Bleu de presse #55

Publié le 13 avril 2022 - Bruno Colombari

La baisse de forme de Kanté, les chances de Guendouzi, le récit des débuts de Clauss, Raviot et le jeu au pied des gardiens, une stat de Giroud, la nostalgie Platini ou la troisième saison d’Hidalgo : faites votre choix !

4 minutes de lecture

L’article date d’avant le match retour contre le Real, mais l’analyse est intéressante : remplacé à la mi-temps du match aller par Thomas Tuchel (et encore à Madrid, pendant la prolongation), Kanté traverse une période difficile. « Le « Superman » Kanté du printemps 2021, meilleur joueur de la phase finale de la C1 2021, a trop souvent pris les traits de Clark Kent cette saison. De lui, on a déjà tout dit, tout écrit, tout vanté depuis son ascension express au plus haut niveau. Mais, en ce printemps 2022, c’est sans doute la première fois qu’on s’inquiète. Car l’infatigable Kanté semble être fatigué, justement… » Souvent blessé, il a manqué en club et en sélection : « L’année passée, Kanté avait raté six matches. Cette saison, il en a déjà loupé le double, la faute à des petits bobos ou à un Covid qui l’aura touché deux fois. Didier Deschamps ne fera pas le constat inverse, lui qui n’a pu compter sur Kanté qu’à deux reprises depuis l’Euro 2020. »

Mattéo Guendouzi a-t-il gagné sa place pour la Coupe du monde après ses deux prestations convaincantes de mars ? « "Il fait une saison de rêve », selon Bixente Lizarazu, cité sur le site de BeInSports. « C’est un leader récompensé par une sélection en équipe de France. Il pourrait être de l’aventure au Qatar, mais il y a de la concurrence avec Kanté, Pogba et Rabiot notamment. » Pour le champion du monde 1998, le principal concurrent du Marseillais pourrait être Corentin Tolisso, actuellement blessé et pas retenu en mars dernier.

Dans le cadre d’une double page sur le jeu au pied des gardiens, Romain Lafont a interrogé l’entraîneur du poste chez les Bleus et à l’INF Clairefontaine. Pour Franck Raviot, « il leur est demandé de relancer court, d’être le premier joueur qui va impulser quelque chose. Mais attention, derrière le gardien de but, il n’y a qu’une ligne… » Mais, précise-t-il, « Ce n’est plus uniquement un joueur de main, c’est un joueur de main, de pied et de tête. Il faut les familiariser au maximum au jeu. » Pour autant, « Le jeu au pied, oui, mais pas seulement. Aujourd’hui, le haut niveau est promis à celui qui voir, exécute et agit le plus rapidement, et qui possède des qualités de vitesse au reuss de la moyenne. »

  • Franck Raviot : « ils sont de plus en plus exposés » par Romain Lafont le 12 avril dans L’Equipe


Lui, c’est un très bon client, avec sa joie enfantine et sa trajectoire improbable. Jonathan Clauss a répondu aux Inflitrés de RMC Sport. Son premier entraînement à Clairefontaine : « on l’a fait le mardi et on a fait ce fameux onze contre onze avec les buts penchés. Et à la fin de l’entraînement, je me suis dit : ‘bon ok, j’ai compris ou je mets les pieds’. Ça va très vite, c’est très juste, ça fait tout le temps les bons choix » Son avant-match au Vélodrome : « Cette première Marseillaise, elle est extraordinaire. j’en ai chanté, je pense, 200 à travers des écrans, entre potes ou en famille, mais celle-ci est bien plus sensationnelle. » Les sifflets en début de match à Lille : « C’était dilué dans tout ce qui était en train de se passer. Je touche mon premier ballon. Quand je suis concentré sur le match, j’entends rarement, ou par période. »

En attendant les résultats du premier tour, on s’occupe comme on peut à SoFoot. Raphaël Brosse et Florian Porta ont imaginé identifier un footballeur (ou une footballeuse) à chacun des 12 candidats à la présidentielle française. Anne Hidalgo est ainsi comparée à Raphaël Varane (pour sa trajectoire incompréhensible du Real à Man U), Emmanuel Macron à Benjamin Pavard (débuter au centre et finir sur la droite) ou Philippe Poutou à Hatem Ben Arfa (pour sa propension à défier l’autorité), Fabien Roussel à Adil Rami (« le mec content d’être là même s’il sait qu’il devra se contenter des miettes »).

Peut-on à la fois admirer le joueur, sans doute le plus grand de l’histoire du football français, et être très déçu par la carrière de l’homme, ses choix douteux et ses relations troubles avec les puissants ? C’est ce que constate, avec regrets, Richard Coudrais sur le site des Cahiers du football : « Les récentes révélations de Mediapart sur les conversations téléphoniques de Platini nous contraignent à admettre que l’ancien capitaine des Bleus appartient désormais à un monde où l’on se considère au-dessus des lois. Qu’il ne respecte plus les valeurs que nous lui avions prêtées. […] notre homme est peut-être un grand naïf, mais son âme n’est plus aussi pure qu’on a voulu le croire. Profiter de son nom et de ce qu’on représente pour demander au président de le faire passer entre les mailles de la justice heurte encore un peu plus nos idéaux. »

La longévité et la résilience d’Olivier Giroud ont donné droit à de nombreux articles, y compris sur ce site, mais Matthieu Delahais a sorti une stat intéressante sur son site #StatsBleues, justement. L’attaquant milanais a marqué au moins deux buts lors des douze années complètes où il a été sélectionné (depuis 2012). Il avait joué les deux derniers matchs de 2011 sans marquer. Mais ce n’est pas un record : Zidane a fait mieux entre 1994 et 2006, en marquant au moins un but chaque année (13, donc). Et Platini a fait aussi bien que Giroud entre 1976 et 1986.

Vous la retrouverez sur Chroniques bleues dans les prochains jours, mais voici en avant-première (et en version bilingue) la troisième partie de l’interview donnée à Shahan Petrossian, l’auteur californien du site Soccer Nostalgia à propos des années Hidalgo. Il est question ce mois-ci de la saison 1977-78, particulièrement riche avec la qualification pour la Coupe du monde en Argentine face à la Bulgarie, les amicaux de prestige contre l’Italie et le Brésil, la déception de Mar del Plata face à une Squadra Azzurra efficace et une grosse performance au Monumental contre l’Argentine.

Enfin on termine avec ce travail utile des Irrésistibles Français sur l’évolution du prix des places (et des catégories) entre les Coupes du monde 2018 et 2022 :

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal