L’équipe de France n’a encore jamais rencontré la Bolivie depuis 1904, et le match de Nantes sera donc une première. Pourtant, en mars 1997, il y a bien eu un Bolivie-France à La Paz. Mais c’était avec les U18 de David Hellebuyck, Zoumana Camara et Louis Saha. Pour l’anecdote, les Bleuets l’avaient emporté 2-0 et allaient gagner le championnat d’Europe de leur catégorie en Islande, quatre mois plus tard. Seuls Camara et Saha deviendront plus tard internationaux A.
Mais ce match a une histoire. Celle de la venue en Bolivie de Jacques Chirac, accompagné de Michel Platini, au stade Hernando Siles, le 15 mars 1997. Cette histoire, Thomas Allain l’a racontée dans un article paru dans le premier numéro de la revue Lucarne Opposée en novembre 2017, article consacré au stade Hernando Siles. En 1995, la Bolivie est l’un des rares pays à ne pas avoir voté contre la France à l’ONU dans le cadre de la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique décidée par Jacques Chirac, tout juste élu président de la République. En contrepartie, ce dernier a soutenu la Bolivie auprès de la FIFA pour que cette dernière autorise les matchs de qualification pour la Coupe du monde 1998 dans ce stade qui culmine à 3600 mètres.
Pour remercier le président français, son homologue bolivien Gonzalo Sanchez de Losada l’invite donc à La Paz, en compagnie du coprésident du comité d’organisation de la Coupe du monde, un certain Michel Platini. Et voilà Chirac décoré du Grand Condor des Andes, l’équivalent local de la Légion d’Honneur. Véronique Saint-Olive y était pour France 2.