Quand les rayures se tiennent à carreau

Publié le 29 mars 2011 - Bruno Colombari

Match à rayures comme le maillot marin contre la Croatie (0-0) : une mi-temps blanche qui n’a servi à rien, une mi-temps bleue avec quelques éclairs, des cartons et pour finir une civière. Mais pas de but.

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Après chaque match de l’équipe de France, et avant de publier les tableaux de bord, une petite liste des enseignements à en tirer, en cinq questions.

Le résultat était-il prévisible ?

Disons qu’il n’est pas surprenant. Contre le Brésil et le Luxembourg, aux jeux pourtant forts dissemblables, les Bleus avaient affiché les mêmes lacunes offensives, se créant peu d’occasions et cadrant un nombre dérisoire de frappes. Le match contre la Croatie n’a fait que confirmer la tendance, sauf que pour la première fois depuis six mois, aucun but n’a été marqué, Laurent Blanc étrennant pour l’occasion le premier match nul de sa carrière de sélectionneur. A noter toutefois, ce qui est rare en amical, que les remplacements de seconde mi-temps ont amélioré le jeu sans toutefois faire basculer le résultat.

L’équipe est-elle en progrès ?

Non. La bonne dernière demi-heure, après la rentrée de Ribéry, ne peut effacer le reste de la partie avec un jeu collectif certes solide derrière, peu de participation des latéraux, mais surtout un manque flagrant de vitesse et de prise de risques au milieu et beaucoup de ballons perdus en phase offensive. Les coups de pied arrêtés ont été quelconques (des deux côtés d’ailleurs). Il manque toujours un relais du sélectionneur sur le terrain, personne n’ayant semble-t-il les capacités ou la clairvoyance pour réorganiser le jeu. De telles approximations ne devraient pas empêcher la qualification pour l’Euro, mais il n’y a pas grand chose à espérer de plus à l’heure actuelle.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Malgré une grosse bourde en fin de première période, Philippe Mexès a fait un match correct, essayant de soigner ses relances et commettant moins de fautes que d’habitude. A ses côtés, Adil Rami a sorti une grosse partie, aussi bien défensivement qu’offensivement, sa percée plein axe terminée par une très belle frappe sur le poteau et sa bicyclette en pleine surface dans le temps additionnel auraient même mérité mieux.

Hugo Lloris a eu quelques occasions de se mettre en évidence et il a fait le travail très proprement, ce qui a sans doute évité aux Bleus une défaite plutôt amère. Enfin, au mileu, Blaise Matuidi, sans être aussi brillant que Yann Mvila, a récupéré beaucoup de ballons et a réalisé quelques bonnes passes.

Franck Ribéry jouait gros ce soir, une contre-performance aurait pu l’éloigner une nouvelle fois du groupe. Entré côté gauche à la place du fantôme de Malouda, il a tout de suite amené de la vitesse et de l’audace dans le jeu, malgré quelques choix hasardeux. Il mérite d’être revu.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

Les dernières presatations de Florent Malouda avaient laissé sceptique. Celle-là, au moins, aura eu le mérite de confirmer que le Londonien est hors du coup. Pendant une heure, il a commis de vilaines fautes, subi quelques autres, mais pour le reste son apport aura été nul. La bonne rentrée de Ribéry à gauche pourrait bien signer la mise entre parenthèses de sa carrière internationale.

Le retour annoncé de Gonzalo Higuain au Real Madrid n’a visiblement pas fait de bien à Karim Benzema, qui est passé complètement au travers de ce match. Maladroit, pas inspiré, brouillon et pour finir touché à la cuisse, l’avant-centre des Bleus a gâché en deux rencontres tout le crédit qu’il avait gagné à l’automne. Heureusement pour lui, la concurrence à son poste n’est pas féroce.

Où est passé Samir Nasri ? Sur une trajectoire parallèle à celle de Benzema, visiblement. Comme contre le Luxembourg, il n’a jamais vraiment orienté le jeu, malgré la présence derrière lui de deux récupérateurs et l’absence de Yoann Gourcuff. Un peu mieux en fin de partie, mais c’était bien tard.

Quant à Gaël Clichy, il n’a pas profité de l’occasion offerte par la mise sur le banc de Patrice Evra. Pas rassurant défensivement, il ne s’est pas impliqué offensivement. Si Eric Abidal revient, la place de titulaire lui est garantie.

Enfin, spéciale dédicace à Loïc Rémy qui a trouvé moyen de gâcher une superbe occasion à quelques minutes de la fin, en un contre un avec le gardien, suite à un contrôle réussi et un autre complètement manqué.

Quelles sont les attentes pour la prochaine rencontre ?

Il faudra attendre maintenant 66 jours pour revoir les Bleus le 3 juin à Minsk contre la Biélorussie. Autant dire que face à l’équipe qui l’a battue à domicile en septembre, l’équipe de France peut s’attendre à devoir franchir plusieurs fortifications, avec des douves au milieu.

Ce match sera d’autant plus important si d’ici là on apprend que la Bosnie est suspendue de l’Euro. Auquel cas, la France perdrait trois points et n’en compterait plus qu’un d’avance sur la Biélorussie (au lieu de quatre actuellement). Autant dire qu’il serait alors préférable de l’emporter, en montrant de bien meilleures dispositions offensives qu’en cette triste fin de mars. Or, en phase qualificative, le mois de juin n’est pas favorable aux Bleus...

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal