Biélorussie-France (2-4) : le baby-foot de Frankie

Publié le 10 septembre 2013 - Bruno Colombari

Sauvés par Ribéry alors qu’ils étaient en train de se noyer, les Bleus ont arraché à Gomel leur billet pour les barrages (4-2) et s’évitent un dernier rendez-vous coupe-gorge contre la Finlande.

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Le résultat était-il prévisible ?

Une victoire était envisageable, mais pas avec ce scénario. On misait plutôt sur un 1-0 au forceps, et on a eu un 4-2 version baby-foot avec un Lloris dans la lune, un Ribéry décisif et un Benzema sur le banc. Au moins y aura-t-il eu du spectacle dans ce match, et des rebondissements avec deux retournements de score et cinq buts en vingt-six minutes, qui dit mieux ? L’essentiel, à savoir une deuxième place assurée, est acquise, et par les temps qui courent, c’est déjà pas si mal. A 0-1, puis à 1-2, la Finlande n’était plus qu’à deux points derrière, avec un dernier match à pile ou face en octobre. C’est dire si on revient de loin.

L’équipe est-elle en progrès ?

Comme tous les matches où les vannes sont lâchées des deux côtés, il ne faut pas se laisser abuser par le score. Il aura fallu attendre la 70e minute et le but de Samir Nasri pour voir les Bleus enfin mener dans un match qui semblait pourtant à leur portée mais qu’ils n’ont maîtrisé que dans la dernière demi-heure. La défense a beaucoup souffert, le milieu n’a pas joué son rôle et a été trop facilement sauté, quant à l’attaque, elle a mis une bonne heure à trouver la mise.

L’efficacité offensive est enfin de retour, mais on ne peut pas en dire autant de la maîtrise technique, et encore moins de la sérénité défensive. Par moment, l’équipe a semblé perdue sur le terrain, ce qui n’est pas rassurant compte tenu du niveau de l’adversaire, assurément moins fort que les barragistes à venir.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Alors qu’il avait plutôt déçu à Tbilissi, et qu’il n’était même pas certain de débuter, Franck Ribéry a sorti une deuxième mi-temps enfin de haut niveau, faisant sauter à lui seul la défense biélorusse. Son pénalty plein de sang-froid et son deuxième but d’avant-centre ont fait beaucoup de bien aux Bleus.
On peut aussi souligner la bonne rentrée de Samir Nasri, la deuxième consécutive, avec cette-fois ci un but à la clé. Voilà qui pourrait plaider pour une titularisation en octobre.
Paul Pogba a alterné le brillant et le brouillon : sur le premier but biélorusse, il est battu de la tête, et il a parfois perdu des ballons chauds plein axe. On retiendra quelques gestes techniques de classe que l’on n’a plus trop l’habitude de voir en sélection, et une présence opportune sur le quatrième but après un beau raté de Koscielny.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Difficile de se souvenir d’un pire match de Lloris en sélection, le jour de son cinquantième match en plus. Pas inspiré sur la première occasion de Balanovitch avec un ballon qui longe sa ligne de but, le gardien de Tottenham s’offre deux buts casquette alors qu’il aura été assez peu sollicité. Heureusement pour lui, ses errements seront sans conséquence. Pour cette fois en tout cas, sachant qu’il n’avait pas été rassurant à Tbilissi.
Aligné à gauche à la place d’Evra, Gaël Clichy a tenté d’améliorer les stats ridicules des latéraux tricolores en matière de centre, sans succès. Pire, c’est de son côté que sont venues les attaques adverses les plus tranchantes en première mi-temps, de son côté encore que Kalachev a eu le temps d’avancer et d’armer son tir victorieux à la 57e.
On attendait beaucoup plus de Blaise Matuidi au milieu. Il aura beaucoup déçu en première mi-temps, où les Biélorusses lui sont passés sous le nez à plusieurs reprises. Son entente avec Pogba n’a pas été concluante, même si sa fin de match a été meilleure.
Dimitri Payet est lui franchement passé à travers, avec un tir de mouche à la 8e et des bons ballons de contre gâchés sur des passes mal ajustées.
Enfin, Olivier Giroud avait une belle occasion de montrer qu’il pouvait briller sans Benzema. Malgré une deuxième mi-temps active et intéressante dans le jeu de passe, ça n’a pas été vraiment le cas, surtout en terme d’efficacité devant le but. Le poste d’avant-centre reste ouvert.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Avec un France-Australie inédit au Parc le 11 octobre suivi d’un France-Finlande sans enjeu quatre jours plus tard, Didier Deschamps a deux matches amicaux devant lui pour préparer les barrages de novembre. A lui de les mettre à profit pour stabiliser une équipe qui en a bien besoin, en récupérant sans doute Raphaël Varane et Clément Grenier. Et en travaillant les automatismes entre le milieu et l’attaque qui font tant défaut aujourd’hui.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal