une bonne activité en première mi-temps et un but opportuniste qui a relancé les Bleus, il n’est pas exempt de tous reproches sur les deux buts islandais. Mexès a été très rassurant derrière, hormis un coup de chaud à l’heure de jeu quand Bjarnason le prend de vitesse alors que Mandanda aurait dû sortir. Il a réussi quelques belles ouvertures longues et amène le but de Rami d’un très beau centre dans la surface relayé par Giroud. Le Montpelliérain n’a certes pas marqué, mais il s’est fait passeur décisif sur les buts de Ribéry et de Rami, ce qui est déjà très bien. On aimerait bien le voir associé à Benzema devant. Enfin, Malouda et Ribéry, les deux anciens de 2006, ont incontestablement apporté quelque chose côté gauche dans le dernier quart d’heure.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Que dire de la performance d’Evra ? En première période, il s’est cantonné en défense et c’est de son côté que sont venus les deux buts islandais. Bjarnasson le prend de vitesse sur l’ouverture du score, puis Gislason le laisse à deux mètres pour amener le 2-0 cinq minutes plus tard. En deuxième mi-temps, il a joué quasiment ailier gauche mais complètement arrêté. Très inquiétant. Au milieu, Gourcuff jouait gros à Valenciennes, mais il risque d’avoir beaucoup perdu. Pas inspiré, plutôt lent, peu recherché par ses partenaires, il a semblé en manque de confiance et de repères, au point de laisser Rami tirer un bon coup franc qui lui semblait promis. Côté gauche, Ménez n’a pas été inspiré, et a plusieurs fois manqué de lucidité dans la dernière passe. Quant à Mandanda, s’il sort bien la seule occasion islandaise en deuxième mi-temps, il a semblé hésitant dans ses interventions et dans ses prises de balle.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

La liste des 23 devrait être annoncée lundi. Autant dire que pour le France-Serbie du 31 mai, Laurent Blanc disposera de son effectif complet et (sauf blessure de dernière minute), définitif. Pour autant, le deuxième match préparatoire sera encore l’occasion de faire des essais, la mise en place de l’équipe-type n’étant prévue que pour le France-Estonie du 5 juin. Contre les Serbes, il s’agira d’abord d’éviter les courants d’air défensifs et d’améliorer la liaison entre les joueurs offensifs, particulièrement peu performante à Valenciennes. Peaufiner le fonds de jeu, gagner en réalisme devant et en sécurité derrière, voilà déjà une feuille de route pour jeudi.

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Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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