Le contexte
Trois jours après une victoire initiale facile à Chisinau contre la Moldavie (4-1), les Bleus abordent la réception de l’Islande, quart finaliste de l’Euro 2016, avec confiance. Leurs trois attaquants ont marqué, le moral est au beau fixe, et c’est l’occasion de fêter le centenaire de la FFF (créée en avril 1919) avec un maillot collector très élégant, agrémenté d’un flocage doré. Plus sérieusement, Didier Deschamps peut compter sur la quasi-totalité de son onze-type de la Coupe du monde, puisque seul Lucas Hernandez est forfait (remplacé par Layvin Kurzawa). C’est donc la même équipe de départ qu’en Moldavie qui est alignée au Stade de France, chose rare hors phase finale.
25 mars 2019 : France-Islande
Dès la 12e minute, Pavard dans l’axe trouve Mbappé sur l’aile gauche, lequel enroule un centre brossé que Umtiti dévie de la tête au premier poteau. Propre, net et sans fioritures. Le même Mbappé est à quelques centimètres de doubler la mise, mais son tir croisé dans la surface frôle le poteau islandais. Une fois, puis deux fois, sur une frappe du droit à vingt mètres. Pavard s’essaie alors à une volée de l’extérieur du droit sur un corner de Griezmann, mais sa frappe survole la transversale. A son deuxième essai, après la pause, son coup de canon frôle le poteau droit.
Ça va finir par rentrer, forcément. Et ça rentre enfin, quand Giroud coupe un centre de Pavard et marque de la cuisse (68e). Le résultat est acquis. Place à la démonstration : une sublime remontée de balle en deux passes entre Pogba et Griezmann se termine par une ouverture de ce dernier pour Mbappé, qui marque du pointu en déséquilibre dans la surface (78e). A peine le temps de s’en remettre, qu’on prend les mêmes dans le désordre : Pogba pour Mbappé qui talonne à l’aveugle pour Griezmann qui achève le travail d’un piqué du gauche. Et sort une célébration en mimant un geste de guitariste. Pourquoi pas ?
Comment Chroniques bleues l’a traité
A chaud, juste après le match, le charme opère encore : « Même si le match a mis du temps à se décanter, contrairement à celui de Chisinau, les Bleus ont fait plier leur adversaire à l’usure, et ont même eu l’élégance de s’arrêter pile au 1500ème but de l’histoire de la sélection, marqué pour les cent ans de la FFF par le meilleur joueur actuel, Antoine Griezmann. La classe ! » Mention aussi à Kylian Mbappé qui « a fait un bien meilleur match qu’en Moldavie, avec un but qui conjugue accélération et équilibre, et deux passes décisives sur un centre long et une talonnage en profondeur. Il améliore son jeu collectif, ce qui n’est pas étranger au fait que les trois attaquants marquent ensemble depuis deux rencontres. »
Autre joueur remarqué : « Benjamin Pavard a sorti un match très convaincant, avec deux frappes qui ont manqué le cadre de peu et une bonne qualité de centre, dont un s’est transformé en passe décisive pour Giroud. Sa relation avec Mbappé côté droit a bien fonctionné. Défensivement, il a fait ce qu’il avait à faire. » Conclusion : « En tout cas, la tendance vers un jeu plus offensif et moins prudent se confirme ». De quoi se donner les moyens de faire « un premier break en allant gagner en Turquie » ? « Un objectif réaliste s’ils restent sur cette lancée, même si, on le sait, la vérité d’une fin de saison n’est pas celle du mois de mars. » La suite le prouvera, effectivement...
Ce que ça a changé
Cette brillante victoire n’est que la deuxième de la phase qualificative pour l’Euro 2020, donc trop loin de l’arrivée pour être décisive. Mais elle enclenche une dynamique et prouve que l’équipe championne du monde 2018 est toujours là. Surtout, la connexion offensive entre Griezmann, Giroud et Mbappé, déjà efficace en Moldavie trois jours plus tôt, est désormais parfaitement rôdée. Mais c’est la dernière fois, à ce jour, que Didier Deschamps aligne dix titulaires de la finale de Moscou au coup d’envoi. Et comme par hasard, le reste de l’année 2019 sera plus délicat (avec notamment un seul point pris en deux matchs contre la Turquie), hormis trois victoires faciles contre Andorre et l’Albanie. Les absences de Lloris, Pogba et Mbappé (automne), Hernandez (printemps) et Umtiti auront cassé la dynamique de mars. Provisoirement, on l’espère...