Uruguay-France (1-0) : à en perdre le sud

Publié le 5 juin 2013 - Bruno Colombari

Battus à la régulière par une honnête équipe d’Uruguay (0-1), les Bleus s’inclinent pour la première fois à l’extérieur depuis l’Euro. Même depuis Montevideo, le Brésil semble encore bien loin.

2 minutes de lecture

Le résultat était-il prévisible ?

Les France-Uruguay sont certainement les matches dont les scores sont les plus faciles à pronostiquer. A la mi-temps, il y avait donc bien 0-0 comme prévu. Ce qui l’était moins, c’est l’entrée de Luis Suirez qui a marqué un but de voleur en début de deuxième période. Court, mais suffisant face à une équipe de France bien limitée en tout.

L’équipe est-elle en progrès ?

Sur une heure et demie, les Bleus ont fait jeu égal un gros quart d’heure, le troisième. Le reste du temps, une honnête équipe d’Uruguay, pas transcendante quand même, a fait à peu près ce qu’elle voulait. Les absences de Lloris, Varane, Evra et surtout Ribéry et Benzema relativisent ce qui est une performance décevante.

Ce qui est plus inquiétant, c’est l’absence de joueurs de tempérament capables de secouer le cocotier quand le jeu s’enlise. Et aussi un déchet technique, notamment sur le jeu court, qui risque de coûter très cher dans cinq mois quand il faudra probablement jouer la qualification à la coupe du monde sur un barrage aller-retour à hauts risques.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

On attendait avec curiosité de voir les débuts d’Eliaquim Mangala. Le défenseur central de Porto n’a pas déçu, avec des interventions très propres en première mi-temps, bien épaulé par un Laurent Koscielny rassurant et précis dans ses relances. Il est certes fautif sur le but de Suarez, mais il mérite d’être revu dans un secteur de jeu où la concurrence va être élevée à l’automne.

Devant, Dimitri Payet a eu le mérite de tenter sa chance avant de disparaître de la circulation après la pause, même si on peut lui reprocher un manque de lucidité et une répugnance à lâcher le ballon pour des partenaires mieux placés. Mathieu Valbuena a mis du temps à entrer dans le match, mais ensuite il a été de tous les bons coups jusqu’à la mi-temps.

La rentrée de Clément Grenier, à un moment où les Bleus étaient balottés dans tous les sens, a été intéressante. Le Lyonnais a touché beaucoup de ballons et s’il n’a pas été décisif, il aura eu au moins le mérite d’essayer et de proposer des solutions.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

On se demande encore à quoi sert Gourcuff sur le côté gauche de l’attaque où il a autant d’automatismes qu’un canard sur un tricycle. Il a de plus vendangé une belle occasion sur une passe il est vrai trop tardive de Payet. Toujours à gauche, Benoît Trémoulinas n’a pas marqué de points non plus, c’est le moins qu’on puisse dire. Que ce soit offensivement ou défensivement, il ne s’est jamais posé en alternative sérieuse au duo Clichy-Evra pourtant pas très impressionnant.

De l’autre côté, Bacary Sagna n’a rien apporté offensivement, alors qu’Olivier Giroud avait une belle occasion de se montrer en l’absence de Benzema. C’est raté. Jamais dans le tempo, à part pour essuyer sa chaussure sur le crâne de Musrela, il peut se mordre les doigts. Bafétimbi Gomis, qui l’a remplacé, n’a pas eu l’occasion de prouver qu’il pouvait prétendre à quelque chose devant.

Au milieu, Etienne Capoue jouait sans doute gros dans l’optique du match contre la Géorgie en septembre. Ses approximations techniques ont gâché bon nombres de ballons dans l’axe. Le brassard n’a pas donné des ailes à un Blaise Matuidi qui a semblé cuit physiquement.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Après trois défaites en quatre matches, les Bleus ont besoin de se rassurer. Il n’y a certes pas d’enjeu contre le Brésil dimanche, et les derniers matches amicaux contre les Auriverde ont été généralement soporifiques. Mais revenir bredouille de la tournée sud-américaine plongerait sans doute le sélectionneur dans l’embarras, avant un début de saison prochaine compliqué. Jusqu’à présent, les Bleus de Deschamps semblaient à l’aise à l’extérieur où ils étaient invaincus en quatre matches. Ce n’est plus le cas, alors qu’ils vont enchaîner quatre autres rencontres loin de leurs bases.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Hommage à Pierre Cazal