Nous sommes le 21 décembre de la plus belle année du foot français. L’été 1958 en Suède, les Bleus, qui ne s’appelaient pas encore comme ça, ont touché du doigt le très haut niveau mondial qu’ils auraient sans doute atteint sans Pelé et Garrincha. Leur meneur de jeu, Raymond Kopa, joue dans le plus grand club du monde, le Real Madrid, avec lequel il a gagné deux coupes d’Europe des clubs champions. Et pourtant, un peu comme Cristiano Ronaldo mais avec autrement plus d’élégance, il n’est pas heureux. La France lui manque, aussi bien son pays natal que son équipe nationale dont il est privé depuis deux ans (le Real ne l’a libéré que pour la coupe du monde).
Au micro de Robert Chapatte, il lance alors un appel vibrant aux clubs français. Même s’il précise qu’il est sous contrat avec le Real jusqu’en 1960, il souhaite rentrer au pays. Et n’en fera pas une question d’argent. Il a d’ailleurs refusé un pont d’or (20 millions de francs par an de l’époque, soit 200 000 nouveaux francs de 1960, 30 000 euros d’aujourd’hui). Trois clubs ont le standing pour l’accueillir : le RC Paris, Angers, et bien sûr le Stade de Reims. C’est avec ce dernier qu’il signera le dernier contrat de sa carrière où il jouera jusqu’en 1967.