Pénalties, coups francs : le retour des CPA ?
Les coups de pieds arrêtés, dans le football moderne aux défenses encombrées, sont souvent l’arme fatale pour débloquer un match. Si les Bleus sont historiquement peu doués pour les corners, ils avaient fait avec Michel Platini (et dans une moindre mesure Zinedine Zidane) une arme fatale des coups francs directs, et leur propension à entrer balle au pied dans la surface leur donnait souvent l’occasion de marquer sur pénalty.
Cette époque-là est révolue. Avant le but de Nasri mardi soir, le dernier pénalty transformé par les Bleus remontait au 14 octobre 2009 (France-Autriche, 3-1, but de Henry). Quant au dernier coup franc direct transformé, il est l’œuvre de l’actuel milieu bastiais Jérôme Rothen. C’était le 13 octobre 2007 à Thorshavn (Féroé-France, 0-6). Depuis (soit cinquante matches tout rond) plus rien, même si Martin et Nasri ont ajusté la mire contre la Bosnie, laissant espérer des jours meilleurs.
Classement des joueurs
Pas de grands changements à noter depuis le précédent classement, hormis le fait que Michel Platini recule d’une place aux sélections, désormais devancé par Florent Malouda. Derrière, Eric Abidal talonne le trio Sagnol-Jonquet-Michel. Huit joueurs alignés contre la Bosnie comptaient moins de 15 sélections au coup d’envoi. Rayon buteurs, Samir Nasri a enfin retrouvé le chemin des filets qu’il avait perdu depuis octobre 2007.
Une série qui s’essouffle
Nous voilà donc à quinze matches sans défaite. C’est bien, mais les victoires se raréfient : sept sur sept entre septembre 2010 et mars 2011, quatre sur neuf depuis. Sur le début de la saison en cours, les Bleus n’ont en effet battu que l’Albanie. La qualification pour l’Euro en poche leur enlèvera-t-elle cette pression qui a semblé les tétaniser à Bucarest et à Saint-Denis ?
Blanc-Susic, 22 ans plus tard
Le Bosnien et le Français, qui se sont retrouvés l’an dernier à Sarajevo pour le match aller, s’étaient déjà croisés une fois en sélection pendant leur carrière de joueur. C’était le 29 avril 1989 pour un France-Yougoslavie au Parc (0-0). Devant son public du Parc des Princes (où il joue depuis 1982), Safet Susic (et ses amis Hadzibegic et Bazdarevic) avait fait des misères à une équipe de France en grande difficulté, à tel point que le 0-0 final était plutôt flatteur, même s’il rendait très improbable la qualification des Bleus pour le Mondiale italien (après deux défaites en Yougoslavie et en Ecosse, un nul à Chypre et une victoire contre la Norvège).
A l’époque, Michel Platini était un tout jeune sélectionneur de 33 ans et Laurent Blanc (23 ans) évoluait en milieu de terrain pour sa troisième sélection, dans un schéma tactique qui allait s’avérer particulièrement tortueux : un 4-4-2 avec deux récupérateurs (Durand et Sauzée), deux milieux offensifs excentrés (Blanc à droite et Perez à gauche) et deux attaquants de pointe (Paille et Xuereb).
A la mi-temps, Durand sort, Cocard entre en milieu droit et Blanc glisse en récupérateur. Et à la 76e minute, Xuereb sort, et c’est le jeune Didier Deschamps, 21 ans, qui entre pour sa première sélection. Blanc passe alors avant-centre. Heureusement que Joël Bats ne s’est pas blessé en fin de rencontre, sinon à coup sûr le futur sélectionneur terminait dans les buts avec les gants...
Le dernier match qualificatif, couperet ou pas ?
Quatre cas se produisent lors du dernier match des tours qualificatifs :
– la qualification est déjà acquise avant le dernier match. C’est arrivé cinq fois seulement depuis l’après-guerre en 25 campagnes qualificatives. Dont trois fois dans les vingt dernières années.
– le cas le plus fréquent : les Bleus se qualifient lors du dernier match. On se souvient bien évidemment des deux grands classiques du genre, le France-Bulgarie 1977 et le France-Yougoslavie 1985. Depuis le titre de champion du monde de 1998, l’équipe de France y a eu recours quatre fois, dont les deux dernières extrêmement limite (en 2009 et 2011). Mais, avec sept qualifications consécutives (auxquelles il faut ajouter les deux automatiques en tant que pays organisateur en 1998 et de champion sortant en 2002), on ne va pas faire la fine bouche.
Les dix éliminations entre 1949 et 1993 se décomposent en deux parties :
– cinq fois, les Bleus ont été sortis lors du dernier match, dont trois fois contre la Bulgarie. Les deux premiers cas, en 1949 et 1961, ont eu lieu sous la forme d’un match d’appui servant à départager deux équipes ayant le même nombre de points (la différence de buts n’étant pas prise en compte).
– et cinq fois, le dernier match n’a servi à rien car l’élimination était déjà consommée. Ces cinq épisodes noirs sont concentrés en vingt ans, avec une mention particulière aux années sinistres de l’après-Platini, en 1987 et 1989 (lequel Platini était alors sélectionneur dans le second cas).