Avec près de six mois de retard, Covid oblige, les nouvelles tenues des Bleus sont enfin officialisées. De nombreuses photos ayant fuité sur les réseaux sociaux dès le mois de mars, aucune surprise n’était attendue. Le maillot domicile est une marinière complétée d’une bande rouge sur la poitrine. La tenue de rechange entièrement blanche est agrémentée d’un ruban tricolore au niveau de la couture latérale du maillot et du short.
Une marinière bleue enfin assumée ?
Après avoir utilisé par deux fois des marinières sur les tenues de rechange (blanches et à fines lignes bleues en 2011, puis à rayures grises en 2014), Nike s’y essaie avec la tenue principale. Mais est-ce une réelle première ? Non, puisque le maillot utilisé à l’Euro 2012 et lors du match fondateur de novembre 2013 face à l’Ukraine était déjà une marnière (avec un flocage or). Simplement, les deux couleurs utilisées à l’époque (marine et bleu météor) étaient très proches l’une de l’autre et ne mettait pas en avant le concept de marinière. Le maillot principal des Français est cette fois-ci une marinière sans conteste possible, puisque les deux teintes de bleu contrastent nettement.
Ce design, que l’on pourrait qualifier de marque de fabrique des tenues Nike pour les Bleus, est complété par un symbole quasi mythique pour tous les supporters de l’équipe de France : la fameuse bande horizontale rouge. Celle qui a accompagné Michel Platini et ses coéquipiers vers le premier titre de la sélection en 1984, tout comme elle est devenue un symbole porte-bonheur pour Didier Deschamps et ses partenaires pour le titre mondial de 1998, puis européen en 2000. Le symbole, recyclé à foison, a perdu de sa superbe par la suite avec un quart de finale européen en 2004, puis des éliminations prématurées en 2008 et 2010.
Si cette tenue est encore de mise lors de l’Euro qui se disputera l’été prochain, ce sera la cinquième fois que les Bleus abordent l’épreuve reine des nations européennes avec une bande rouge. Un troisième succès avec un tel maillot redonnerait à ce symbole son statut de porte-bonheur. Hugo Lloris et ses partenaires savent ce qui leur reste à faire…
La tenue de remplacement est blanche et devrait être accompagnée d’un short et de chaussettes de même couleur. Le sigle Nike et le coq doublement étoilé sont bleus. Le rouge est présent au niveau des coutures latérales dans un ruban tricolore qui part des aisselles et descend jusqu’au bas du short.
Liberté Egalité Fraternité, dix ans après Liberté Egalité Liberté
En 2011, la devise « Nos différence nous unissent » était cousue sur l’envers de l’écusson, à l’intérieur des maillots. Cette année c’est la devise de la France qui va accompagner les Bleus. Elle apparaît encore sur la face interne du maillot juste en dessous de la nuque. Les mots « Liberté Egalité Fraternité » sont inscrits de manière circulaire et entournent les lettre RF (pour République Française). Dans le contexte de crise mondial lié au Covid-19, Nike définit le maillot comme le symbole ultime de la cohésion et de l’union. La marque à la virgule veut mettre en avant la nouvelle génération, celle qui renvoie à la solidarité unissant la famille du football…
La devise républicaine rappelle la première campagne marketing qu’avait fait Nike autour des Bleus. En 2011, le slogan était « Vive le football libre » et l’une des affiches scandait « Liberté Egalité Liberté ». On y voyait aussi Cantona sous le maillot de Manchester avec les mots « Prière de déranger ». C’est sur le King de Manchester que Nike avait misé en 1996, juste avant l’Euro [1], avec notamment une affiche titrant « 66 was a great year for english football, Cantona was born ».
Pour rappel, l’Angleterre a remporté en 1966 la Coupe du monde, son seul titre à l’heure actuelle. 20 ans plus tard, c’est quasi la même accroche qu’on trouvait aux abords du stade de France lors de la Coupe du monde 2018, avec un autre joueur mais aussi une référence à un titre mondial. « ‘98 was a great year for french football. Kylian was born ». Le natif de Bondy semble donc tout désigné pour devenir le porte drapeau des Bleus auprès de Nike, et contrairement à Canto près de 25 ans plus tôt, son histoire avec l’équipe de France semble n’être qu’à ses débuts…