Si la logique est respectée, les Bleus devraient l’emporter le 14 août au stade du Roi-Baudoin. Pas parce qu’ils sont meilleurs que les Diables rouges (ce serait plutôt le contraire sur les derniers mois), mais parce que ce stade leur réussit bien. Ils y ont joué trois fois pour autant de victoires : 2-0 le 27 mars 1996 contre la Belgique, 2-1 et le fameux pénalty en or de Zidane en prolongations le 28 juin 2000 contre le Portugal, et encore 2-0 le 18 février 2004 contre la Belgique, dernière victoire de la série record de quatorze commencée en mars 2003.
Derrière le stade du Roi-Baudoin, réaménagé en 1995 en prévision de l’Euro 2000, se cache en fait le Heysel de sinistre mémoire, là-même ou en mai 1985 s’est déroulée une des pires tragédies de l’histoire du sport. Sous ce nom-là, les Bleus n’ont gagné que deux fois, en amical en 1970 (2-1) avec un doublé de Marco Molitor et un carton rouge pour Roger Lemerre, alors arrière droit, et en 1952, toujours en amical (2-1), avec Robert Jonquet et Roger Marche.
Deux nuls et huit défaites complètent le tableau, le dernier revers en septembre 1981 (0-2) aurait pu coûter très cher aux Bleus puisqu’il comptait pour la qualification au Mundial 82. Michel Platini jouait avant-centre ce jour-là, et dans les cages Pierrick Hiard ne fait pas des étincelles. Il ne rejouera d’ailleurs jamais en sélection.
Avant de prendre le nom du Heysel, le grand stade bruxellois était celui du Centaire, puisqu’il fut inauguré en 1930, année du jubilé de l’Etat belge. Les Bleus y ont perdu quatre fois entre 1932 et 1945, dont un sévère 2-5 que le gardien André Tassin, une vraie passoire, a pu voir de près.
Dans des temps encore plus reculés, l’équipe de France a joué deux fois au Parc Duden dans le quartier de Forest (deux défaites en 1921 et 1923), une fois au stade Vorstraat en 1911 (pour un sanglant 1-7) et six fois au stade du Vivier d’Oie (à Uccle) qui avait la particularité de ne compter qu’une seule tribune, mais en stuc. C’est là qu’a eu lieu le tout premier match de l’équipe de France, le 1er mai 1904 (3-3).
Au total, il y a déjà eu vingt-neuf Belgique-France à Bruxelles, auxquels il faut bien sûr ajouter le France-Portugal de l’Euro 2000. Soit trente matches, sept victoires, quatre nuls et pas moins de dix-huit défaites. Bruxelles est donc la ville étrangère où l’équipe de France a non seulement le plus joué, mais aussi le plus perdu.
Sur la carte ci-dessus, on distingue bien les villes les plus visitées et la répartition des victoires françaises (en bleu), des nuls (en gris) et des défaites (en rouge). Et, surprise, la ville la moins accueillante s’avère être... Lausanne, avec cinq défaites en six rencontres. Budapest et Sofia ont engendré trois quarts de défaites, et Belgrade n’est pas mal non plus, avec quatre défaites et aucune victoire. La plus accueillante est logiquement Luxembourg, avec huit victoires en dix rencontres (mais tout de même une défaite) et Genève, avec sept victoires en neuf matches.Le bilan est en équilibre à Madrid et à Lisbonne.
Hors d’Europe, seules sept villes ont accueilli au moins trois fois les Bleus : Casablanca (Maroc), Montevideo (Uruguay) et Tel Aviv (Israël) 4 fois, Leon (Mexique), Mar del Plata et Buenos Aires (Argentine) et Salvador de Bahia (Brésil) 3 fois.