Dans le grand huit jamaïcain

Publié le 8 juin 2014 - Bruno Colombari

Feu d’artifice offensif pour une équipe de France joueuse face à une Jamaïque de pacotille (8-0). Tout le monde s’est bien amusé, et plus personne ne parle du forfait de Franck Ribéry.

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Le résultat était-il prévisible ?

On pouvait se douter que la Jamaïque ne serait pas au niveau du Paraguay, et offrirait des opportunités de briller devant à bon compte. On n’a pas été déçu, même s’il est permis de se demander en quoi cet adversaire permet de préparer le match contre le Honduras. Le gardien Jacomeno Barrett, très Rasta Rocket, était un spectacle à lui tout seul. Le 8-0 final, score très rare, est presque anecdotique s’il n’avait permis aux attaquants (cinq buts) de faire le plein de confiance et de soigner leurs combinaisons avec Valbuena et Cabaye.

L’équipe est-elle en progrès ?

La faiblesse de l’adversaire, choisi de toute évidence pour accumuler de la confiance, ne permet pas d’évaluer sérieusement le niveau des Bleus, qui se situe sans doute entre les deux festivals offensifs contre la Norvège et la Jamaïque et le match mal maîtrisé et confus face au Paraguay. Quelques doutes subsistent quand même en défense : les incursions jamaïcaines en première période sont toutes venues du côté gauche de la défense, celui couvert (en principe) par Evra et Sakho. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les deux n’ont pas dégagé une confiance à toute épreuve. En revanche, devant, l’association Benzema-Giroud a bien fonctionné, même s’il lui a fallu une mi-temps pour trouver les bons réglages.

Quels ont été les joueurs en vue ?

Là aussi, face à une opposition aussi faible, mettre en avant les performances des uns ou des autres n’a pas beaucoup de sens. On notera la grande quantité d’occasions de but, le nombre important de frappes cadrées, la volonté de varier les attaques (même si Giroud a été au final assez peu trouvé de la tête) et le jeu court à l’entrée de la surface entre Valbuena, Matuidi et Benzema. Antoine Griezmann a trouvé moyen de marquer deux fois dans le dernier quart d’heure, et même si son premier but était facile, son deuxième étatise toute beauté. Si Deschamps s’oriente vers une attaque Benzema-Giroud, Griezmann postule incontestablement comme remplaçant idéal dans le dernier quart d’heure. En attendant mieux.

Quels ont été les joueurs en retrait ?

Mamadou Sakho ne semble pas dégager beaucoup de confiance sur les trois matches de préparation. Le défenseur de Liverpool semble emprunté, maladroit, hésitant parfois, ses gestes défensifs ne sont pas toujours assurés. Sur son côté gauche, Evra a bien combiné sur le deuxième but de Matuidi, mais il fait parfois peur par les trous béants qu’il laisse derrière lui. C’est probablement le point faible de l’équipe. Enfin, Moussa Sissoko, aligné à la place de Pogba, avait une belle occasion de briller en tant que titulaire. Il offre le dernier but du match à Griezmann, mais pour le reste, il n’a pas vraiment fait de différence dans le jeu.

Quelles attentes pour le prochain match ?

Si l’équipe qu’on a vu à Lille sera la même, à Pogba près, que celle qui sera alignée à Porto Alegre le 15 juin, alors il faut espérer qu’elle fera preuve de plus d’autorité et de lucidité dans ses vingt derniers mètres : en phase finale de coupe du monde, mieux vaut ne pas renouveler ce genre d’hésitations. Il faudra revoir dans un contexte plus difficile la paire Benzema-Giroud devant, encore que Deschamps dispose avec Griezmann, Rémy et Cabella de plusieurs variantes soit dès le coup d’envoi, soit plus vraisemblablement dans la dernière demi-heure. Mais si les promesses offensives des trois matches de préparation sont tenues au Brésil, le premier tour ne devrait pas poser de souci.

Mots-clés

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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