Le résultat était-il prévisible ?
Non. Même si la série noire de l’équipe de France inquiétait légitimement, même si l’absence de Pogba et de Matuidi au milieu n’était pas une bonne nouvelle, la Géorgie semblait un adversaire à la portée des Bleus. Elle l’a été dans le dernier quart d’heure, bien trop tard face à une attaque maladroite et des joueurs en manque de confiance et de lucidité. Et encore, si Okriashvili n’avait pas trouvé le poteau devant Lloris à la cinquantième minute, qui peut savoir si le match n’aurait pas tourné à la catastrophe ?
L’équipe est-elle en progrès ?
Non. Hormis donc le dernier quart d’heure, et notamment l’entrée de Samir Nasri, le reste du match est particulièrement décevant. L’équipe dirigée par Didier Deschamps semblait perdue à Tbilissi, privée d’idée, d’inspiration, de vitesse, d’audace et de justesse technique. Et si elle ne peut pas relever le défi géorgien, comment pourrait-elle jouer quelque rôle que ce soit à la coupe du monde, même au premier tour ?
Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?
C’est après la sortie de Karim Benzema qu’Olivier Giroud a semblé sortir enfin de la somnolence dans laquelle il était plongé depuis le coup d’envoi. Enfin percutant, remuant, dans tous les bons coups, il aurait mérité d’ouvrir le score. Pourquoi ne pas le mettre seul en pointe contre la Biélorussie ?
Au milieu, Moussa Sissoko est à créditer d’un match correct où il a touché beaucoup de ballons. On pourrait quand même lui reprocher son manque d’audace et sa tendance à jouer presque systématiquement vers l’arrière.
Samir Nasri a été l’auteur d’une bonne rentrée, où il a essayé d’apporter de la vitesse et de la créativité dans une attaque qui en manquait cruellement. Avec lui, Mathieu Valbuena a été le Bleu le plus remuant dans les meilleurs moments français, en toute fin de rencontre. Là aussi, on aimerait les revoir associés mardi prochain.
Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?
On espérait que Didier Deschamps avait enfin renoncé à aligner Patrice Evra, mais il faut croire que le Mancunien dispose d’un crédit illimité. Ses bourdes techniques côté gauche, sa tendance à aller buter contre son adversaire direct et ses absences en défense (heureusement compensées par Abidal) pèsent plus lourd que son centre en retrait (d’ailleurs mal ajusté) à la 68e qui n’a trouvé ni Giroud ni Valbuena, pourtant à moins de dix mètres...
L’autre Bleu dans le collimateur, c’est bien sûr Karim Benzema, dont le désarroi et une forme de fatalisme font peine à voir. Combien de temps encore le sélectionneur lui fera-t-il confiance ? Peut-être encore une fois, contre la Biélorussie. Mais ce n’est pas sûr.
S’il claironne partout qu’il vise le Ballon d’or, Franck Ribéry serait bien inspiré de prouver qu’il le mérite aussi en sélection. Pour l’instant, même s’il reste sans doute le meilleur joueur français actuel, son influence dans l’équipe reste trop modeste, surtout quand rien ne va. Est-il capable de devenir le meneur dont les Bleus auraient besoin ? Il est permis d’en douter.
Quelles sont les attentes pour le prochain match ?
Maintenant que la première place du groupe est hors de portée, il s’agit de préparer au mieux l’échéance des barrages en essayant de gagner les trois prochains matches. L’occasion de se redonner un minimum de confiance avec des joueurs audacieux. Paul Pogba et éventuellement Dimitri Payet pourraient être ceux-là.