Cet article fait partie de la série Dialogue avec Soccer Nostalgia
C’est lui qui a pris contact avec moi en premier, pour me proposer une série d’entretiens sur les années Michel Hidalgo, il y a bientôt deux ans. Il y a finalement eu 13 interviewes, puisque la série s’est prolongée sur les années Henri Michel. Shahan Petrossian, je le connaissais sans le savoir via sa chaîne YouTube sp1873 qui compte pas moins de 18 000 vidéos, un véritable trésor audiovisuel tellement utile pour vérifier une passe décisive, la couleur du maillot du gardien ou les changements de capitaine en cours de match. Par mail, nous avions déjà échangé sur son parcours qui rappelait un peu l’histoire de Mariane Satrapi (Persepolis) et qui m’avait donné envie d’en savoir plus. On s’était promis de faire une interview inversée, Est-Ouest, dans le sens Die (Drôme) - Los Angeles (Californie), une fois les séries historiques terminées. Le résultat est là.
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Les lecteurs de Chroniques bleues te connaissent via ton blog Soccer Nostalgia, les articles des collections de magazines de foot français que tu relaies sur Twitter et les deux séries d’interviewes sur les années Hidalgo et Michel. Mais ton parcours est vraiment spécial, entre trois continents, trois pays, trois cultures, et le foot comme fil conducteur. Partons du début : tu es né en 1973 en Iran, au sein d’une famille arménienne ? Quelle était ta nationalité alors ?
Shahan Petrossian : Bonjour Bruno, merci pour cette interview et pour nos collaborations sur l’Histoire de l’Equipe de France. Je suis né à Téhéran, en Iran, en 1973, en tant qu’Arménien de souche, faisant partie de la grande diaspora arménienne de cette région. En tant que citoyen iranien, nous étions culturellement arméniens avec notre propre langue, nos coutumes et nos écoles.
Comment as-tu appris le français ? Dans ta famille ou à l’école ?
Avant la révolution, à l’école primaire et jusqu’à 8-9 ans, nous allions dans une école française à Téhéran appelée Le Lycée Razi. Après, suite à la révolution, cela n’était plus possible, alors nous avons suivi des cours particuliers. Nous avions aussi de la famille en France et donc il y avait ces liens avec la langue/culture.
Tu avais six ans au moment de la Révolution islamique de 1979. Quels souvenirs en gardes-tu ? Qu’est-ce que ça a changé dans ton quotidien ?
En tant qu’enfant, on est quelque peu déconnecté et à l’abri des événements politiques/sociaux. Il est donc difficile de dire si ma vie quotidienne a été radicalement affectée. Cependant, on remarque certains changements et on entend les adultes autour de nous débattre de l’actualité. Un changement notable a été le simple fait de regarder la télévision. En guise de divertissement, nous regardions des films/dessins animés occidentaux et, du jour au lendemain, cela a disparu et a été remplacé par une programmation locale et/ou non occidentale à caractère politique.
Les films américains/européens étaient interdits, la location de vidéos était donc une activité clandestine et des hommes en valise avec des cassettes vidéo de films allaient de maison en maison pour louer les vidéos. On le remarque quand les femmes sont soudainement obligées de porter le voile, familial ou autre. De plus, à l’école, autrefois mixte, les garçons et les filles ont été soudainement séparés dans des zones différentes, divisées par un mur ou autres barrières.
Même étant enfants, nous étions conscients qu’il ne fallait pas dire certaines choses en public au risque d’avoir des ennuis. Naturellement, lorsque l’on vieillit, après avoir vécu des années en Occident, on réalise alors véritablement l’étendue des différences.
« Puis la Coupe du monde 1982 a eu lieu et cela a totalement changé ma vie »
Quel était ton lien avec le football dans ton enfance en Iran ?
Jusqu’à l’âge de neuf ans (1982), j’étais indifférent au football. C’était juste un jeu entre amis ou à l’école, mais je n’avais aucune notion de club ou de football international. Puis la Coupe du monde de 1982 a eu lieu et cela a totalement changé ma vie. Je dis à mes amis que le jeu est entré dans mon sang et ne m’a jamais quitté. Tu le sais bien puisque tu as écrit un livre sur cette Coupe du monde (avec ton collègue Richard Coudrais).
Imagine-moi comme un enfant de 9 ans découvrant au cours d’un été Zico, Socrates, Eder, Platini, Giresse, Tigana, Maradona, Passarella, Rummenigge, Breitner, Rossi, Tardelli, et ainsi de suite. Ce fut un été magique qui m’a ouvert un tout nouveau monde. A partir de ce moment, je suis devenu fan de Football. Avant cela, je ne connaissais absolument pas le football, mais j’ai commencé à y prêter davantage attention à la télévision.
J’ai découvert le football des clubs européens à la télévision et j’ai commencé à lire chaque semaine des magazines sportifs spécialisés locaux et à suivre intensivement les classements, scores, etc. À partir de 1983, j’étais un fan de football totalement immergé. Heureusement, je savais lire en français et cela m’a permis de lire Onze et Mondial (même s’ils étaient difficiles à trouver).
Pourquoi ta famille a-t-elle quitté l’Iran, en 1984 ?
La situation politique était toujours instable et, en plus l’Iran était au milieu d’une guerre avec l’Irak qui ne semblait pas se terminer. L’avenir semblait incertain et la stabilité de la vie en Occident était une bonne raison pour émigrer.
Raconte-nous l’année que tu as passée en France, juste après l’Euro, alors que tu avais 11 ans. As-tu eu l’occasion de voir jouer les Bleus au Parc ? Suivais-tu un club en particulier ?
J’étais un passionné de football lorsque nous sommes arrivés en France en 1984, quelques mois seulement après l’Euro. Nous avions de la famille en France avec qui nous sommes restés pendant ce qui était censé être une année transitoire avant d’émigrer à nouveau vers une autre destination, les États-Unis. J’ai été scolarisé (année scolaire 1984/85) en sixième dans une école à Arpajon (à environ 30 km au sud de Paris). Je me souviens encore du nom de l’école, Lycée Jean-Moulin (j’imagine qu’il doit y avoir beaucoup d’écoles en France qui portent son nom). J’avais déjà un certain niveau de français, ce qui était utile mais bien sûr, c’est quand même difficile au début.
« J’ai découvert le monde des albums d’autocollants Panini »
En ce qui concerne le football, je connaissais déjà de l’Iran les magazines comme Onze et Mondial, et j’y avais désormais un accès plus facile, mais c’est à mon arrivée en France que j’ai découvert le magnifique hebdomadaire France Football. C’était véritablement, comme on l’appelle, « la bible du football ». Je n’avais jamais vu une telle couverture médiatique du football.
C’était l’époque de Platini et de Maradona et l’apogée du Calcio italien. Dans le football français, c’était le Bordeaux de Giresse et Tigana à son apogée, aux côtés du Nantes de Halilhodzic, le Monaco de Bellone et Amoros, le PSG de Susicn Fernandez et... Saint-Etienne en Deuxième Division.
J’ai pu suivre de plus près la Première Division française dans la presse écrite et à la télévision. J’ai également découvert le monde des albums d’autocollants Panini. Ma
mère était parfois furieuse parce qu’elle avait l’impression que c’était comme jouer au jeux d’argent.
A la télévision, j’ai découvert la superbe émission de Thierry Roland Télé-Foot et occasionnellement Multi-Foot les jours de match. Je me souviens aussi d’avoir regardé le samedi Michel Platini animer une émission avec Bernard Père (Numéro 10), où ils discutaient et montraient les moments forts des meilleurs championnats d’Europe.
Non malheureusement je n’ai pas eu l’occasion de regarder du football en direct cette année-là mais j’ai largement compensé avec les matchs à la télévision et la lecture régulière de Onze, Mondial et de France Football.
Pourquoi avez-vous quitté la France pour les Etats-Unis en 1985 ?
Le projet était de nous installer définitivement ailleurs et mes parents avaient choisi les États-Unis pour une multitude de raisons.
Quand tu arrives dans le New Jersey, il faut que tu apprennes l’anglais. Combien de langues parles-tu ?
Je parle arménien, ainsi que le farsi, le français et l’anglais. A mon arrivée aux Etats-Unis, j’avais un niveau d’anglais rudimentaire après mon année en France et le cours d’anglais que nous avions à l’école. Naturellement, cela n’était clairement pas suffisant et j’ai eu du mal au début avant d’apprendre la langue.
Là-bas, quel lien gardes-tu avec le football ?
La première année a été très difficile car j’étais complètement coupé de toute actualité footballistique. Nous sommes en 1985 et un monde avant Internet. Je n’ai pu avoir de nouvelles du football qu’après la découverte du magazine Soccer America. J’ai eu la chance de tomber sur ce magazine dans un centre commercial et de m’y abonner. Il faut se rappeler qu’à cette époque aux États-Unis, le football était inexistant dans la presse écrite ou à la télévision (à l’exception de quelques chaînes en langue espagnole sur le câble).
J’ai réalisé l’importance de ce magazine avec l’âge. Ce magazine m’a tenu informé des matches de football mondial et de championnat en Europe au cours de ces premières années dans un nouveau pays.
France squad, August 14, 1991, Poland 1-France 5, Onze-Mondial, Issue 32, September 1991 @ma2thieud @bruno_colombari @OldSchoolPanini @LesLiberos @ASSEmemories @chroniquebleue @worldcupspirits @culturefootball @cahiersdufoot @GirondinsR @richardcoudrais pic.twitter.com/SZ09XUR4lw
— shahan petrossian (@sp1873) October 28, 2023
Quelles études fais-tu aux Etats-Unis ?
J’ai étudié le génie civil à l’université, toujours dans le New Jersey, et j’ai obtenu mon diplôme en 1995.
Nouveau déménagement en 1995, tu as 22 ans et tu te retrouves sur la côte Ouest, près de Los Angeles. Pourquoi la Californie ?
La plupart de ma famille et de mes proches s’y étaient installés, ainsi que la plupart de la communauté et de la diaspora arméniennes. Dans le New Jersey pendant une décennie, j’ai été complètement coupé de mon monde, de ma langue et de ma culture. Il était logique de m’y installer et de commencer une nouvelle vie.
La Coupe du monde 1986 au Mexique a-t-elle été très suivie par less différentes communautés de Los Angeles, notamment les Hispaniques avec l’Espagne, l’Argentine, le Mexique ?
Je ne sais pas s’il existe de grandes communautés espagnoles et argentines en Amérique, mais il est certain qu’une importante communauté mexicaine a suivi la Coupe du monde de 1986. En fait, la couverture télévisée de la chaîne de langue espagnole (SIN, rebaptisée plus tard Univision) était la seule source pour de nombreuses personnes dans le pays.
Avant la Coupe du Monde, le Mexique a également disputé de nombreux matchs amicaux « à domicile » à Los Angeles, car il y avait une importante communauté mexicaine là-bas. La plus grande communauté latine des États-Unis a été l’une des plus grandes sources de soutien à ce sport dans le pays.
A quel moment crées-tu Soccernostalgia, et quel était ton projet avec ce blog ? Faire connaître le football européen aux Américains ?
J’ai lancé le blog Soccernostalgia en 2011. Un de mes amis m’a parlé de son blog sur la musique et cela m’a donné l’idée de créer mon propre blog sur le football. Je crois que j’avais juste besoin d’un exutoire pour ma passion et un blog était le véhicule idéal pour y parvenir. Au début, je parlais simplement de matchs internationaux individuels, puis après quelques mois, j’ai développé de nouvelles idées et j’ai commencé à ajouter de nouvelles sections et sujets liés à l’histoire du football. Le blog a pris sa propre vie et a évolué au fil des années.
« J’ai mis en ligne plus de 18000 vidéos sur YouTube et 2000 sur Dailymotion »
Vers 2019, j’ai commencé à collaborer (initialement dans le cadre d’entretiens écrits) avec un passionné d’histoire du football anglais et blogueur, M. Paul Whittle du blog The 1888 Letter. Nous avons lancé un podcast (Soccernostalgia Talk Podcast) en 2020, interviewant des invités sur de nombreux sujets sur l’histoire du football. À ce stade, je continue de rédiger des articles de blog ainsi que des podcasts et également des interviews écrites avec des invités comme toi.
À peu près en même temps que mon blog (2011), j’ai commencé à travailler sur ma chaîne YouTube nommée sp1873. J’avais une grande collection de DVD de matchs de football ainsi que des enregistrements de moments forts de la télévision pendant des décennies. J’ai commencé à télécharger ces moments forts des matchs de football sur ma chaîne. J’ai mis en ligne plus de 18000 vidéos sur YouTube (plus 2000 ou plus sur Dailymotion).
Aujourd’hui, j’utilise ma chaîne YouTube pour mettre en ligne mes podcasts. Grâce au blog/podcast et à la chaîne YouTube, j’ai été approché et établi des contacts avec de nombreux fans de football partageant les mêmes idées et l’expérience a été bouleversante. J’ai également créé un certain nombre de pages Facebook d’accompagnement, ainsi que ma page Twitter sp1873. Je mets régulièrement en ligne des articles et des photos sur ces pages, en complément de l’activité Blog/Podcast.
This cartoon shows France Manager Michel Hidalgo with France’s new discovery Jean-Marc Ferreri. It shows Hidalgo driving a Ferreri (Ferrari)., France Football, Issue 1905, October 12, 1982 @ma2thieud @bruno_colombari pic.twitter.com/0b3GRiwCpT
— shahan petrossian (@sp1873) October 28, 2023
« J’ai une grande collection de magazines de football, plusieurs milliers »
Tu dois avoir une énorme collection de magazines chez toi. Malgré la quasi-disparition de France Football, continues-tu à la compléter ?
J’ai beaucoup de vieux livres/magazines des cinq dernières décennies qui dépassent les milliers. J’ai une grande collection de magazines de football, car j’ai commencé à les collectionner dès mon plus jeune âge. Au fil des décennies, j’ai également commencé à obtenir sur Ebay des numéros plus anciens de magazines que j’avais manqués auparavant. Mes préférences vont à France Football, World Soccer, Onze, Mondial (éventuellement fusionné avec Onze-Mondial), mais aussi d’autres comme Guerin Sportivo, El Grafico, Shoot, Match, Don Balon, Goal, Four Four Two, etc.
Je connais également des confrères collectionneurs, avec qui je fait des échanges et qui m’ont gracieusement fourni des magazines scannés au fil des années. En ce qui concerne France Football, j’essaie continuellement de collectionner les anciens numéros de ce merveilleux magazine. Cela m’attriste que ce magazine soit devenu un magazine mensuel et ne couvre plus le jeu comme j’en avais l’habitude pendant tant de décennies. (Je pourrais en dire autant de l’évolution d’Onze-Mondial).
En général, le format de la plupart des magazines de football actuels a décliné. Je me souviens d’une époque où la plupart des fans de football comme moi se précipitaient dans les kiosques à journaux pour se procurer le dernier numéro d’un magazine de football, ce n’est plus le cas. L’augmentation de la couverture en ligne au cours des deux dernières décennies et d’autres facteurs sont peut-être responsables de ce déclin. Mais je peux toujours apprécier la lecture d’un numéro plus ancien d’un magazine et me souvenir de l’enthousiasme que j’ai ressenti en lisant ce numéro spécifique.
Quelle place garde pour toi le football français en général et l’équipe de France en particulier ?
J’ai suivi l’évolution de l’équipe depuis que je suis devenu fan de football depuis la Coupe du monde 1982. Cet intérêt n’a fait qu’augmenter au cours des années et décennies suivantes avec la lecture d’Onze, Mondial, France Football (apprendre le français à un si jeune âge était essentiel).
J’ai eu la chance d’être fan de football à une époque ascendante pour l’équipe nationale, lorsque Platini était à son apogée. J’ai également essayé d’en apprendre davantage sur l’histoire de l’équipe nationale au fil des années en lisant des livres.
Je continue de lire et de suivre régulièrement l’actualité du football français actuel, même si je suis nostalgique du bon vieux temps où j’étais un nouveau fan.
Comment as-tu vécu les victoires en Coupe du monde en 1998 et 2018 ?
En 1998, j’étais célibataire et j’avais 25 ans à l’époque à Los Angeles. Je suivais le football d’autant plus intensément que les années n’avaient fait qu’accroître mon intérêt pour tous les événements sur et en dehors du terrain. J’ai suivi l’évolution de l’équipe en lisant régulièrement Onze-Mondial et France Football.
France Football a fait un excellent travail pour tenir ses lecteurs informés des progrès de l’équipe nationale au cours des quelques années précédant la Coupe du monde. J’ai regardé de nombreux matchs à la télévision et observé les progrès de l’équipe. Avant la Coupe du monde, il n’était pas évident que la France devienne championne, mais Aimé Jacquet a dû convaincre ses joueurs.
Vingt ans plus tard, en 2018, le contexte était évidemment différent. J’avais 45 ans, marié et père de deux enfants. J’avais désormais mon blog et, chaque jour de cette Coupe du monde, je téléchargeais des actualités et des programmes de matchs. J’ai réussi à regarder de nombreux matchs à la télévision et à lire tous les magazines imprimés disponibles. J’ai été plus surpris de ce triomphe qu’en 1998, car la France n’était pas considérée comme un vainqueur potentiel si je me souviens bien. Tout comme Jacquet, Deschamps a su constituer une unité solide en s’adjoignant les talents exceptionnels du jeune Mbappé.
« Je suis ravi de voir Thierry Henry à la tête des moins de 21 ans »
Que penses-tu du niveau de l’équipe actuelle ? Peut-elle gagner la prochaine Coupe du monde ? Iras-tu la voir jouer ?
La France a un entraîneur expérimenté comme Deschamps qui a tout vu et tout fait dans le jeu. Je crois qu’il a plus dirigé l’équipe nationale qu’il n’a joué pour l’équipe.
La France a le potentiel pour remporter l’Euro avec Mbappé et Griezmann toujours dans le cadre. Il y a des joueurs comme Giroud, qui seront peut-être un peu vieux à ce moment-là, mais il y a toujours des jeunes joueurs prêts. Je suis ravi de voir Thierry Henry à la tête des moins de 21 ans et peut-être qu’un certain nombre de ces joueurs franchiront le pas vers le niveau supérieur.
Il est impossible de prédire si Deschamps sera toujours aux commandes d’ici 2026. Néanmoins, la France devrait encore avoir une colonne vertébrale intacte. Naturellement, si l’occasion se présente, j’aimerais voir l’équipe participer à la Coupe du monde 2026 aux États-Unis.
J’en profite pour te remercier encore d’avoir accepté d’être interviewé cette année sur l’histoire de l’équipe de France de Michel Hidalgo ainsi que des années Henri Michel.
Ces discussions/interviews m’ont rappelé de nombreux souvenirs de mes premières années de fan de football et je ne t’en remercierai jamais assez.