Enfin les vacances !

Publié le 23 juin 2012 - Bruno Colombari

JPEG - 6.2 kioUne équipe de France venue en touriste s’en va donc en vacances après un gentil match amical contre une équipe d’Espagne en mode entraînement (0-2). Bon courage pour la suite.

Lire aussi Tableaux de bord 756 après Espagne-France (2-0)

2 minutes de lecture

Le résultat était-il prévisible ?

Le résultat, oui, même si on espérait — parce qu’on espère toujours que ce drôle de jeu nous réserve des surprises — un peu de folie, de panache, de déraison. Mais la manière non : cet Espagne-France, quart de finale du championnat d’Europe des Nations, aura été d’un niveau d’engagement consternant de bout en bout, avec d’un côté une équipe cherchant visiblement à se fatiguer le moins possible et de l’autre une formation de beach soccer déjà en vacances dans sa tête. Ce qui n’était pas prévisible en revanche, c’était cette composition pour le moins originale décidée par Laurent Blanc, dont ça risque fort d’être la dernière : blinder le couloir droit avec deux défenseurs latéraux placés l’un devant l’autre, et laisser Benzema et Ribéry se débrouiller seuls devant.

L’équipe est-elle en progrès ?

En trois heures de jeu, quatre et demi si on ajoute le match contre l’Angleterre, les Bleus ont ruiné dix-huit mois de lents progrès et de confiance plus ou moins retrouvée. Le problème n’est pas tellement là (après tout le quart de finale était l’objectif minimum et cet objectif a été atteint), mais plutôt dans ce mélange de jeu complètement arrêté, de manque d’envie, d’absence d’ambition et de panache qui ont été longtemps la marque de fabrique de l’équipe de France, même quand celle-ci échouait régulièrement au plus haut niveau. Il va désormais être compliqué de rebâtir sur du sable, sauf à prendre la décision radicale de mettre un grand coup de balai et de promouvoir les Bleuets de l’équipe espoirs.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

On n’en voit que deux. L’un, c’est Laurent Koscielny qui a largement fait oublier Philippe Mexès en défense centrale. Mais à lui tout seul il pouvait difficilement combler les brèches laissées à gauche par un Clichy beaucoup trop axial, à droite par un Réveillère dépassé et dans l’axe par un Rami jamais décisif. L’autre, c’est Yohan Cabaye, surtout pour sa première mi-temps puisqu’après la pause, contraint de reculer avec les choix offensifs de Laurent Blanc, il n’a plus pesé sur le jeu. Une mention aussi pour Hugo Lloris qui n’a pas été énormément sollicité mais qui a encore une fois sauvé la mise plusieurs fois.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Karim Benzema aura raté son Euro dans les grandes largeurs, hormis quelques bons gestes contre l’Ukraine où il est impliqué dans les deux buts français. Franck Ribéry aura livré une prestation volontaire mais brouillonne avec un déchet technique rédhibitoire à ce niveau, et il n’aura pas participé au repli défensif. Du coup, Clichy s’est retrouvé souvent en difficultés derrière, tout comme Réveillère qui provoque un pénalty anecdotique en toute fin de match sur Pedro. Yann M’Vila aura été transparent au milieu, alors que Florent Malouda a multiplié les passes hasardeuses et gâché de rares (et précieux) ballons de contre. Enfin, Mathieu Debuchy aura été inutile dans sa position hybride de milieu droit. Pire, c’est lui qui est battu sur le débordement de Jordi Alba qui amène le premier but espagnol.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

La question sera d’abord de savoir à quoi ressemblera l’équipe de France qui jouera contre l’Uruguay le 15 août au Havre. Avec quels joueurs, et quel sélectionneur ? On devrait savoir dans les prochains jours si Laurent Blanc est prolongé par Noël Le Graët. Logiquement, il devrait l’être, puisque les Bleus ont atteint les quarts de finale. Et que les prétendants ne sont pas foule. Mais pour atteindre l’objectif de se qualifier pour la coupe du monde 2014 (dans le groupe de l’Espagne) et y faire autre chose que de la figuration, il faudra certainement faire des choix radicaux autant au niveau des joueurs que du projet de jeu. L’actuel sélectionneur en est-il capable, la question reste posée.

Revoir le match en intégralité

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Hommage à Pierre Cazal