La France conserve son triple onze

Publié le 12 novembre 2011 - Bruno Colombari

Le foot est un sport qui se joue à onze, et parfois le onzième jour du onzième mois de la onzième année du siècle. A part ça, un match bien tristounet (1-0) contre des Américains qui n’ont pas inventé l’eau tiède mais qui se sont bien défendus.

3 minutes de lecture

Le résultat était-il prévisible ?

Le résultat oui, la manière beaucoup moins. Délivrés de la pression de l’enjeu, les Bleus étaient censés, Blanc dixit, de produire du jeu et de se lâcher. Pendant la première mi-temps, ce fut tout le contraire. Battus physiquement, incapables de déborder deux lignes défensives compactes et disciplinées, les Bleus n’ont quasiment rien produit de bon. Ils auraient même pu concéder un pénalty à la 20e minute pour un ceinturage de Koscielny sur Altidore. Ce qui devient prévisible avec cette équipe, c’est son impuissance offensive, et le faible nombre d’occasions créées. Pas rassurant du tout en prévision de l’Euro.

L’équipe est-elle en progrès ?

Non. Alignée en 4-4-2 sans meneur de jeu et avec deux pointes (Gameiro et Benzema), l’équipe a été très vite coupée en deux à hauteur du milieu de terrain, avec deux récupérateurs positionnés beaucoup trop bas, à hauteur des défenseurs, et deux milieux offensifs jouant très haut et ne revenant pas beaucoup presser les adversaires. Il manquait clairement un relayeur comme Cabaye et surtout un meneur axial comme Nasri ou Martin (voire Gourcuff) pour distribuer le jeu vers l’avant. Les rentrées de Martin et Rémy ont amené du mieux à l’heure de jeu, juste après une série d’occasions franches côté français. Et pour une fois en amical, c’est la dernière demi-heure du match qui aura été la plus convainquante, le quatuor offensif Martin-Menez-Rémy-Giroud offrant une option intéressante.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Trés offensif sur son couloir droit, Mathieu Debuchy a beaucoup apporté en première mi-temps, en donnant des solutions de débordement et de centre. Il s’est plutôt bien entendu avec Menez. Dans son duel avec Réveillère pour la deuxième place à ce poste, il a incontestablement marqué des points, et il se rapproche de Sagna.

Jérémy Menez a été plutôt brouillon en première période, mais il a bien profité de la sortie de Ribéry pour s’installer côté gauche où il a proposé des choses intéressantes par ses accélérations et ses passes. L’une d’elle aurait même pu être décisive si Olivier Giroud avait cadré sa frappe. Il est probablement passé devant Valbuena et est en train de gagner sa place dans les 23.

Pourquoi Marvin Martin n’a-t-il pas été aligné d’entrée ? En une demi-heure, il a encore une fois démontré son importance dans le dispositif offensif. Auteur d’une passe décisive pour Rémy, et de corners bien frappés, il a dynamisé le jeu des Bleus qui en avait bien besoin. Il s’est toutefois montré moins bon dans le jeu défensif, où il a commis quelques erreurs.

Loïc Rémy a effectué une bonne rentrée et marqué un but où il a combiné puissance et précision. Il est meilleur associé à une pointe, comme Benzema ou éventuellement Giroud.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Philippe Mexès peut dormir tranquille : ce n’est certainement pas Koscielny qui le sortira de l’équipe. Personne n’est venu contester la place du Milanais pendant sa longue absence, ni Sakho, ni Kaboul, ni le joueur d’Arsenal. Ce dernier a commis beaucoup de fautes, dont une en première mi-temps aurait dû provoquer un pénalty, et une autre en deuxième période heureusement couverte par un hors-jeu.

Yann M’Vila n’est pas au mieux en ce moment. Placé à hauteur de ses défenseurs dans un match où les adversaires n’étaient pas menaçants, il a perdu beaucoup de ballons et a tenté des frappes n’importe comment.

On se demandait ce que faisait Alou Diarra sur le terrain au coup d’envoi, et visiblement lui aussi. Parfaitement inutile en première mi-temps, il s’est un peu repris par la suite mais sans proposer de solution vers l’avant en accumulant les fautes. Pendant combien de temps encore bénéficera-t-il de la complaisance du sélectionneur ?

L’entente de Benzema avec Gameiro et Ribéry a été quasi-nulle. Maladroit devant le but, facilement contré par les défenseurs américains, l’attaquant du Real s’est réveillé en début de deuxième mi-temps avec deux occasions très nettes en une minute. Son coup-franc tout en puissance aurait mérité mieux.

Quelles sont les attentes pour la prochaine rencontre ?

Rien de précis en terme de résultat, si ce n’est prolonger la belle série d’invincibilité et bien finir l’année 2011. En terme de jeu, les Bleus devront essayer de proposer quelque chose d’attrayant, comme par exemple face au Chili en août dernier, en retrouvant l’efficacité devant (17 buts marqués en 12 matches cette année, c’est bien peu) et maîtriser Eden Hazard derrière. Et travailler l’articulation entre le milieu et l’attaque, très faible actuellement.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Hommage à Pierre Cazal