Impair et ne passe pas

Les deux précédentes années impaires, le bilan de Didier Deschamps est calamiteux : quatre matches, quatre défaites en 2013 (Uruguay 0-1, Brésil 0-3) et 2015 (Belgique 3-4, Albanie 0-1). Depuis vingt ans, seul Raymond Domenech a plutôt bien négocié cette période à mi-chemin entre deux phases finales, avec 4 victoires et 1 défaite entre 2005 et 2009. Laurent Blanc avait remporté deux amicaux en juin 2011 (Ukraine et Pologne) mais avait perdu deux points en Biélorussie.

Roger Lemerre était passé tout près de la catastrophe en juin 1999 avec une défaite à domicile contre la Russie (2-3) suivie d’une victoire au forceps contre Andorre (1-0) en qualifications pour l’Euro 2000. Et même Aimé Jacquet, dont le bilan est quasi parfait, avait souffert en juin 1997 au tournoi de France avec deux nuls face au Brésil et à l’Italie et une défaite contre l’Angleterre agrémentée d’une belle toile de Fabien Barthez.

Latino comment

Les sélections sud-américaines, Didier Deschamps ne peut plus les voir en peinture. Lui avoir collé un France-Paraguay en prélude aux deux matches prévus en juin n’est donc pas franchement un cadeau. Qu’on en juge : le 15 août 2012, le champion du monde inaugure sa fonction de sélectionneur au Havre contre l’Uruguay. 0-0. Dix mois plus tard, il clôture sa première saison par une tournée en Amérique du Sud. Mauvaise pioche : 0-1 le 5 juin à Montevideo contre l’Uruguay, et 0-3 le 9 à Porto Alegre face au Brésil.

Le 1er juin 2014 à Nice, les Bleus préparent la Coupe du monde en accueillant le Paraguay : 1-1. Le 25 du même mois, ils sont déjà qualifiés pour les huitièmes quand ils affrontent l’Equateur au Maracana : 0-0. Le 26 mars 2015, Deschamps veut sa revanche contre le Brésil à Saint-Denis. Encore raté (1-3). Bilan : Six matches, trois nuls, trois défaites. Le jour où la France sera invitée à la Copa America, il sera prudent de refuser poliment.

Tirez les premiers, messieurs les Anglais

Enfin, l’Angleterre ne réussit pas vraiment au sélectionneur. Avec les Bleus, il a croisé sa route cinq fois en huit ans entre 1992 et 2000. Bilan : deux défaites à Londres (février 1992, 0-2) et à Montpellier (juin 1997, 0-1), deux nuls à Malmö (juin 1992, 0-0) et à Saint-Denis (septembre 2000, 1-1 pour ses adieux à la sélection) et quand même une victoire de prestige à Wembley (février 1999, 2-0). Depuis qu’il est sélectionneur, il n’a rencontré les Three Lions qu’une fois en novembre 2015, pour une défaite (0-2 à Wembley) dans le contexte il est vrai très pesant des attentats du 13 novembre.

La Suède, bon client

Et si toutefois Deschamps ne parvient pas à relever ces défis, le plus important est de ne pas rater le match du 9 juin à Solna contre la Suède, le seul des trois en compétition (qualification pour la Coupe du monde 2018). Or, jamais une sélection suédoise n’a battu Deschamps, qu’il soit sur la pelouse ou en costard. Il a gagné deux fois en tant que joueur, en 1989 pour sa première titularisation (un bon souvenir, donc) et en 1993 en qualification pour la Coupe du monde. Et encore deux fois en tant que sélectionneur, en 2014 à Marseille et l’an dernier à Saint-Denis.