En égalisant lors de la première mi-temps de la demi-finale de la Supercoupe d’Espagne contre le Real Madrid, le 10 janvier 2024, Antoine Griezmann n’a pas seulement battu le record de buts (174) pour un joueur de l’Atlético. Il est devenu aussi est le troisième Bleu à être le buteur le plus prolifique d’une équipe étrangère, après Thierry Henry sous les couleurs d’Arsenal et André-Pierre Gignac qui marque encore régulièrement avec les Tigres UANL.
Fin novembre 2023, Griezmann déclarait encore sa volonté d’entrer un peu plus dans l’histoire de l’Atletico de Madrid. « Gagner la Liga avec l’Atlético, une motivation particulière ? Je suis motivé à l’idée de devenir quelqu’un d’important à l’Atlético, de devenir une légende de ce club. Je sais que je dois le mériter. J’ai beaucoup d’objectifs pour cette saison, mais oui, j’aimerais remporter une Liga, c’est un titre qui me manque. Je ne l’ai jamais gagnée et ce serait beau. Mais c’est très long, il faut travailler et on verra s’il y a une chance de la remporter. »
Si devenir champion d’Espagne va demander encore beaucoup de labeur, il est sûr que le Français devait aussi penser au titre de meilleur buteur de l’histoire du club. Il était alors détenu par Luis Aragonès auteur de 173 réalisations sous la tunique de l’Atlético (triple champion d’Espagne et double vainqueur de la coupe du Roi).
Antoine Griezmann a rejoint la capitale espagnole en 2014 où il s’est vite imposé comme un élément incontournable de Diego Simeone. En cinq ans, il ne remporte cependant qu’une super coupe d’Espagne (2014) et un doublé Europa Ligue-Super coupe d’Europe (2018) qui le pousse à rejoindre le FC Barcelone en 2019 pour essayer d’étoffer son palmarès. Au cours de ce premier passage chez les Matelassiers, il marque 133 buts en 257 rencontres. Il n’arrivera pas à se faire une place dans l’effectif catalan, ne remportant qu’une super coupe d’Espagne, alors que son ancien club devient champion d’Espagne (2021).
De retour à Madrid à l’été 2021 sous forme de prêt, il lui faut un certain temps pour retrouver ses marques et l’affection du public. Mais son abnégation lui permet de redevenir l’un des chouchous du Cívitas Metropolitano pour finir par devenir le meilleur buteur de l’histoire du club.
Les précurseurs : Gignac, idole des Tigres, et Henry, légende d’Arsenal
Alors que la trentaine approche, André-Pierre Gignac décide de quitter l’Olympique de Marseille à la fin de la saison 2015 pour rejoindre, de façon assez inattendue, le club mexicain des Tigres UANL. On pense que la carrière de l’attaquant, qui n’a plus porté le maillot bleu depuis novembre 2014, va se terminer en pente douce. Mais l’attaquant s’impose vite, joue la finale de la Copa Libertadores et signe son retour en équipe de France. Il a même l’occasion d’offrir à la France le titre de champion d’Europe, mais sa tentative à l’ultime minute de la finale échoue sur le poteau.
Avec les Tigres, il empile les buts et les titres (dont une ligue des champions de la CONCACAF). Il atteint la barre des 100 réalisations le 23 février 2019 et devient le meilleur buteur de l’histoire du club en marquant son 105e but le 4 août 2019. Il en est actuellement à 202 réalisations pour le compte des Jaune et Bleu.
Thierry Henry arrive à Arsenal à l’été 1999 après une première expérience mitigée à l’étranger sous les couleurs de la Juventus de Turin. Sous la houlette d’Arsène Wenger, Henry devient l’un des meilleurs attaquant du monde (quatre fois meilleur buteur du championnat anglais) et empile les titres (deux titres de champion, dont celui de 2004 où Arsenal termine invaincu, deux FA Cup et deux Charity Shield). Il est seulement tenu en échec en Europe, où il échoue en finale de la Coupe de l’UEFA en 2000, puis en finale de la Ligue des champions six ans plus tard.
Il quitte Arsenal en 2007 pour le FC Barcelone, avant de partir aux Etats-Unis. Il profite de la pause effectuée par la MLS à l’hiver 2012 pour revenir défendre les couleurs d’Arsenal le temps de quelques rencontres. En 377 rencontres avec les Gunners, il a marqué 228 buts. Une statue de bronze à son effigie est présente devant l’Emirates Stadium depuis 2011.
Aucun autre Français n’a réussi à se hisser sur la plus haute marche des buteurs d’un club étranger. Karim Benzema est le deuxième meilleur buteur de l’histoire du Real Madrid avec 349 buts, devant Raul (323) mais à près de cent unités de Cristiano Ronaldo (450). David Trezeguet (171 réalisations) est le quatrième meilleur buteur de l’histoire de la Juventus mais le meilleur réalisateur étranger du club (loin devant Michel Platini et ses 105 buts).
Quatre autres joueurs de l’équipe de France ont passé le cap des 100 réalisations avec un club étranger : Franck Ribéry avec le Bayern de Munich (124), Guillaume Hoareau avec les Young Boys de Berne (118), Bafétibis Gomis avec Al Hilal FC (116) et Olivier Giroud avec Arsenal (105).
Et en France ?
Forcément, les choses sont différentes sur le sol national où de nombreux Bleus trustent les places de meilleur buteur de l’histoire des clubs français. Le dernier en date est Kylian Mbappé, devenu le 4 mars 2023 le meilleur buteur de l’histoire du Paris Saint-Germain. Le capitaine des Bleus en est maintenant à 237 réalisations avec le Paris Saint-Germain. De façon peut-être étonnante, Jean-Pierre Papin, véritable légende vivante de l’Olympique de Marseille (182 buts), ne possède pas ce titre honorifique sous la tenue phocéenne (titre détenu par Gunnar Andersson avec 194 réalisations)
Listes des Bleus meilleurs buteurs de l’histoire d’un club français.
Club | Joueur | Buts |
---|---|---|
FC Rouen | Jean Nicolas | 329 |
Paris Saint Germain | Kylian Mbappé | 237 |
Olympique lyonnais | Fleury Di Nallo | 222 |
Saint-Etienne | Hervé Revelli | 211 |
Bordeaux | Alain Giresse | 181 |
Lille OSC | Jean Baratte | 174 |
Stade rennais | Jean Grumellon | 154 |
FC Nantes | Philippe Gondet | 146 |
Stade de Reims | Just Fontaine | 145 |
Amiens | Georges Taisne | >141 |
Bastia | Claude Papi | 134 |
Valenciennes | Serge Masnaghetti | 128 |
Toulouse FC | Robert Pintenat | 83 |
Montpellier | Laurent Blanc | 82 |
Guingamp | Stéphane Guivarc’h | 80 |
Brest | Gérard Buscher | 64 |
(selon les fiches des clubs sur wikipedia)