Stormy weather

Publié le 16 juin 2012 - Bruno Colombari

JPEG - 6.2 kioInspirés par un orage apocalyptique qui a rincé les ambitions ukrainiennes, les Bleus ont bien négocié leur deuxième match de l’Euro (2-0). Le troisième pourrait servir à affiner les réglages et à faire tourner l’équipe.

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Le résultat était-il prévisible ?

En battant la Suède d’entrée, l’Ukraine a surpris son monde après des matches de préparation inquiétants. Face à la France, avec l’appui d’un public très chaud et emmenée par un Chevtchenko en grande forme, elle avait soudain de l’ambition, et pourquoi pas, après tout ? L’équipe de France, frustrée par un nul petit bras, avait certainement les moyens de faire mieux, et elle l’a fait. Curieusement, d’ailleurs, l’interruption d’une heure à cause de l’orage lui aura été profitable, alors que les Ukrainiens sont revenus sur la pelouse comme chloroformés, à l’image de leur public. Du coup, ce match qui semblait potentiellement compliqué s’est révélé relativement facile, même s’il aura fallu attendre le début de la deuxième mi-temps pour qu’il se débloque vraiment. Mais à 0-2, jamais l’Ukraine n’a semblé en mesure de revenir.

L’équipe est-elle en progrès ?

C’est indéniable. La route est encore longue vers une maîtrise plus complète du jeu et des péripéties d’un grand match, mais la domination française dans tous les secteurs est rassurante et témoigne d’une prise de confiance grandissante au fil des matches. La peur de mal faire et l’inhibition constatée face à l’Angleterre ont disparu au sein d’un collectif mieux équilibré et plus dynamique en l’absence des anciens que sont Evra et Malouda. Il reste évidemment des choses à améliorer, comme en défense et dans le repli sur les phases de contre adverse où l’équipe a été plusieurs fois coupée en deux, notamment avant l’ouverture du score. Reste à savoir si ces progrès pourront être réalisés au cours de l’Euro : une phase finale peut sublimer un collectif, mais se prête assez mal à l’acquisition d’automatismes, surtout derrière.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Plus encore que face à l’Angleterre, c’est toute l’équipe qui a fait une grosse performance et qu’il faut saluer. On relèvera quand même la prestation de trois joueurs qui sortent du lot : Yohan Cabaye, toujours très régulier mais qui a en plus apporté beaucoup dans les phases offensives, et pas seulement sur son but où il se retrouve en position d’avant-centre. Sa frappe limpide et rectiligne sur le poteau de Pyatov à la 65e est la démonstration de ses qualités de tireur qu’on n’avait pas vues chez un relayeur depuis très longtemps, probablement depuis Luis Fernandez. A ses côtés, Franck Ribéry est dans une forme munichoise, même si on peut lui reprocher d’avoir un peu ralenti le jeu dans la dernière demi-heure.

Enfin, Gaël Clichy n’a pas manqué l’occasion qui lui était donnée de prouver qu’il est en bien meilleure forme qu’Evra, aussi bien derrière que devant. La logique voudrait qu’il conserve sa place jusqu’à la fin du tournoi. On n’oubliera pas de citer aussi Hugo Lloris qui a sauvé la mise à la 35e devant Chevtchenko que Rami avait laissé partir. Quant à Karim Benzema, très déçu au moment de sa sortie, il n’a certes pas marqué, mais il a donné deux balles de but et a fait preuve de beaucoup d’activité devant, même si ses décrochages, encore une fois, laissait la surface adverse bien dégarnie.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

La défense a été encore une fois mise en difficulté par manque de lucidité, en témoigne les passes en retrait dangereuses de Mexès vers Lloris et des interventions haserdeuses d’Adil Rami, dont une dans la surface sur Chevtchenko qui aurait pu coûter très cher. Devant, Jérémy Ménez a alterné le bon et le moins bon, en se créant plusieurs occasions franches dont une victorieuse mais en gâchant plusieurs ballons intéressants, et en faisant un peu n’importe quoi (ou rien du tout) quand il fallait défendre. Rentré à un quart d’heure de la fin à la place de Benzema, Olivier Giroud n’a rien eu à se mettre sous la dent. Dommage pour lui, tant les occasions de se montrer lui sont comptées avec parcimonie.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

La Suède étant éliminée, l’horizon se dégage pour les Bleus qui n’ont besoin que d’un nul pour se qualifier, et qui pourraient même passer avec une défaite en fonction du résultat d’Angleterre-Ukraine. Le plus simple est cependant de continuer sur cette belle dynamique en jouant la victoire, peut-être en faisant encore tourner l’effectif pour ménager quelques cadres. Koscielny, M’Vila, Valbuena, Ben Arfa et Giroud pourraient avoir du temps de jeu, peut-être pas tous dès le coup d’envoi. Finir premiers de leur groupe devrait éviter aux Bleus de jouer l’Espagne dès les quarts de finale au profit de la Croatie, voire de l’Italie.

Revoir le match en intégralité

Le match est visible sur le site M6 replay

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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Hommage à Pierre Cazal