France-Espagne (0-2) : vidéo et des bas

Publié le 28 mars 2017 - Bruno Colombari

Une brillante équipe espagnole et une vidéo impitoyable ont battu des Bleus hors du coup (0-2). C’est normal, c’est le syndrome de l’année impaire avec son lot de défaites. Autant qu’elles arrivent en amical.

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Le résultat était-il prévisible ?

Vu le beau parcours de la sélection espagnole depuis six mois, on pouvait imaginer que les Bleus allaient souffrir au Stade de France. Mais certainement pas dans ces proportions. Hormis le premier quart d’heure après la pause, le match a été un long chemin de croix avec au final un score très logique qui rappelle la correction reçue en 2010 (0-2), quelques mois avant le désastre de Knysna. Ou, dans une moindre mesure, le sentiment d’impuissance ressenti il y a quatre ans (0-1), pour la deuxième sélection de Pogba et Varane. Lesquels ont cruellement manqué cette année.

L’équipe est-elle en progrès ?

De toute évidence, non. La victoire contre le Luxembourg était certes rassurante pour le résultat, beaucoup moins pour la manière avec notamment des errements défensifs inquiétants. A Saint-Denis, la première mi-temps a mis en évidence un manque flagrant de sang-froid dans la relance et une désorganisation dans le pressing, ou plus exactement une absence de pressing qui laissait toute latitude aux Espagnols pour dérouler leur jeu.

Du coup, il y a eu très peu d’actions construites dans ce match, ce qui est vraiment dommage avec des joueurs offensifs de la qualité de Griezmann et Mbappé. Mais pour ça il faut des défenseurs capables de sortir proprement les ballons et un milieu de terrain qui joue son rôle de relais et de rampe de lancement. Ça n’a pas été le cas.

Et comme les Bleus de Deschamps ont pris l’étrange habitude d’assaisonner leurs années impaires d’un nombre conséquent de défaites (5 en 2013, 4 en 2015), autant qu’elles arrivent lors des matches amicaux. En juin, il faudra s’en souvenir en allant en Suède pour un match décisif pour la Coupe du monde 2018.

Quels sont les joueurs les plus en vue ?

Avec ses limites techniques, notamment à la relance, Christophe Jallet aura été le Bleu le plus combatif contre l’Espagne. Ce n’est ce certainement pas une solution d’avenir, mais il peut prétendre au rôle de doublure de Djibril Sidibé. N’Golo Kanté aura montré par intermittence tout ce qu’il peut apporter quand il percute et qu’il joue vers l’avant. Il doit encore progresser pour reproduire en sélection ce qu’il fait en Premier League, mais d’évidence il a toute sa place dans cette équipe.

On aurait aimé voir Kylian Mbappé titulaire contre le Luxembourg plutôt que face à l’Espagne où il a été sevré de ballons. Mais le peu qu’il a touché, il en a fait bon usage par ses accélérations et son imprévisibilité qui le rendent redoutable. Enfin, Antoine Griezmann a été plus en vue que samedi dernier, même s’il n’a pas eu de réussite. Dommage que son but de la tête ait été refusé pour une position de hors-jeu détectée par la vidéo.

Quels sont les joueurs en retrait ?

Décidément, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond chez les arrières latéraux. Contre l’Espagne, Layvin Kurzawa n’a pas existé, laissant grand ouvert son couloir gauche déserté par son coéquipier Adrien Rabiot, complètement perdu face au jeu en mouvement des Espagnols. Corentin Tolisso n’a pas non plus marqué de points dans un secteur où les places seront chères l’an prochain.

Devant, Kevin Gameiro n’a fait aucune différence et son association avec Griezmann, prometteuse à l’automne, ne passera peut-être pas le printemps. Enfin, les débuts de Tiémoué Bakayoko, si brillant à Monaco, ont été calamiteux, avec plusieurs pertes de balles dont la première a coûté un pénalty.

Quelles sont les attentes pour le prochain match ?

Alors qu’initialement, la prochaine sortie des Bleus devait être à Solna contre la Suède le 9 juin, un amical face au Paraguay s’est intercalé une semaine plus tôt. Il servira bien sûr à préparer le match le plus important du semestre (la Suède est deuxième à trois points de la France) contre l’adversaire le plus coriace depuis l’Euro. Une semaine après la finale de la Coupe de France (le 27 mai), et la veille de la finale de la Ligue des Champions (le 3). Autrement dit, il manquera probablement des titulaires si le Bayern, Barcelone, Monaco, le Real ou l’Atletico jouent cette dernière. Et comme Didier Deschamps n’arrive pas à battre les équipes sud-américaines depuis qu’il est sélectionneur, on peut déjà miser sur un match nul.

Entre 1904 et 1919, 128 internationaux ont porté au moins une fois le maillot de l’équipe de France. Si leur carrière internationale est la plupart du temps anecdotique, leur vie est souvent romanesque.

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