[908] France-Luxembourg (3-0) : en passant par la Lorraine

Publié le 6 juin 2024 - Bruno Colombari

Il a fallu une mi-temps aux Bleus pour entrer vraiment dans un match sans autre enjeu que se rassurer. La préparation à l’Euro devrait leur permettre de monter en puissance.

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Le résultat était-il prévisible ?

Si, à une époque lointaine (mettons jusqu’en 1985) les France-Luxembourg donnaient régulièrement lieu à des scores sinon fleuves, du moins conséquents, ce n’est plus le cas au 21e siècle : 2-0 en 2010 et 2011, période Laurent Blanc, et 3-1 puis 0-0 (!) en 2017 pour la première année en sélection de Mbappé, qui a d’ailleurs débuté face au Grand-Duché. Et comme le Luxembourg a plutôt progressé ces dernières années, au point de jouer le barrage d’accession à l’Euro (perdu contre la Géorgie), il n’était pas certain du tout qu’on assiste à un score ample.

C’est ce qui s’est passé, avec une première mi-temps soporifique et une deuxième de bien meilleure tenue. On sait désormais que le Luxembourg n’est pas l’équipe la plus spectaculaire d’Europe, mais qu’il faut jouer sérieusement pour la battre.

L’équipe est-elle en progrès ?


Les Bleus nous avaient laissé sur une impression plus que mitigée en mars dernier après deux matchs compliqués face à l’Allemagne (0-2) et au Chili (3-2) riches en courants d’air défensifs et en courant alternatif offensif. Difficile de tirer des conclusions d’un match amical de début de préparation avec plusieurs joueurs indisponibles dont des titulaires potentiels, et des états de forme aléatoires. Mais il aura au moins permis de remettre Mbappé en confiance, de voir revenir Griezmann et Kanté, d’assister aux débuts de Barcola et de démontrer que Clauss est décidément très offensif. Impossible en revanche de juger le niveau des deux défenses centrales (Konaté/Upamecano, puis Pavard/Saliba), ni même celui des latéraux, tant l’opposition aura été inexistante offensivement.

Quels sont les joueurs en vue ?

N’Golo Kanté aura rassuré sur sa capacité à gratter des ballons au milieu et à ne jamais laisser le moindre répit aux adversaires qui passent dans sa zone. Théo Hernandez, qu’on n’attendait pas en titulaire, a joué une mi-temps à hauteur de ses attaquants. Jonathan Clauss en a fait de même en deuxième période, marquant même un très beau but. Si Antoine Griezmann a baissé de pied dans la meilleure période française, après l’heure de jeu, Kylian Mbappé a semblé en bien meilleure forme que lors de sa fin de saison en club. Il a connu beaucoup de déchet, mais il donne deux passes décisives et inscrit le troisième but. Enfin, Bradley Barcola s’est jeté sans calculer dans la bataille, et il trouve parfaitement son capitaine en fin de match.

Quels sont les joueurs en retrait ?

La première mi-temps très frileuse de Jules Koundé, ralentissant systématiquement le jeu et jouant trop souvent en retrait, ne plaide pas pour lui, même s’il a été un peu meilleur au retour des vestiaires. Randal Kolo Muani a marqué son quatrième but en sélection d’une jolie tête, ce qui sauve son début de match inquiétant mais ne suffira pas pour l’installer comme titulaire, dans une ligne offensive très concurrentielle. Marcus Thuram a été plutôt décevant, pesant beaucoup moins sur la défense adverse que ne le fait habituellement Olivier Giroud, et décrochant trop souvent plus bas que Mbappé.

Quelles attentes pour le prochain match ?

Le France-Canada de samedi ne fera pas que nous rappeler l’époque lointaine (1er juin 1986) où Jean-Pierre Papin mitraillait consciencieusement les oiseaux du Mexique : il devrait nous permettre de voir à peu de choses près (Tchouaméni sera toujours absent) la configuration alignée par Didier Deschamps contre l’Autriche le 17 juin. Mais il y a aura huit jours entre le dernier match de préparation et le premier de l’Euro, et l’expérience récente nous montre qu’il peut se passer beaucoup de choses en huit jours. Et d’autre part, ce n’est pas faire injure au Canada que de dire que si la sélection nord-américaine est déjà qualifiée pour 2026, elle est loin du niveau actuel de l’Autriche. Donc on peut espérer une nette victoire pour confirmer la bonne impression de Metz.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal