Fin de séries

Publié le 21 juin 2012 - Bruno Colombari

JPEG - 6.2 kioAvant la Suède, dix autres équipes avaient mis fin à une série d’invincibilité française conséquente. De l’Argentine en 1978 à l’Ecosse en 2006 en passant par le Danemark en 1996, retour sur ces fins de série.

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Il fallait bien que ça arrive un jour : c’est donc ce 19 juin que la belle série de Laurent Blanc s’est achevée, sur la pelouse du stade de Kiev, contre une Suède enfin à son niveau.

C’est la onzième série comprenant au moins dix matches sans défaite dans l’histoire des Bleus, et la deuxième par la durée, derrière celle de l’équipe d’Aimé Jacquet entre 1994 et 1996, dont le record (30 matches) devrait tenir encore un bon moment.

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Voyons maintenant dans quelles circonstances se sont terminées les dix autres. Cinq se sont achevées sur une défaite en amical, trois en phase finale et deux en phase qualificatives. Quatre se sont déroulées sur terrain neutre, quatre autres à l’extérieur et deux seulement à domicile. Enfin, la période la plus fréquente dans l’année est le mois de juin (cinq fois) devant le mois de mars (deux fois), puis février, mai, octobre et novembre (une fois chacun).

7 octobre 2006 : Ecosse-France à Glasgow (qualifications Euro 2008, 1-0)

Après leur brillante victoire face à l’Italie à Saint-Denis (3-1), les Bleus, William Gallas en tête, en concluent un peu vite qu’ils sont la meilleure équipe du monde. La première mi-temps à Glasgow est caricaturale : les Ecossais sont dans leurs trente mètres et les Français jouent à la passe à dix. Mais quand en deuxième période, sur un corner est mal négocié (pléonasme) par la défense française, Caldwell ouvre le score, on tient le scénario du hold-up parfait.

 

1er mars 2006 : France-Slovaquie à Saint-Denis (Amical, 1-2)

A trois mois de la coupe du monde, les Bleus de Domenech sont toujours invaincus après 17 rencontres. Anelka joue la première mi-temps et perd toute chance de figurer dans la liste des 23. Les Slovaques ouvrent le score et le clôturent après que Wiltord ait égalisé sur pénalty. Barthez est conspué par les Footix du SdF.

 

25 juin 2004 : Grèce-France à Lisbonne (Euro, 1-0)

Tant bien que mal, les Bleus sont sortis d’un premier tour où ils auront été sérieusement chahutés par l’Angletere et la Croatie. Le quart contre la Grèce n’a rien d’inquiétant sur le papier, mais rien ne passe, et un contre bien mené permet à Charisteas de placer une tête victorieuse à l’heure de jeu. Sur le banc, Jacques Santini est déjà ailleurs.

 

28 mars 2001 : Espagne-France à Valence (Amical, 2-1)

C’est la plus belle équipe de France de l’histoire qui se présente à Valence contre une Espagne qui échoue régulièrement au plus haut niveau. Mais ce soir-là, des Bleus fébriles avec Letizi dans les buts se font marcher dessus par Raul et Mendieta et s’inclinent logiquement, malgré la réduction du score de Trezeguet en fin de match.

21 juin 2000 : Pays-Bas-France à Amsterdam (Euro, 3-2)

Cette défaite-là, elle est quasiment voulue : déjà qualifiés, les Bleus veulent continuer à jouer à Bruges, et pour cela doivent perdre face aux Hollandais. Avec Karembeu en défense et un milieu Vieira-Micoud-Pires-Wiltord, ils mènent pourtant la vie dure aux Bataves avant d’ouvrir en grand les portes en deuxième mi-temps.

 

5 juin 1999 : France-Russie à Saint-Denis (qualifications Euro 2000, 2-3)

Un an après la coupe du monde, les Bleus sont invaincus au stade de France, et n’ont plus perdu à domicile en compétition depuis cinq ans et sept mois. Privés de Zidane, ils peinent face à la Russie, reviennent à 2-1 et cèdent dans le dernier quart d’heure, confirmant la piètre impression laissée trois mois plus tôt contre l’Ukraine (0-0).

 

9 novembre 1996 : Danemark-France à Copenhague (Amical, 0-1)

Depuis qu’Aimé Jacquet dirige l’équipe de France, celle-ci n’a jamais perdu. Mais son Euro en Angleterre a été décevant, et l’absence de matches de compétition pendant deux ans ne motive guère. A Copenhague, avec Ngotty en défense centrale et Djorkaeff seul en pointe, elle est incapable de remonter un but vite encaissé.

19 février 1992 : Angleterre-France à Londres (Amical, 0-2)

Quatre mois avant l’Euro suédois, la bande à Platini semble irrésistible. Cantona vient d’être transféré à Leeds après avoir annoncé la fin de sa carrière (à 25 ans !) et Gilles Rousset est dans les buts pour la seule fois de sa carrière. Excellents en première mi-temps, les Bleus se font cueillir sur corner à la 45e minute (malgré cinq défenseurs) par Shearer et encore une fois à un quart d’heure de la fin, par Lineker en contre.

 

2 mai 1985 : Bulgarie-France à Sofia (qualifications coupe du monde 1986, 0-2)

Encore un péché d’orgueil après une année 1984 exceptionnelle. Malgré un bon José Touré devant (qui trouve d’ailleurs la barre), Platini et les siens se font surprendre en début de rencontre, Bats se troue sur un corner, c’est le premier but qu’il encaisse depuis dix mois. Un deuxième corner à l’heure de jeu scellera le sort du match.

 

2 juin 1978 : Italie-France à Mar del Plata (coupe du monde, 1-2)

Arrivés en Argentine en Concorde et affublés du titre officieux de champions du monde des matches amicaux, les Bleus d’Hidalgo marquent sur leur première attaque par Lacombe. Puis ils jouent à l’envers, se prennent un but comme au billard et finissent par perdre au terme d’une leçon de réalisme.

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Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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