Mathieu Debuchy, la relève à droite
Le 864e joueur de l’histoire de l’équipe de France est un arrière droit. Et alors ? Et alors, l’événement est suffisamment rare pour être relevé. C’est bien simple, pour trouver trace d’un débutant à ce poste chez les Bleus, il faut remonter trois ans en arrière, avec Rod Fanni contre la Tunisie le 14 octobre 2008. Entre Fanni et Debuchy, 32 nouveaux ont été appelés chez les Bleus, mais Sagna et Réveillère ont monopolisé le poste (hormis cinq titularisations de Rod Fanni, la dernière en 2010 contre la Norvège), sans d’ailleurs convaincre. Le Lillois avait une bonne carte à jouer.
Et un, et deux, et trois, enfin !
Ce 3-0 contre l’Albanie est la première victoire par trois buts d’écart en compétition depuis le 10 octobre 2009 (France-Chypre, 5-0) et la première fois que les Bleus marquent trois buts en compétition depuis le France-Autriche quatre jours plus tard (3-1), soit treize matches à zéro, un ou deux buts marqués. Cette aridité offensive (à peine interrompue par le 4-1 en Ukraine en juin dernier, mais c’était en amical) est chronique depuis 2006. En effet, avant le France-Chypre de 2009, les Bleus avaient également enchaîné treize matches (décidément) à moins de trois buts étalés sur deux ans.
Anthony Réveillère, la parole est à la défense
En clôturant le score vendredi soir d’un tir subtil du gauche au premier poteau, Anthony Réveillère est devenu le 311e buteur de l’équipe de France. Un arrière latéral qui marque, ce n’était pas arrivé depuis Gallas en août 2005 contre la Côte d’Ivoire (Boumong et Thuram jouaient dans l’axe, Sagnol à droite). Hormis les gardiens de but, les arrières latéraux ne marquent presque jamais en Bleu : Thuram et Lizarazu, qui comptent 239 sélections à eux deux, n’ont inscrit que deux buts chacun. C’est déjà mieux que leurs prédécesseurs, Bossis et Amoros, qui en totalisent deux pour 158 sélections cumulées. Et c’est beaucoup mieux que leurs successeurs, Abidal et Sagnol, qui n’en ont marqué aucun en 116 matches joués (mais Abidal peut encore se rattraper).
Si on regarde maintenant les buts inscrits par les défenseurs en général, sur 1279 en tout, on arrive à peine à 84, dont près de 20% sont le fait du seul Laurent Blanc. Lequel a commencé sa carrière internationale au milieu de terrain, mais a inscrit 14 de ses 16 buts alors qu’il jouait en défense centrale. Après lui vient William Gallas (5), Franck Lebœuf et Marius Trésor (4). On peut imaginer que Mexès et Rami ont les moyens de faire aussi bien, voire mieux.
Quatorzième match sans défaite
Comme on pouvait s’y attendre, la série continue. C’est désormais la septième de l’histoire des Bleus, tout près de la sixième (15 matches en 1983-1985, dont 12 victoires consécutives et 3 nuls), voire de la cinquième (17 matches dont 8 victoires et 9 nuls en 2004-2005).
Sélections et buteurs
Florent Malouda est plus que jamais le vétéran de l’équipe. Il pourra égaler le nombre de sélections de Platini (72) contre la Bosnie et pourrait atteindre les 80 à l’Euro, en juin prochain. En l’absence d’Eric Abidal, il est suivi (de loin) par l’éternel revenant Djibril Cissé qui talonne désormais Bernard Bosquier et peut entrer dans le top 50 mardi prochain. A noter que huit joueurs sur quatorze face à l’Albanie comptaient moins de quinze sélections.
Côté buteurs, l’absence de Karim Benzema a profité à Florent Malouda (septième but) et à Loïc Rémy (troisième), ainsi qu’à Anthony Réveillère. Gomis et Martin se talonnent au classement, de même que M’Vila et Réveillère, avec le même nombre de matches et de buts.
Les adversaires de Laurent Blanc, joueur et sélectionneur
Tout au long de ses onze ans et demi de carrière internationale (1989-2000), Laurent Blanc a joué 97 rencontres contre 47 adversaires (Suède 6 fois, Espagne et Angleterre 5). Depuis qu’il est sélectionneur, il a dirigé 16 matches et affronté 12 sélections étrangères différentes. Inévitablement, il a ainsi retrouvé depuis le banc des équipes qu’il a croisées sur la pelouse. C’est ainsi le cas de la Croatie, de l’Angleterre, du Brésil, de la Norvège, de la Pologne, de l’Ukraine, de la Roumanie et de l’Albanie.
Face au Brésil et à l’Ukraine, il a fait mieux comme sélectionneur que comme joueur, puisqu’il a gagné sur le banc et pas sur le terrain. La Norvège est un peu sa bête noire, avec trois nuls quand il était joueur (dont un but marqué lors du 3-3 à Marseille en février 1998) et une défaite pour ses débuts de sélectionneur. Face à la Roumanie, il a obtenu une victoire et un nul comme joueur, et la même chose comme sélectionneur. Enfin, il a battu deux fois l’Albanie sur le terrain, comme sur le banc.