Ça ne marche pas à tous les coups

Publié le 2 juin 2014 - Bruno Colombari

Peu inspirés face à une équipe paraguayenne pénible à jouer, les Bleus ont douché l’enthousiasme du public niçois (1-1). Il y a encore du travail avant le Brésil.

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Le résultat était-il prévisible ?

Quoi de plus pénible qu’un match contre l’Uruguay ? Réponse : un match contre le Paraguay. On s’était copieusement ennuyés en 2008 à Toulouse lors de l’avant-dernière confrontation (0-0), et on s’était rongés les ongles jusqu’au coude pendant le très crispant huitième de finale à Lens en 1998 (1-0, but en or). A Nice, ça n’a pas été mieux. Les Bleus ont même livré leur copie la plus pâle depuis le Géorgie-France de septembre dernier, si on met de côté évidemment la sortie de route de Kiev en barrages. On se disait que si les Bleus n’emballaient pas le match comme ils ont si bien su le faire lors de leurs trois dernières sorties, la suite serait compliquée. Ça n’a pas raté. Ce qui était moins prévisible, c’est qu’après avoir finalement ouvert le score au pied de biche, l’équipe de France allait se faire bêtement piéger sur un coup-franc bien tiré, sans plus. Une leçon sans frais mais à retenir.

L’équipe est-elle en progrès ?

Non. La série de trois matches engagés et emballants est terminée. Pas de raison de s’inquiéter outre mesure, mais il sera utile de revenir à tête reposée sur ce qui n’a pas fonctionné à Nice : un milieu de terrain qui est complètement passé à travers et un manque général de mouvements, de vitesse et de précision, surtout en première période. On a aussi vu la limite d’un milieu à trois pointe basse, sans joueur capable de prendre le jeu à son compte, surtout face à une équipe très regroupée. Les Bleus ont aussi manifestement manqué de fraîcheur physique et de lucidité. Il reste toutefois deux semaines pour préparer le premier tour de la coupe du monde, l’objectif étant que les Bleus montent en puissance pendant la deuxième quinzaine de juin.

Les joueurs en vue

Pas grand monde à sortir du lot à Nice, hormis sans doute Olivier Giroud qui n’a pas eu de réussite mais qui s’est battu et qui a gagné quasiment tous ses duels aériens. Il a aussi essayé de combiner avec Rémy et Valbuena, mais ses milieux étaient beaucoup trop loin pour qu’il puisse les atteindre. On pourra lui reprocher un avertissement vraiment pas malin, pour contestation sur une touche, le genre de bêtise qu’il vaudra mieux oublier au Brésil.

Derrière, Laurent Koscielny s’est bien battu, avec notamment un tacle très propre à un quart d’heure de la fin. Patrice Evra a joué très haut, mais hormis un oubli en première mi-temps sur une percée de Romero, il n’a pas fait d’erreur notable. Enfin, Hugo Lloris a fait un match correct si on oublie un ballon curieusement relâché à la 28e. Le but qu’il encaisse est plutôt à mettre au débit de la défense centrale qui n’intervient pas.

Les joueurs en retrait

C’est sans doute le plus mauvais match en Bleu de Paul Pogba, qui a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris, y compris des passes à deux mètres. Matuidi et Cabaye n’étaient pas non plus dans un bon soir, ce qui explique grandement les difficultés des Bleus à poser le jeu et un déchet technique élevé dans les passes. Valbuena a manqué de précision sur les coups de pied arrêtés, et Loïc Rémy a alterné le spectaculaire (une volée à l’horizontale qui aurait pu faire mouche (31e) et le n’importe quoi. Mamadou Sakho n’avait pas été impressionnant contre la Norvège, il ne l’aura pas non plus été contre le Paraguay. Enfin, l’apport offensif de Bacary Sagna aura été très insuffisant.

Les attentes pour le prochain match

Face à un adversaire logiquement plus faible que les deux précédents, les Bleus devraient retrouver un jeu offensif plus conforme aux attentes. Avec le retour (normalement) de Varane et de Benzema, on se rapprochera beaucoup de l’équipe-type du Mondial, le cas de Franck Ribéry restant en suspens. Si Rémy est loin d’avoir convaincu sur le flanc gauche, la bonne rentrée de Griezmann, récompensée par un but, laisse en tout cas entrevoir une alternative intéressante.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal