Un premier set dans la poche

Publié le 11 octobre 2013 - Bruno Colombari

Faciles vainqueurs d’une Australie la tête en bas (6-0), les Bleus se sont faits plaisir au Parc, avec notamment un festival de Franck Ribéry, impliqué dans tous les buts. Et un très bon Olivier Giroud, bénéficiaire d’un jeu collectif retrouvé.

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Le résultat était-il prévisible ?

Non, bien sûr. Les trois précédents France-Australie avaient tous été compliqués, avec deux buts marqués en trois rencontres. Rien ne laissait penser que celui-ci allait voir ouvrir les vannes. Ce déluge de buts ne serait qu’anecdotique s’il n’avait pas été accompagné, pendant près d’une heure, d’un jeu collectif que l’on croyait perdu à tout jamais. Mais il faut reconnaître que cette Australie-là était d’une faiblesse confondante. En barrages en novembre, ce ne sera sûrement pas la même histoire.

L’équipe est-elle en progrès ?

Après la première mi-temps cauchemardesque de Gomel, où les Bleus avaient sans doute touché le fond, la deuxième période avait marqué, sinon un saut qualitatif, tout au moins une efficacité retrouvée avec quatre buts marqués en moins de vingt minutes. Il en aura fallu à peine plus, en première mi-temps, pour en mettre quatre autres. Mais le jeu déployé, simple, rapide, tourné vers l’avant, altruiste et toujours en première intention et à deux, voire une touche de balle a fait toute la différence. Vendredi soir, ça aura en tout cas suffit pour faire du petit bois d’une équipe australienne complètement dépassée. Avant de crier au génie retrouvé, on attendra quand même confirmation de ce renouveau, contre la Finlande d’abord, qui prend relativement peu de buts, et bien sûr en barrages.

Quels joueurs sortent de ce match renforcés ?

Les titulaires contre l’Australie ont à coup sûr marqué des points importants dans la perspective des matches couperet de novembre. Si Franck Ribéry a été incontestablement l’homme du match (buteur sur le pénalty accordé certes à tort, passeur décisif sur les deuxième, quatrième et sixième but, impliqué dans le troisième et le cinquième), Samir Nasri a sorti une première mi-temps remarquable, où il a démontré que quand il voulait, il pouvait être un très bon meneur de jeu. Dans son duel à distance avec Benzema, Olivier Giroud a lui aussi frappé fort avec un doublé de très jolie facture et une présence forte dans la surface.

Au milieu, Yohan Cabaye a fait une belle rentrée dans la lignée de ses prestations de 2012. Paul Pogba confirme qu’il est désormais un titulaire potentiel, ce qui ne fait pas l’affaire de Matuidi qui l’a remplacé.

Derrière, Patrice Evra a enfin fait un bon match, il est vrai sans opposition sérieuse dans son couloir. Il s’est même permis un petit coup de frime assez prétentieux à la 49e, une sorte de double contact avec rebond. Raphaël Varane, même un peu court physiquement, a rendu à Deschamps la confiance qu’il lui a accordé. Son calme et sa justesse technique sont impressionnants.

Quels joueurs sortent de ce match affaiblis ?

On en citera quatre, même si sur un match pareil, sans enjeu, contre un adversaire inexistant et avec un score large, personne ne peut décemment être montré du doigt. Même s’il a enfin marqué un but en coupant un centre tendu de Ribéry, Karim Benzema est loin d’avoir remonté le retard qu’il a accumulé sur Giroud. Après son but, il a recommencé à tergiverser, gâchant plusieurs occasions nettes soit directement (80e) soit indirectement (centre manqué à la 87e). Il a semblé manquer de lucidité sur des ballons pourtant faciles.

A ses côtés en seconde période, Loïc Rémy a laissé passer une bonne occasion de reléguer Payet aux oubliettes. Le joueur de Newcastle, très discret en première mi-temps (hormis sur le duel qui a entraîné le pénalty), a tout raté ensuite, dans une imitation très convaincante de Benzema version chat noir. Son plat du pied complètement déchiré (70e) et son manque de clairvoyance sur un cafouillage monstrueux (77e) ainsi qu’un placement défaillant sur quelques contres ne plaident pas en sa faveur.

Enfin, Mathieu Debuchy a certes marqué un joli but dès la reprise, mais sa première mi-temps a été bien terne, alors que le côté droit était déserté par les Bleus. Lui aussi avait beaucoup à gagner en l’absence de Sagna, qui semble avoir les faveurs de Deschamps. Il n’en a pas profité.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Maintenir une qualité de jeu équivalente contre la Finlande, dont on peut douter qu’elle sera aussi complaisante que la défense australienne. Il n’y aura sans doute pas un nouveau carton, mais une victoire avec des occasions et la manière redonnerait de la confiance et de l’oxygène avant les vraies échéances, celles de novembre.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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